La parole politique s’effondre. Les valeurs humanistes s’effritent. La vérité, elle, vacille sous le poids du cynisme et des manipulations. Ce qui fut jadis le socle des démocraties — la force du droit, la dignité du débat, le respect de la volonté du peuple — se dissout dans le vacarme des postures et des indignations calculées. L’État de droit n’est plus un principe, mais un obstacle qu’on contourne, qu’on relativise, qu’on piétine selon les intérêts du moment.
Aux États-Unis, on touche le fond. En réaction aux manifestations « No King » opposées à ses dérives autoritaires, Donald Trump a publié puis relayé une vidéo générée par intelligence artificielle où il bombarde d’excréments virtuels des manifestants. Une séquence obscène, symbole d’un basculement. Là bas, la « chasse aux antifa » est devenue un instrument politique, le dernier cri d’un pouvoir qui se nourrit de la peur et du ressentiment. Pourtant, par définition, un régime fasciste rejette le libéralisme, la tolérance et la démocratie au profit du culte du chef. Mussolini, Hitler, Franco : les noms reviennent comme des avertissements que plus personne n’entend. La farce se mêle à l’effroi. La satire devient réalité. L’Amérique, jadis phare des libertés, joue désormais avec ses propres démons.
En France, le ver est dans le fruit. Le ministre de l’Intérieur affirme que l’État de droit n’est « ni intangible, ni sacré ». En d’autres temps, une telle phrase aurait scandalisé la République. Aujourd’hui, elle passe presque inaperçue. Comme si la fatigue démocratique avait anesthésié les consciences. Comment, dans le même souffle, assimiler antisionisme et antisémitisme, criminaliser la pensée critique et prétendre défendre la liberté d’expression ?
Pendant ce temps, la dédiabolisation du Rassemblement national poursuit son œuvre : un parti historiquement antisémite qui change simplement de cible, troquant l’hostilité envers les juifs contre celle envers les musulmans, parce que c’est plus « facile et politiquement acceptable ». La presse, détenue par quelques oligarques, diabolise La France insoumise pour ne pas avoir condamné « assez fort » le Hamas, tout en banalisant les outrances de l’extrême droite au nom du pluralisme. La nuance disparaît, la morale politique devient à géométrie variable.
Dernier symptôme d’un pays en perte de repères : l’incarcération hier de Nicolas Sarkozy, ancien président condamné, se posant en victime d’une justice « politisée ». Ses soutiens, au nom de la République, organisent une manifestation de soutien, applaudissent un homme reconnu coupable d’association de malfaiteurs, dont les sbires ont été jusqu’à négocier l’effacement des crimes d’Abdallah Senoussi, ancien chef du renseignement libyen à l’origine de l’attentat contre le DC-10 ayant causé la mort de 170 personnes…
Partout, les repères s’effondrent. La vérité devient une opinion, la justice une vengeance, la démocratie un théâtre. Et ceux qui devraient incarner l’exemplarité ne font plus que refléter nos renoncements collectifs.
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