Journalistes du secteur privé, nos jambes fatiguent. Nos yeux piquent de journées interminables et nos cerveaux sont en constant burn-out et pourtant, notre travail est si peu, voir pas du tout, reconnu.
Bienvenue dans le grand cirque de la communication marocaine.
Au centre de la conférence, un pupitre. A gauche, les officiels. A droite, les caméras publiques. Et tout au fond, mais vraiment bien derrière la ligne invisible, les médias privés. Ceux qu’on invite comme on invite un cousin éloigné à un mariage pour ne pas faire d’histoires.
Le média privé, c’est un peu un figurant de luxe. On l’invite, oui, il faut bien remplir la salle et donner l’illusion du pluralisme. Mais poser des questions ? Non, faut pas exagérer, quand même ! On le remercie gentiment pour sa présence, on lui tend une déclaration préformatée.
Les réponses, les vraies (enfin celles qu’ils veulent communiquer), sont réservées à la presse « officielle », en one to one, celle qui a l’autorisation de hocher la tête en toutes circonstances. Les journaux privés, ceux qui vivent de clics, de terrain et de stress, doivent se bousculer dans un mètre carré de point presse, micro et caméra à la main, pour avoir une « déclaration » collective, avec zéro exclusivité, zéro interaction, zéro respect. Autant dire que tout le monde a le même genre d’articles à la fin.
Vous êtes là, vous filmez, vous couvrez, mais on vous fait comprendre subtilement que votre présence est purement symbolique. Comme ces plantes décoratives qu’on installe pour faire joli sur les plateaux télé. Du remplissage de salle quoi !
Et quand il s’agit de terrain, c’est pire. Lors des rassemblements de la GenZ 212, les forces de l’ordre vous rappellent vite à votre place. Parce qu’au fond, vous n’êtes pas « la presse », vous êtes « un site ». Une nuance linguistique, s’il vous plaît, mettez-vous au niveau, ou révisez vos cours de langue, vous n’êtes qu’un site, presque un blog qu’ils pensent pouvoir faire eux-mêmes.
Les médias privés sont tolérés, mais pas forcément respectés. On les utilise quand il faut diffuser vite, on les oublie dès qu’il faut donner accès.
Alors oui, médias privés, on vous méprise.
Mais continuez. Parce que c’est souvent ceux qu’on méprise qui dérangent le plus.
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