À force de s’effilocher, l’échiquier politique marocain ressemble davantage à un puzzle sans image. À l’horizon de chaque rendez-vous électoral, le scénario se répète avec une précision lassante : d’un côté, des élus en quête d’abri sûr changent de bannière comme on change de veste ; de l’autre, des projets de nouveaux partis bourgeonnent, gonflant un paysage déjà saturé de sigles. Un émiettement qui brouille un peu plus la lisibilité politique…
Le phénomène du nomadisme partisan est ancien, mais il conserve une étonnante vitalité. Difficile de s’en étonner quand les partis, pour beaucoup, peinent à offrir autre chose que des tremplins de carrière. Derrière les démissions en coulisse et les ralliements savamment orchestrés, la logique reste la même : où se trouve le chemin le plus court vers une réélection ? Dans un contexte où l’électeur vote plus volontiers pour un nom que pour un programme, l’équation est vite résolue. L’élu qui traverse la rue entraîne souvent avec lui une partie de sa clientèle électorale, insensible à la couleur de l’étiquette.
La Constitution de 2011 avait pourtant voulu mettre fin à cette mobilité opportuniste. En théorie, tout parlementaire qui change de camp perd son siège. La Cour constitutionnelle a d’ailleurs appliqué la sanction à plusieurs reprises. Mais l’efficacité de ce garde-fou reste limitée : la règle s’applique durant le mandat, pas avant. Résultat : à l’approche des scrutins, les chaises musicales reprennent sans faiblir.
Les causes sont connues, presque rabâchées. Faiblesse des structures internes, autoritarisme des directions, rareté du débat d’idées : autant de raisons qui poussent certains à claquer la porte. Mais si l’on gratte le vernis, l’explication est plus triviale. La politique est souvent perçue comme une arène d’intérêts où l’on cherche un mandat, des ressources, un réseau. La conviction, elle, arrive bien après.
Et puis on a observé cette tentative de scission opérée par quelques cadres du MP, recalés en fin de compte par la justice. Ça en dit long sur cette fièvre de recomposition permanente. Dans le même temps, deux anciens dirigeants du PAM s’activent pour donner naissance à leur propre mouvement. S’il venait à aboutir, le pays compterait bientôt 39 partis. À ce stade, difficile de parler de pluralisme ; c’est plutôt une cacophonie institutionnalisée.
Le vrai problème n’est donc pas seulement que les élus migrent d’une bannière à l’autre. C’est que l’ensemble du système peine à construire des repères stables. Quand les citoyens, déjà distants de la politique, assistent à ces va-et-vient incessants, leur méfiance ne peut que grandir. Le risque est là, tangible : à force de réduire la politique à une succession de calculs et d’opportunités, c’est la démocratie elle-même qui se vide peu à peu de sa substance.
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