Céréales au Maroc : bilan et perspectives 2024/2025
Photo d'archives de la récolte de blé, prise le 9 août 2022 © Viacheslav Musiienko / Reuters
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Des statistiques couvrant la période de juin 2024 à mars 2025, compilées par la Fédération nationale du commerce des céréales et légumineuses (FNCL), révèlent des tendances majeures, des défis émergents et des opportunités pour les différents acteurs de la filière.
Bilan global et détaillé des importations
La campagne 2024/2025 a enregistré un volume total d’importations de 10,3 M de tonnes de céréales et produits dérivés, marquant une augmentation de 5% par rapport à la campagne précédente. Toutefois, cette croissance globale masque des disparités notables entre les différentes catégories de produits. En effet, les importations de céréales ont légèrement diminué de 1%, atteignant 8,08 M de tonnes, tandis que les produits dérivés ont connu une hausse remarquable de 31%, atteignant 2,24 M de tonnes.
Cette divergence s’explique par la dynamique propre à chaque segment. Alors que les céréales de base (blé, orge) voient leurs volumes stagner ou reculer, les produits transformés (tourteaux, pulpes) connaissent une forte expansion, en raison des besoins croissants des filières d’élevage et des industries agroalimentaires.
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Concrètement, le blé dur a enregistré une croissance soutenue de 25%, soit 814.723 tonnes d’importations par rapport à 2023/2024. Cette progression s’attribue à plusieurs facteurs, dont la demande industrielle, puisque le blé dur est essentiel pour la production de semoule et de pâtes alimentaires, secteurs en expansion au Maroc. L’approvisionnement provient principalement de fournisseurs clés, comme le Canada qui domine avec près de 793.843 tonnes, suivi des États-Unis et de l’Espagne.
Ensuite, le blé tendre a enregistré un recul de 6%, avec 3,86 M de tonnes. Cette diminution pourrait s’expliquer par des réserves importantes reportées de la campagne précédente et par la volatilité des cours ayant incité à des achats plus ciblés. Notons que la France demeure le premier fournisseur, suivie par la Russie et la Bulgarie.
Le maïs, quant à lui, a affiché une hausse de 22% avec 2,33 M de tonnes importées. Cette croissance est tirée par l’alimentation animale, notamment pour les volailles et le bétail. Les principaux fournisseurs sont le Brésil et l’Argentine. En revanche, l’orge a connu un effondrement de 35%, avec un volume de 820.574 tonnes. Cette chute pourrait être liée une production nationale plus abondante ou simplement à une préférence accrue pour d’autres céréales dans l’alimentation animale. Dans ce contexte, la France reste le principal fournisseur, mais les volumes en provenance de Roumanie et d’Allemagne ont significativement diminué.
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Produits dérivés : l’essor des tourteaux et pulpes
Les produits dérivés affichent une croissance globale de 31%, atteignant 2,24 M de tonnes. Cette tendance est portée par plusieurs segments clés. En premier lieu, les tourteaux de soja ont augmenté de 55%, avec 634.802 tonnes importées. Cette progression s’explique par la demande en protéines animales, essentielles pour l’élevage intensif. Les principaux fournisseurs sont les États-Unis avec 246.479 tonnes et l’Argentine avec 330.721 tonnes, qui dominent les approvisionnements.
D’autre part, la pulpe de betterave a bondi de 59%, une croissance tirée par son utilisation dans l’élevage. En plus de sa richesse en fibres, ce produit complète les rations alimentaires. La pulpe de Betterave provient principalement de Lettonie et de Russie.
Les tourteaux de tournesol ont connu une hausse de 32%, avec 403.823 tonnes importées, confirmant ainsi leur importance croissante. Les principaux fournisseurs sont l’Ukraine avec 113.564 tonnes et la Lettonie avec 124.323 tonnes.
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La répartition des importations par port révèle des déséquilibres. Casablanca domine avec 56% des arrivages, soit 5,7 M de tonnes, suivie du port de Jorf Lasfar avec 25%, soit 2,5 M de tonnes. En revanche, Agadir représente seulement 10%, avec 1,08 million de tonnes d’importation. Cette concentration soulève un enjeu majeur concernant la congestion portuaire et la nécessité de diversifier les points d’entrée.
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