COVID-19 : cinq ans après, quels sont les enseignements ?

Mbaye Gueye

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Covid 19 : cinq ans après, quels sont les enseignements ?Image d'illustration © DR

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En mars 2020, la pandémie de COVID-19 bouleversait le monde. A l’instar des autres pays, Le Maroc a pris des mesures radicales pour limiter sa propagation. Cinq ans plus tard, quels enseignements peut-on tirer ? Eléments de réponse avec le directeur de l’épidémiologie et de lutte contre les maladies au ministère de la Santé, Mohamed El Youbi.

Le mois de mars 2020 restera dans les annales de l’humanité car, pour la première fois, le monde est entré en confinement. Le 05 mars 2020, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), déclarait que l’épidémie de COVID-19 était désormais devenue une pandémie et des mesures sanitaires s’imposaient pour ralentir la propagation du virus.

Tout cela a commencé quelques mois plus tôt, en décembre 2019, avec le signalement à Wuhan, en Chine, d’un «foyer de cas graves dus à une pneumonie d’origine inconnue». Le responsable, rapidement identifié, s’avéra être un coronavirus émergent, baptisé SARS-CoV-2. Trois mois plus tard, le nouveau venu s’était répandu dans 114 pays selon l’OMS, et plus de 118.000 cas étaient signalés, tandis que 4291 décès étaient recensés

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Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait exprimé son inquiétude face à la propagation rapide et à la gravité alarmante des cas, tout en soulignant l’insuffisance des mesures mises en place. Il appelait les dirigeants à réagir sans délai pour renforcer leur réponse à la crise. Il insistait sur l’urgence d’une action coordonnée et proactive, affirmant que chaque pays avait encore la possibilité d’infléchir le cours de la pandémie. Son message visait à mobiliser la communauté internationale afin de limiter les impacts sanitaires et maîtriser la situation avant qu’elle ne s’aggrave davantage.

Face à cette situation, agir devenait un devoir. C’est dans ce cadre que le Maroc a prise des mesures pour freiner la propagation du virus en suspendant tous les vols internationaux de passagers en provenance et à destination de son territoire. Le 20 mars 2020, l’état d’urgence sanitaire a été déclaré. Le port du masque devenait obligatoire et les transports entre villes ont été interdits. Malgré toutes ces mesures, le bilan fut macabre comme un peu partout à travers le monde. Selon les données officielles du coronavirus au Maroc, 1​.279​​.450 personnes ont été infectées et 16.310 sont décédées. ​​

Les leçons de la pandémie COVID-19

Cinq ans après le début de la pandémie de COVID-19, de nombreux enseignements ont été tirés, en particulier dans le domaine sanitaire à confie à LeBrief le directeur de l’épidémiologie et de lutte contre les maladies au ministère de la Santé, Mohamed El Youbi.

La gestion d’une crise sanitaire de cette ampleur a mis en évidence l’importance d’une préparation rigoureuse, d’une réactivité efficace et d’une coordination optimale entre les différentes structures concernées.

Selon lui, l’un des premiers enseignements est l’importance de disposer d’infrastructures de gestion des crises sanitaires. Au Maroc, la mise en place du Centre national des opérations d’urgence de santé publique, juste quelques mois avant la pandémie, a joué un rôle clé dans la coordination des efforts de réponse. Cet exemple souligne la nécessité pour tous les pays de se doter de tels centres pour mieux faire face aux futures urgences sanitaires.

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La formation d’une masse critique d’épidémiologistes a été un atout majeur. Ces experts ont permis une collecte et une analyse rapide des données, essentielles pour prendre des décisions informées. La réactivité dans la transmission et l’interprétation des informations est un élément clé pour une gestion efficace des pandémies.

Un autre aspect fondamental est la coordination intersectorielle. La pandémie a montré qu’une gestion efficace nécessite l’implication non seulement du ministère de la Santé, mais aussi des affaires étrangères, des finances et des services de sécurité. Cette collaboration a été déterminante dans la mobilisation des ressources et la mise en place de mesures sanitaires.

Mais au-delà de ces aspects, le Dr Mohamed El Youbi a souligné l’importance de la communication transparente avec le public. Pour lui, ceci s’est révélé être un facteur essentiel pour instaurer la confiance et assurer l’adhésion aux mesures sanitaires.

Pas de confinement dans l’immédiat

Il a également loué l’engagement du roi Mohammed VI, qui a permis l’acquisition du vaccin en un temps record. Le déploiement rapide a permis de protéger efficacement la population. Cette expérience a offert de «précieuses leçons» avec de nombreux aspects positifs à retenir ainsi que des points à améliorer pour renforcer encore la gestion des crises sanitaires à l’avenir.

En ce qui concerne les axes d’amélioration, le Dr Mohamed El Youbi a suggéré un renforcement de l’organisation des laboratoires pour garantir une capacité d’analyse adaptée aux crises futures.

Interrogé sur un éventuel reconfinement causé par une grippe, il a tenu à rassurer la population. Il s’agit d’un syndrome grippal causé par un virus déjà présent et qui circule depuis plusieurs années. «Ce n’est donc pas un virus nouveau». De plus, la circulation accrue des virus saisonniers, notamment ceux de la grippe, contribue à une augmentation de leur propagation pendant certaines périodes de l’année, souligne-t-il. Ce dernier a ajouté que le ministère de la Santé avait déjà communiqué dans ce sens.

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