Cette année, le nombre de candidatures des étudiants africains dans les universités françaises a bien diminué. Le président du comité de communication de la Conférence des présidents d’université (CPU), François Germinet, estime la baisse générale des demandes d’étudiants africains « de l’ordre de 30 % à 50 % ». « C’est ce qui ressort des remontées de terrain de la part des présidents d’université à l’échelle nationale », explique-t-il. A l’université de Cergy-Pontoise, dont il est le président, une diminution d’environ 30 % des candidatures africaines a été enregistrée.
En effet pour la rentrée 2019, un étudiant non originaire de l’Union européenne (UE) est obligé de verser 2 770 euros pour une année de licence à l’université, au lieu de 270 euros. Pour un master, il devra débourser 3 770 euros, contre 243 euros auparavant. Cette augmentation plus de dix fois supérieure aux tarifs consentis par un Européen, décourage les jeunes africains à poursuivre leurs études en France.
La réforme annoncée le 19 novembre dernier par le Premier ministre, Édouard Philippe est à l'origine de ce changement drastique. Cette « stratégie d’attractivité », baptisée « Bienvenue en France »,vise à porter de 343 000 à 500 000 le nombre d’étudiants étrangers à l’horizon 2027. Pour ce faire, le gouvernement compte simplifier la politique des visas, mais aussi augmenter significativement les droits d’inscription universitaires pour les étudiants extra-européens. Les montants des bourses seront toutefois triplés, et ce, afin "d'introduire davantage d’équité au sein des universités françaises", ajoute le ministre.