Légalisation du cannabis : report et interrogations

image defaut author user
Temps de lecture :

CESE

A
A
A
A
A

L’examen du projet de loi portant sur l’utilisation légale du cannabis en Conseil de gouvernement a été reporté une nouvelle fois ce jeudi à une date ultérieure. Ce texte qui s’appuie sur les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en matière de légalisation du cannabis fait polémique notamment du côté du Parti de la justice et du développement (PJD). Abdelilah Benkirane, ex-secrétaire général du parti a menacé de quitter ses fonctions au sein du Conseil national du parti si ce projet de loi est adopté. Détails.

Prévu initialement pour adoption le 25 février 2021, le projet de loi portant sur l’utilisation légale du cannabis a été reporté à une date ultérieure. Cette décision a été communiquée à l’issue du Conseil de gouvernement tenu ce jeudi 4 mars 2021. Le projet de loi porté par le ministère de l’Intérieur met la lumière sur les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en termes de légalisation du cannabis.

Lire aussi :Légalisation du cannabis : une démarche qui rapporterait gros

Le sujet a fait beaucoup de bruit cette semaine, notamment après la sortie médiatique de l’ex-chef du gouvernement Abdelilah Benkirane. Dans une petite lettre publiée dans les médias, ce dernier a menacé de démissionner de son poste de membredu Conseil national du parti si ses collègues au sein du parti octroyaient un vote favorable à ce projet de loi.

Selon le journal Al Akhbar de ce jeudi, l’ex-SG du PJD irait jusqu’à mobiliser plusieurs personnes pour le gel de ce projet de loi au Parlement. Benkirane compte sur le soutien du maire de Fès, Driss El Azami, du maire de Casablanca, Abdelaziz El Omari, et de Boutaina Karouri, épouse de Abdelali Hamieddine, l’une des figures de prouedu parti de la lampe, pour retarder la présentation de ce projet devant la commission concernée, rapporte la même source.

Une incompréhension médiatique

La position de Benkirane est jugée «incompréhensible»par différents supports médiatiques. Certains d’entre eux ont ouvertement critiqué l’ex-chef du gouvernement. À l’image du site le360 qui dans un papier d’humeur recommande à Benkirane de «tirer sur un joint»pour se détendre.

«Au lieu de se prêter à un populisme de bas étage qui peut se résumer au pléonasme «la drogue, c’est mauvais!, Benkirane aurait pu se documenter pour prendre conscience que le marché mondial du cannabis à usage thérapeutique est en pleine ébullition», souligne Fahd Iraqui, Rédacteur en chef du le360.

Lire aussi :La légalisation du cannabis vue par la presse nationale

Ce dernier indique dans sa chronique que Benkirane «aurait pu faire preuve d’empathie, avec son propre style, envers les 60.000 familles marocaines vivant grâce à cette culture et jusque-là coincés entre le joug de narcotrafiquants et des autorités qui émettent des mandats d’arrêt à leur encontre pour cette culture illégale».

Il signale enfin «qu’un véritable homme d’État aurait agi en tirant le débat vers le haut, plutôt que d’exhumer des archives où il tape dans le tas, dans un discours incohérent sur le fond, mais amusant dans la forme».

De son côté, l’Observateur du Maroc et d’Afrique se demande si les raisons de la position de l’ex-chef du gouvernement sont d’ordres idéologiques ou politiques: «Si c’est pour des raisons idéologiques, que Benkirane nous montre où il est écrit que le cannabis est un mal absolu. Si c’est pour des raisons politiques, eh bien, cela ne veut dire qu’une chose, le PJD est dans la mélasse et on ne peut pas compter sur lui pour s’occuper des affaires du pays. Il ne peut même pas se gérer lui-même», note le journal.

De son côté, le site francophone de Hespress souligne que cette attitude adoptée par Benkirane «vient entacher davantage la réputation du Parti de la lampe»qui vit une période de turbulences avec notamment la démission de deux des poids lourds du parti, El Mostapha Ramid, ministre chargé des Droits de l’Homme et des Relations avec le parlement, et Driss Azami El Idrissi, président du Conseil national du PJD.

Avant d’arriver au Parlement, le projet de loi sur l’utilisation légale ducannabis prend déjà du retard au niveau du Conseil de gouvernement. Ce texte de loi va-t-il être débloqué rapidement ou risque-t-il de subir une multitude de reports jusqu’à être déprogrammé de l’agenda gouvernemental ? Affaire à suivre.

Dernier articles
Les articles les plus lu
Lancement de la plateforme nationale de surveillance des décès maternels

Société - Découvrez la nouvelle plateforme pour le suivi des décès maternels, lancée par le ministère de la Santé à Rabat.

Mouna Aghlal - 20 novembre 2025
Le Procureur général du Roi communique sur les nouvelles dispositions du Code de procédure pénale

Politique - Le Procureur général du Roi présente des changements clés pour les parquets du Royaume. Découvrez les implications essentielles.

Mouna Aghlal - 20 novembre 2025
CNSS : lancement du contrôle de scolarité 2025-2026 pour les enfants bénéficiaires

Société - Les parents ou tuteurs doivent impérativement déposer un certificat de scolarité dans un délai d’un mois via le service en ligne « Taawidaty ».

Rédaction LeBrief - 20 novembre 2025
Vidéo virale d’un enfant agressé : le démenti de la DGSN

Société - La DGSN dément une vidéo montrant un enfant agressé, faussement attribuée à une école marocaine, et confirme qu’elle provient d’un pays asiatique.

Hajar Toufik - 20 novembre 2025
Affaire chlorure de potassium : carte de la transparence… ou diversion ?

Société - La tutelle plaide la pénurie de chlorure de potassium, l'opposition veut les détails de chaque appel d'offre octroyé par l'AMMPS.

Rédaction LeBrief - 20 novembre 2025
La coordination syndicale de la santé conditionne son retour au dialogue

Société - La coordination syndicale du secteur de la santé refuse toute rencontre avec le ministère tant qu’un calendrier précis n’est pas fixé pour valider les décrets liés à l’accord du 23 juillet 2025.

Ilyasse Rhamir - 19 novembre 2025
Voir plus
Manifestations de la « GenZ 212 » : 60 personnalités marocaines exhortent le Roi à engager des réformes profondes

Société - Soixante figures marocaines appellent le roi Mohammed VI à lancer des réformes profondes en phase avec les revendications de la jeunesse.

Hajar Toufik - 8 octobre 2025
Travaux : les Casablancais n’en peuvent plus !

Dossier - Des piétons qui traversent d’un trottoir à l’autre, des voitures qui zigzaguent… À croire que les Casablancais vivent dans un jeu vidéo, sans bouton pause.

Sabrina El Faiz - 12 avril 2025
Manifestations de la « GenZ 212 » : appel à boycotter les entreprises liées à Akhannouch

Société - Les manifestations de la « GenZ 212 », poursuivent leur mobilisation à travers un appel au boycott des entreprises liées à Aziz Akhannouch.

Ilyasse Rhamir - 7 octobre 2025
Mariages marocains : l’amour au prix fort

Société - Au Maroc, on peut rater son permis de conduire, son bac… Mais rater son mariage ? Inenvisageable !

Sabrina El Faiz - 23 août 2025
La classe moyenne marocaine existe-t-elle encore ?

Dossier - Au Maroc, pour définir le terme classe moyenne, nous parlons de revenus. Cela ne veut pourtant plus rien dire.

Sabrina El Faiz - 5 juillet 2025
Faux et usage de faux, la dangereuse fabrique de l’illusion

Dossier - Un faux témoignage peut envoyer un innocent en prison ou blanchir un coupable. Un faux diplôme casse la méritocratie. Un faux certificat peut éviter une sentence.

Sabrina El Faiz - 24 mai 2025
pub

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire