Ce mercredi 3 février, le mouvement des Hors-la-loi a publié un communiqué annonçant l’organisation d’un sit-in de soutien à une femme condamnée à de la prison ferme après la publication d’une vidéo pornographique sans son consentement. Hanaa, originaire de Tétouan, a été condamnée à unmois de prison ferme conformément àl’article 490. Le collectif a appelé «chaque personne qui (les) soutient à poster sur ses pages, ce mercredi 3 février à partir de 9 heures du matin, le #STOP490 sur un fond rouge, symbole de sa participation au sit-in digital». L’objectif est de «soutenir Hanaa dans sa procédure d’appel qui vise à faire tomber sa condamnation au titre de l’article 490». Ceci serait une grande avancée pour la cause du mouvement fondé par l’écrivaine Leïla Slimani et la cinéaste Sonia Terrab.
«Hanaa est maman de deux enfants et vit dans une situation de précarité extrême. Elle a été victime d’exploitation sexuelle à des fins pornographiques par l’auteur de la vidéo qui a décidé, plusieurs années plus tard, de diffuser cette vidéo sans son consentement. Aujourd’hui, c’est elle qui se retrouve en prison tandis que l’auteur de ces infractions est en liberté», écrit le mouvement. «La loi marocaine est supposée protéger les victimes comme Hanaa, et non pas les punir», ajoute le communiqué. Ce dernier souligne que le responsable de la publication de la vidéo aurait dû écoper «de 5 à 10 ans d’emprisonnement selon l’article 448-1 du code pénal qui punit l’exploitation sexuelle à des fins pornographiques», ou selon «l’article 447-1, qui quant à lui, sanctionne la diffusion de vidéos privées sans le consentement de la personne concernée de 6 mois à 3 ans d’emprisonnement». Le collectif lance que l’article 490 est «une arme entre les mains d’une justice complètement désensibilisée aux questions des violences faites aux femmes, de la protection de la vie privée et des libertés individuelles».