Temps de lecture : 3 minutes

Accueil / Économie / Épargne : en manque de confiance, les Marocains renforcent leur bas de laine

Épargne : en manque de confiance, les Marocains renforcent leur bas de laine

Temps de lecture : 3 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 3 minutes

Deux produits tirent un grand bénéfice du contexte actuel : le compte courant et le compte sur carnet. Le premier affiche un encours de 615 milliards de DH en hausse de 9,2% sur un an alors que le compte sur carnet a accumulé 4 milliards de DH supplémentaires sur un an pour atteindre 169 milliards de DH. Il est clair que les ménages les plus modestes dont les revenus ont significativement chuté en raison de la crise sont davantage dans une posture d’aller puiser dans leur bas de laine pour tenir le temps que l’économie redémarre. Pour le reste, tant que la visibilité ne sera pas meilleure, la consommation restera grippée, soutenant la hausse de l’épargne.

Temps de lecture : 3 minutes

Dans une année où les finances des Marocains ont été mises à rude épreuve par la crise sanitaire entrainant des réductions, des baisses et des pertes de revenus, difficile de mettre de l’argent de côté.

Questionnés au deuxième trimestre, en pleine vague de la crise sanitaire, seulement 14,8% des ménages s’attendaient à épargner au cours des douze prochains mois. Trois mois plus tard, ils étaient moins nombreux, soit 12,4% à indiquer être capable d’épargner. Toutefois, les placements dans les produits de masse ont plutôt bien résisté.

L’argent qui dort sur les comptes

Le compte sur carnet a accumulé 4 milliards de DH supplémentaires sur un an pour atteindre 169 milliards de DH à fin octobre. Le premier placement des Marocains, qui n’en est vraiment pas un, consiste à laisser dormir l’argent sur le compte courant. Les avoirs dans les comptes chèques et comptes courants totalisaient 615 milliards de DH à fin octobre contre 563 milliards de DH à la même période en 2019. Le confinement puis le maintien du couvre-feu dans certaines villes, une activité économique au ralenti limitent les occasions de consommer.

Baisse des dépenses et manque de perspectives

Les dépenses des ménages étaient encore en baisse au troisième trimestre selon les dernières statistiques disponibles. Cela se voit aussi sur l’évolution du crédit à la consommation. La production de crédit à la consommation a chuté de 24,7% sur les neuf premiers mois de l’année. Les incertitudes qui entourent les perspectives économiques ne favorisent pas les dépenses, les ménages préférant renforcer leur bas de laine pour affronter la conjoncture. Avant la pandémie, les ménages évoquaient régulièrement la crainte du chômage. Ceci s’est renforcé compte tenu de la violence de la crise et des dégâts causés sur le marché du travail. Le taux de chômage a atteint 12,7% au troisième trimestre. La reprise lente de l’activité entrainerait encore des destructions d’emplois dans les mois à venir.

Au niveau des autres produits de placement, la collecte de l’assurance-vie reste stable par rapport à 2019. Certains particuliers ont profité de la chute de la Bourse en mars pour acquérir des actions à des prix très bas. Aujourd’hui, s’ils décidaient de se retirer, ils empocheraient des gains non négligeables en fonction des titres.

Une analyse plus fine donnerait une meilleure lecture du comportement d’épargne des ménages en 2020. Il est clair que les ménages les plus modestes dont les revenus ont significativement chuté en raison de la crise sont davantage dans une posture d’aller puiser dans leur bas de laine pour tenir le temps que l’économie redémarre. Pour le reste, tant que la visibilité ne sera pas meilleure, la consommation restera grippée, soutenant la hausse de l’épargne.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 3 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité


Et sur nos réseaux sociaux :

Petits agriculteurs : quel avenir dans ce contexte hydrique ?

L'agriculture, locomotive de l'économie marocaine, occupe une place centrale dans les discours royaux. Face à la raréfaction de l'eau, l'Ins…

Culture agricole : rien ne va plus pour les melons et les pastèques

Ce n’est vraiment pas un temps à être agriculteur. Ces dernières années, ils ont été parmi les premières victimes des changements climatique…

Campagne agricole 2023/24 : quelles solutions en temps de crise?

Environ 1,1 million de quintaux de semences céréalières certifiées ont été distribués à des tarifs subventionnés pour cette année. Les prix …

Fraises marocaines : comment l’UE s’est prise à son propre jeu

Les fraises marocaines suscitent une méfiance chez les consommateurs espagnols, alimentée par la désinformation et les préoccupations sanita…

Tarification du carbone : clé de voûte de la lutte contre le changement climatique

Dans le contexte actuel de l'économie mondiale, la corrélation entre les activités économiques et les émissions de gaz à effet de serre (GES…

L’entrepreneuriat vu par l’Observatoire marocain des très petites, petites et moyennes entreprises (OMTPME)

L’emploi des jeunes reste un défi majeur en Afrique et le Maroc ne fait pas exception à la règle. Face à la capacité limitée du marché de tr…

Baromètre des flottes et de la mobilité : quel est le moral des entreprises ?

Vous l’aurez compris, les gestionnaires de flottes marocains expriment un optimisme notable quant à l'avenir de leurs parcs automobiles. Sel…

Décompensation du gaz butane : le gouvernement passe à l’action

C'est décidé depuis plusieurs mois : le gouvernement Akhannouch a opté pour une suppression progressive des subventions des produits de prem…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire