Temps de lecture : 5 minutes

Accueil / Économie / Royal Air Maroc face à la pire crise de son histoire

Royal Air Maroc face à la pire crise de son histoire

Temps de lecture : 5 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 5 minutes

La pandémie de la Covid-19 a lourdement impacté l’activité et les finances de la Royal Air Maroc (RAM). Pour survivre à cette crise, le transporteur national a été contraint de mettre en place un plan de sauvetage drastique. Les contrats de près de 900 employés de la RAM ont été rompus ou sont sur le point de l’être, plus d’une vingtaine d’avions ont été retirés et plusieurs lignes ont été annulées. La compagnie a enregistré au terme de l’exercice 2020 une importante perte s’élevant à plusieurs milliards de dirhams (MMDH). Mais grâce à l’intervention de l’État, la RAM a enfin pu entrevoir le bout du tunnel.

Temps de lecture : 5 minutes

Décidément, l’année 2020 n’a pas du tout été clémente pour la Royal Air Maroc (RAM). Selon les propres dires de Abdelhamid Addou, son président directeur général, la compagnie «traverse actuellement la pire crise de son histoire», et ce en raison des effets de la pandémie de la Covid-19. Afin de survivre, le transporteur national a été contraint de revoir sa stratégie et d’implémenter le plan de sauvetage qu’il a mis en place avec le gouvernement. Ledit plan concerne en premier la réduction des effectifs de la RAM. En juillet dernier, 140 employés, âgés plus de 57 ans, ont ainsi pris leurs départs volontaires. Puis, le mois suivant une procédure de licenciement économique a été entamée. Celle-ci a concerné 140 salariés, dont 65 pilotes. In fine, la compagnie, et ses filiales Atlas Multiservices (AMS) et RAM Handling, comptent se séparer d’environ 30% des effectifs, soit près de 900 salariés, dont 150 pilotes.

Bien que l’Association marocaine des pilotes de ligne (AMPL) ait rejeté la décision de réduire le nombre des effectifs, la direction a maintenu son processus de licenciement. Rappelons que l’AMPL avait proposé de baisser la masse salariale des pilotes de 400 millions de dirhams sur trois ans, en échange de la réintégration des personnes licenciées. Le bras de fer entre l’Association et le RAM a finalement conduit la direction de la compagnie à introduire une plainte devant le tribunal de Casablanca, qui a à son tour ordonné le 25 novembre dernier la dissolution de l’AMPL.

Lire aussi :Procès RAM-AMPL : le tribunal ordonne la dissolution de l’association

Réduction de la flotte et des lignes de la RAM

Outre la réduction des effectifs, la RAM compte également réduire sa voilure, qui comprend59 avions, et ce toujours dans le cadre de son plan de restructuration. Un tiers de la flotte (30%), notamment quatre Embraer E190, quatre Dreamliner 787 et douze 737, est désormais destinésà la vente ou à la location.D’ailleurs, selon Le360, qui cite le PDG de RAM, la compagnie «s’apprête à lancer, dans les “jours qui viennent”, un appel d’offres international pour céder 6 avions» Boeing 737-700, qui sont ses plus anciennes machines. Abdelhamid Addoua expliqué à nos confrères que la vente de ces avions était prévue dans deux ans, mais la crise sanitaire «a accéléré cette cession». Et d’ajouter : «Il ne s’agit pas de brader ces actifs. D’un côté, nous ne savons pas comment la demande mondiale du trafic aérien va reprendre et évoluer. De l’autre, le marché mondial des avions est saturé, dans la mesure où beaucoup de grandes compagnies, comme Lufthansa, ont cédé des centaines d’avions».

En outre, la RAM a également fermé 32 lignes «aussi bien en Afrique (Malabo, Luanda, Libreville…) que sur les autres continents (Doha, Boston, Sao Paulo, Miami, Rio de Janeiro, Pékin, Londres, Manchester…)».

Importante chute du chiffre d’affaires et intervention de l’État

Selon le rapport de la Direction des établissements et entreprises publics (DEPP), qui a accompagné le projet de la loi de finances 2021, suite à la baisse de 55% d’heures de vol et de 58% du trafic, la RAM doit s’attendre a une importante détérioration de ses prévisions. Son chiffre d’affaires devrait reculer de 56% de son chiffre d’affaires à 6,63 milliards de dirhams (MMDH), avec un résultat net déficitaire de 3,73 MMDH. Cependant, grâce au soutien de l’État, le transporteur national augmentera son capital de 3,4 MMDH, dans le cadre d’une souscription ouverte du 20 novembre au 20 décembre. De son côté, le Fonds Hassan II injectera, en tant qu’actionnaire de la RAM, 1,5 MMDH. Et 1,17 MMDH sera mobilisé par le gouvernement au profit de la compagnie au titre de la loi de finances 2021, qui s’ajoutera aux 700 millions de dirhams prévues par la loi de finances de 2020. La somme de ces nouveaux financements portera ainsi le capital de la RAM de 3,6 à 7,02 MMDH. Concrètement, l’État financera le plan de sauvetage à hauteur de 6 MMDH, dont 60% (3,6 MMDH) seront des injections d’argent public dans le capital, tandis que les 2,4 MMDH restants prendront la forme de crédits garantis par l’État.

Lire aussi :Royal Air Maroc : enfin de la lumière à l’horizon

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 5 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité


Et sur nos réseaux sociaux :

Interview : quels secteurs sont les plus vulnérables aux cyberattaques ?

Les cyberattaques représentent une menace croissante pour les entreprises, les gouvernements et les individus à l'échelle mondiale. Avec l'a…

ACAPS : innovation et durabilité au cœur de la stratégie 2024-2026

Le troisième plan stratégique triennal de l'Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) pour la période 2024-202…

Bonne dynamique de l’activité économique nationale en 2023

L'arrêté des comptes nationaux pour l'année 2023 met en lumière une croissance robuste de l'économie nationale, atteignant 3,4% contre 1,5% …

Portefeuille de l’État : la réforme en marche

Sous la présidence du roi Mohammed VI, le Conseil des ministres a adopté, samedi, les orientations stratégiques de la Politique actionnarial…

Gitex Africa 2024 : bilan positif et perspectives prometteuses pour le Maroc

Entre les murs chargés d'histoire de Marrakech, du 29 au 31 mai, s'est déroulée la seconde édition de Gitex Africa 2024, soulignant une étap…

Fabrication intelligente et intelligence artificielle, mais KESAKO !?

Souvent appelée industrie 4.0, la fabrication intelligente fascine, fait peur… et n’est souvent pas comprise ! En marge des stands de la deu…

Entre réformes et réalité, le Maroc face à la crise économique mondiale

Dans son dernier numéro, intitulé «Revalorisation salariale : un rattrapage partiel de la perte de pouvoir d'achat et une incidence limitée …

Petits agriculteurs : quel avenir dans ce contexte hydrique ?

L'agriculture, locomotive de l'économie marocaine, occupe une place centrale dans les discours royaux. Face à la raréfaction de l'eau, l'Ins…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire