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Depuis 2015, le taux directeur de Bank Al-Maghrib a baissé de 1 point, dont une réduction de 0,75 point, cette année pour soutenir l’économie face à la pandémie du coronavirus. Le taux directeur correspond au loyer de l’argent auquel la Banque centrale prête aux banques commerciales. En baissant, il entraine avec lui les taux pratiqués par les banques, raison pour laquelle il est baptisé taux directeur parce qu’il dirige les taux de marché. Maintenant, son influence sur les taux débiteurs n’est pas mécanique. Pour que ce soit le cas, il faut que les banques jouent le jeu.
Le rôle de banques
On a souvent reproché aux banques de répercuter rapidement les hausses du taux directeur, mais pas les baisses. Ou bien, les délais de transmission des baisses aux taux débiteurs sont longs. Dans une crise comme celle de la Covid-19, il fallait mettre les liquidités à disposition des entreprises à un coût bas pour ne pas alourdir leurs charges. En dehors de la baisse du taux directeur, il a donc été convenu de plafonner le taux d’intérêt des crédits garantis par l’État à 3,5%. En conséquence, le taux moyen appliqué aux TPME, principaux bénéficiaires des prêts Oxygène et Relance, s’est établi à 4,44% au 3e trimestre. C’est la première fois qu’il est sous les 5%. Surtout, il a chuté de 1,24 point par rapport à son niveau en fin 2019. De même, l’écart de taux avec les grandes entreprises s’est encore resserré et se situe à 0,56 point. Il était supérieur à 1 point en fin 2019.
Relancer l’activité économique
Avec la baisse des taux, les autorités monétaires visent à encourager le crédit pour in fine restaurer l’activité économique. Lorsque les taux sont faibles, l’emprunteur a la possibilité de s’endetter à peu de frais, ce qui entraîne logiquement l’augmentation de la consommation et souvent des investissements. Les baisses de taux donnent souvent un coup de fouet aumarchéactions, car elles permettent aux entreprises d’accroître leurs prévisions de bénéfices et aux investisseurs d’espérer de futurs dividendes.
En revanche, la baisse des taux peut peser sur la rentabilité des banques. D’ailleurs, une diminution du loyer de l’argent n’a pas que des effets positifs. Le rendement de l’épargne en pâtit. D’où l’importance de ne pas mettre ses œufs dans le même panier. Il est donc crucial de repenser la répartition globale de l’épargne pour optimiser son rendement. Mais, dans une conjoncture comme celle imposée par laCovid, les arbitrages sont vite faits.
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