8 octobre 1963 : déclenchement de la guerre des sables
La guerre des sables est un conflit frontalier entre le Maroc et l’Algérie, qui s’ouvre le 8 octobre 1963 avec une attaque surprise contre les Forces armées royales marocaines. Dès ce jour, la souveraineté du Royaume est mise à l’épreuve, menant à la mobilisation nationale. Pour le Maroc, la guerre des sables était une défense des territoires historiquement marocains.
Avant la guerre des sables, les frontières coloniales
Après l’indépendance algérienne en 1962, les territoires du Sud-Est marocain, notamment les régions de Béchar, Tindouf, Saoura, Touat, Tidikelt… avaient été intégrés à la future Algérie, sous la colonisation française. Ces rattachements avaient été imposés sans prise en compte des liens historiques, des affiliations tribales ou des recensements de la souveraineté marocaine. Le Maroc conteste depuis la période coloniale ces tracés, affirmant que les frontières doivent respecter les réalités historiques et les entités sociales existantes.
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Dans les mois précédant le 8 octobre 1963, il y eut diverses provocations algériennes selon les sources marocaines, à savoir des expulsions de Marocains d’Algérie, des exactions contre des nomades ou agriculteurs marocains à la frontière, harcèlement des postes avancés marocains… Le Maroc essaie dans un premier temps de résoudre le différend par la voie diplomatique, mais les provocations se multiplient. Le climat devenait de plus en plus tendu.
Le 8 octobre 1963 : le déclenchement de la guerre des sables
C’est précisément le 8 octobre 1963 que la guerre des sables éclate. Ce jour-là, l’armée algérienne attaque le poste marocain de Hassi Beïda, situé près de Colomb-Béchar (ou Béchar aujourd’hui), faisant dix morts du côté marocain parmi les Forces auxiliaires ou les Forces armées royales selon les récits marocains. Cette attaque est vue comme un acte de trahison et d’agression.
Après cette attaque, les hostilités se propagent rapidement. Les affrontements s’étendent aux postes de Tinjoub, Ich, aux confins de Figuig et de Tindouf. Les Forces armées royales (FAR) réagissent en riposte. La guerre, d’une durée d’environ trois semaines, oppose des troupes marocaines bien entraînées à une armée algérienne encore en construction.
Le Maroc, sous le commandement de feu le roi Hassan II, après avoir épuisé toute possibilité de règlement diplomatique, ordonne des contre-attaques. Les FAR reprennent successivement les positions occupées à Hassi Beïda, Tinjoub, Ich et progressent vers des zones stratégiques jusqu’à proximité de Tindouf.
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Bien que les gains territoriaux aient été possibles, le Maroc opte pour la retenue. Les troupes marocaines n’entrent pas profondément en territoire algérien malgré certaines propositions internes. Le roi Hassan II privilégie la paix durable et évite d’aller au-delà du strict nécessaire pour défendre l’intégrité territoriale et réaffirmer les droits du Maroc.
Conséquences immédiates
La guerre des sables a prouvé la capacité des Forces armées royales marocaines à réagir efficacement à une agression. Les pertes algériennes sont, selon les sources marocaines, importantes. Le Maroc sort du conflit avec une autorité renforcée sur ses frontières.
Le conflit a provoqué un isolement partiel de l’Algérie sur le plan international, surtout dans les instances africaines (Organisation de l’unité africaine, qui avait pour objectif d’éradiquer le colonialisme en Afrique…), où le Maroc fit valoir sa position. De plus, le Maroc présente la guerre des sables comme une défense contre une agression et non comme une conquête expansionniste.
Le 8 octobre 1963 et la guerre des sables qui s’ensuit, renforcent le sentiment nationaliste au Maroc. Le roi Hassan II consolide son autorité, rallie l’opinion publique autour de la défense du territoire. Ce conflit devient LE symbole de l’intégrité territoriale, de l’honneur marocain et d’une diplomatie qui ne recule pas devant les agressions.
