Santé : les pharmaciens fustigent la politique de Khalid Aït Taleb

Avatar de Nora Jaafar
Temps de lecture :

Selon le ministère, dans les hôpitaux 80% du matériel inutiliséKhalid Ait Taleb, ministre de la santé et de la protection sociale © DR

A
A
A
A
A

La signature le 22 septembre dernier d’un accord entre le ministère de la Santé et la Fédération nationale de la santé (FNS) a provoqué l’indignation de la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc (CSPM). Ainsi, après les médecins, c’est au tour des pharmaciens d’exprimer leur mécontentement et leur indignation face aux démarches de la tutelle, qui ne les a pas inclus dans le processus de prise de décision. La CSPM conteste non seulement le nouvel accord, mais condamne également «l’attitude» que réserve le département de Khalid Aït Taleb à ses structures représentatives.

Après la colère des médecins du public et leur menace de grève, c’est la foudre des pharmaciens du secteur privé qui s’abat cette fois sur le ministère de la Santé. Dans un communiqué de presse, la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc (CSPM) a contesté la convention de partenariat signée le 22 septembre dernier entre la tutelle et la Fédération nationale de la santé (FNS). Une convention-cadre qui, selon le ministre de la Santé Khalid Aït Taleb vise à «d’abord tisser une relation de confiance entre le secteur libéral et le secteur public (en vue) d’œuvrer, main dans la main, pour le nouveau chantier de la réforme du système de santé qui fera appel aux différentes possibilités et permettra l’émergence de nouvelles solutions marocaines». Alors que le ministre prône les avantages de cet accord, la CSPM affirme ne pas reconnaitre son fond ni sa forme, rapporte Al Massaedans son édition du mercredi 14 octobre. La Confédération martèle qu’aucune instance nationale des pharmaciens n’a été sollicitée pour acter ce partenariat, de sorte que toute décision ou recommandation qui en découle ne saurait être contraignantepour eux.

«Le ministère de la Santé a dévié de son chemin»

Pour les pharmaciens du privé, la signature de cette convention-cadre, sans leur consentement, vient confirmer leur marginalisation par le ministère de la Santé, indique H24Info. La Confédération a soutenu que depuis sa prise de fonction, Khalid Aït Taleb «a complètement ignoréce secteur, allant jusqu’à refuser de recevoir ses organes représentatifs». Et de préciser que ce comportement représente une «violation de la Constitution de 2011, qui prévoit la mise en œuvre d’une approche participative avec les représentants de la société civile pour l’élaboration de politiques publiques». La tutelle, regrette la même source, «a poussé l’indifférence jusqu’à déclarer que la représentativité des conseils de l’Ordre des pharmaciens est illégitime et qu’elle ne peut pas recevoir les différents organes de ce secteur». Sur la base de «ces transgressions sans précédent», la CSPM estime que le ministre «est perdu dans l’exercice de ses pouvoirs avec le secteur pharmaceutique». Les pharmaciens déplorent également «le gel de tous les chantiers de partenariat signés par leurs représentants avec l’ex-ministre de la Santé,Anas Doukkali».

Afin de calmer le syndicat des pharmaciens du secteur privé, Docteur Tayeb Hamdi, vice-président de la Fédération nationale de la santé, a assuré que «cette convention-cadre a été signée pour que la FNS puisse apporter son expertise, mais nous n’avons jamais prétendu nous substituer à quiconque et bien sûr nous n’avons jamais exclu personne». Et de conclure : «nous essayons simplement d’apporter notre aide à ce chantier de réforme de notre système de santé». Toutefois, malgré les propos de Tayeb Hamdi, la CSPM semble bien déterminée à poursuivre ses protestations et pousser Aït Taleb à réagir.

Dernier articles
Les articles les plus lu
Rabat : grande marche populaire en soutien au peuple palestinien

Société - Rabat a vu affluer des milliers de Marocains venus exprimer leur solidarité avec Gaza et dénoncer les massacres perpétrés contre les civils palestiniens.

Hajar Toufik - 5 octobre 2025
Vidéo – Tbourida : la Sorba du Moqaddem Benkheda sacrée au Salon du cheval d’El Jadida

Société - La Sorba de Béni Mellal-Khénifra a brillé à El Jadida, s’adjugeant le prestigieux Grand Prix le roi Mohammed VI de Tbourida.

Ayoub Jouadi - 5 octobre 2025
Trafic de drogue : 33 kg de cocaïne interceptés au port Tanger Med

Société - Une opération conjointe entre la DGSN et la DGST a permis de saisir 33 kg de cocaïne brute dissimulés dans un conteneur au port Tanger Med.

Hajar Toufik - 5 octobre 2025
Trafic de drogue : plus de 53 kg de cocaïne interceptés à El Guerguerat

Société - Une importante cargaison de cocaïne a été saisie au poste-frontière d’El Guerguerat lors d’une opération conjointe entre la Sûreté nationale et la Douane.

Hajar Toufik - 5 octobre 2025
Huitième jour de mobilisation : la « GenZ 212 » poursuit son mouvement dans le calme

Société - Huit jours après le lancement du mouvement « GenZ 212 », les jeunes continuent de se mobiliser pour défendre leurs revendications sociales.

Hajar Toufik - 5 octobre 2025
Kénitra : 17 personnes déférées devant la justice après les violences à Sidi Taibi

Société - 17 individus, dont 9 mineurs, ont été déférés devant la justice à Kénitra après les graves incidents survenus mercredi dernier à Sidi Taibi.

Hajar Toufik - 4 octobre 2025
Voir plus
Travaux : les Casablancais n’en peuvent plus !

Dossier - Des piétons qui traversent d’un trottoir à l’autre, des voitures qui zigzaguent… À croire que les Casablancais vivent dans un jeu vidéo, sans bouton pause.

Sabrina El Faiz - 12 avril 2025
Mariages marocains : l’amour au prix fort

Société - Au Maroc, on peut rater son permis de conduire, son bac… Mais rater son mariage ? Inenvisageable !

Sabrina El Faiz - 23 août 2025
La classe moyenne marocaine existe-t-elle encore ?

Dossier - Au Maroc, pour définir le terme classe moyenne, nous parlons de revenus. Cela ne veut pourtant plus rien dire.

Sabrina El Faiz - 5 juillet 2025
Faux et usage de faux, la dangereuse fabrique de l’illusion

Dossier - Un faux témoignage peut envoyer un innocent en prison ou blanchir un coupable. Un faux diplôme casse la méritocratie. Un faux certificat peut éviter une sentence.

Sabrina El Faiz - 24 mai 2025
Le Maroc des voisins qu’on n’a pas choisis

Dossier - Les voisins ont bien changé. Les balcons étaient les réseaux sociaux d’antan. On y partageait les breaking news du quartier et les hommes étaient aussi bien surveillés que les enfants !

Sabrina El Faiz - 12 juillet 2025
Casablanca : les malls en perte de vitesse, sauf exceptions

Société - Les mails de Casablanca traversent une période de transformation, entre défis liés à l’entretien, évolution des attentes et adaptation à un nouveau contexte économique.

Hajar Toufik - 8 août 2025

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire