Le CMC fait le point sur la crise et l’après-covid

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Centre Marocain de Conjoncture

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Le Centre marocain de conjoncture (CMC) vient de publier son 51e rapport annuel. Intitulé « 2020 – 2021 : Ruptures », ce document présente le bilan économique et social relatif à l’année 2019 et met l’accent sur les prévisions de l’année 2020, perturbée par la crise due à la pandémie du coronavirus. Le CMC a présenté les effets de la pandémie sur les différents secteurs tout en synthétisant la situation économique, financière, monétaire, budgétaire, sociale et de gouvernance.

Le Centre marocain de conjoncture (CMC) commence son rapport en soulignant l’effet de la pandémie du nouveau coronavirus sur l’économie mondiale. «Le confinement a forcé de nombreuses entreprises à ralentir voire à stopper leur activité et a par ailleurs provoqué un effondrement de la consommation. Un double choc de demande et d’offre est à l’œuvre», explique le rapport. Ainsi, en 2020, le monde devrait connaître une récession historique. Cette crise économique mondiale, mise en évidence par le recul du commerce mondial, des cours des produits de base et des investissements directs étrangers, engendrait une chute de 3% du PIB mondial, selon les prévisions d’avril du Fonds monétaire international (FMI). Des prévisions qui devront être encore revues à la baisse.

Les flux commerciaux ont également baissé en 2020 en raison de la pandémie. Les exportations et les importations de marchandises ont enregistré une progression d’à peine 2%. Déstabilisés par les mesures drastiques mises en place pour atténuer les effets du coronavirus, les flux des échanges ont connu une contraction sans précédent.

En raison de la baisse de la demande mondiale suite aux mesures de confinement en vigueur, visant à lutter contre la propagation du coronavirus, les cours du pétrole se sont effondrés. À cause des dispositifs de restriction, personne ne voulait acheter de pétrole à court terme, et certains étaient prêts à le vendre à perte, car ils n’avaient nulle part où le stocker. Le cours du baril de 159 litres brut était ainsi tombé à -37,63 dollars, une première depuis la création de ce contrat en 1983. En effet, ce cours n’était jamais tombé sous les 10 dollars. Cependant, le rapport souligne que cette chute n’est pas due qu’à la crise du coronavirus. En réalité, ces perturbations sont dues à la reconversion des États-Unis, premier producteur mondial du pétrole brut depuis 2018. «Les USA, qui font face à une période préélectorale brouillée par la crise sanitaire, sont tiraillés entre l’adoption de prix bas des carburants pour gagner l’adhésion des électeurs et un prix suffisamment élevé du pétrole pour préserver la rentabilité de l’exploitation des schistes», explique le CMC. La stratégie énergétique du Maroc, pilotée par les Américains, s’emploie à poser les jalons pour une promotion des sources domestiques de production d’énergie. Le royaume est engagé dans une transition en faveur d’une énergie propre pour atténuer sa dépendance d’une part est pour favoriser, d’autre part, une consommation énergétique plus efficace, réduisant ainsi ses émissions de gaz à effet de serre.

Perspectives 2020 et 2021

Selon le rapport, 2020 est l’année des ruptures. Durant les 3 premiers mois de cette année, qui ont connu un sévère recul de l’activité, le choc économique est tellement fort que ses impacts dépasseront la présente année calendaire et affectera les performances économiques de 2021. Actuellement, le nombre total d’individus infectés, de par le monde, a atteint les six-millions et demi. «Prétendre par des politiques de relance faire rebondir l’économie à court terme pour qu’elle puisse emprunter le chemin salutaire de la reprise relève du miracle», lance le CMC.

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