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Le Sri Lanka a temporairement suspendu ce lundi les réseaux sociaux comme Facebook, Instagram et YouTube et les applications de messagerie instantanée comme Snapchat, Viber, WhatsApp et IMO après qu’un message sur Facebook ait déclenché dimanche des attaques contre des mosquées et des commerces appartenant aux musulmans dans plusieurs villes du pays.
Cette décision intervient trois semaines après les attentats qui ont fait plus 300 morts dans le pays, provoquant des risques de violence sectaire à l’encontre de la population musulmane minoritaire du pays.
Sur Twitter, le plus grand opérateur de téléphonie mobile du Sri Lanka, Dialog Axiata a confirmé qu’il avait restreint les sites Web et les applications conformément à une directive édictée par l’autorité sri-lankaise en charge de la réglementation des télécommunications. Netblocks, une organisation à but non lucratif qui suit les pannes d’Internet, a tweeté que c’était la troisième fois en quelques semaines que le pays bannit les médias sociaux à la suite de tensions religieuses.
Le 21 avril dernier, le Sri Lanka a bloqué les médias sociaux pendant 10 jours après les attentats du dimanche de Pâques. Ils l’ont de nouveau fait le 5 mai, après que des tensions ethniques avaient éclaté à Negombo, ville durement touchée.
Selon Reuters, la violence de ce dimanche a été déclenchée après qu’un homme de 38 ans a posté un commentaire sur Facebook qui disait, « 1 day u will cry » (un jour, vous allez pleurer), ce qui a été interprété comme une menace. Des assaillants auraient attaqué une grande mosquée, traîné une copie du Coran sur le sol et brûlé deux motos parquées. Ils ont également jeté des pierres sur les d’autres mosquées et des magasins appartenant à des musulmans, selon un rapport d’Al Jazeera.
Un porte-parole de Facebook a fait la déclaration suivante à BuzzFeed News : « Les gens comptent sur nos services pour communiquer avec leurs proches et offrir de l’aide à ceux qui en ont besoin, et nous demeurons déterminés à aider notre collectivité à établir des liens sécuritaires pendant les périodes difficiles. Il n’y a pas de place pour les contenus haineux, violents ou extrémistes sur nos services, et nous prenons toutes les mesures nécessaires pour supprimer les contenus qui violent nos politiques. Il s’agit notamment de travailler avec des partenaires régionaux pour aider à identifier les informations erronées susceptibles de contribuer à la violence imminente, d’identifier les contenus qui enfreignent nos principes et de garantir un soutien linguistique pour la révision des contenus. »
Google, YouTube, Snapchat, Instagram, WhatsApp, Viber et IMO n’ont fait aucun commentaire sur le sujet.
Des entreprises technologiques américaines comme Facebook ont été accusées d’avoir déclenché des émeutes dans des pays comme le Sri Lanka en ne réagissant pas suffisamment aux discours instables et à la désinformation sur leurs plateformes. Des groupes haineux au Sri Lanka, par exemple, ont exploité le réseau social pour inciter à la violence et diffuser des informations erronées visant les minorités du pays.
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