Crise de la presse : le gouvernement débloque des subventions

Avatar de Mohamed Laabi
Temps de lecture :

Presse

A
A
A
A
A

La presse écrite vit ses jours les plus difficiles. Le secteur, qui souffrait déjà avant la pandémie du Covid-19, se retrouve désormais au plus bas en raison de son incapacité à vendre ses journaux et de recevoir des commandes d’annonceurs. Le signal d’alerte a été entendu du côté du gouvernement. Ce dernier a annoncé qu’il débloquera des subventions dans les semaines à venir afin de permettre aux organes de presse de faire face aux conséquences étouffantes de la crise.

Le ministère de la Culture a annoncé ce vendredi qu’ildébloquera dans les semaines à venir une subvention au profit des organes de presse afin de leur permettre de réduire l’impact du Covid-19 sur leurs institutions.Le dernier délai du dépôt des dossiers est fixé au11 mai, indique le département d’Othman El Ferdaous dans son communiqué officiel.

okok

Le 17 avril dernier à la Chambre des représentants, la députée de l’USFP, Hanane Rihab, a interpelé le nouveau ministre de la Culture, Othman El Ferdaous, sur le dispositif déployé pour éviter à la presse un effondrement économique et financier, rapporte Maroc Hebdo. La députée a mis l’accent sur les difficultés que connaît ce secteur, même si elle condamne la réaction de certaines entreprises de toucher aux salaires des journalistes : «C’est une décision que je désapprouve totalement surtout venant de grands titres.Au bout de la première ou la deuxième semaine de l’état d’urgence sanitaire, ils ont rapidement crié leur détresse en s’attaquant en premier lieu aux journalistes», a-t-elle souligné.

Diminution des salaires, les patrons divisés

Face à la crise, plusieurs organes de presse ont décidé de réduire les salaires des employés. Parmi eux, les groupes d’Horizon Press (-50% du salaire), Eco Medias (-20% pour les personnes ayant des salaires supérieurs à 8000 dirhams), le groupe Le Matin (entre 0% et -30% de réduction), Al Massae (entre -20 et -30%) et Economie&Entreprises (baisse non précisée).

«Nous allons perdre le chiffre d’affaires d’un trimestre. Dans la presse, entre mars et juin, c’est pourtant la période la plus importante de l’année, on y fait quasiment le tiers de notre chiffre d’affaires annuel. C’est donc un gros problème, auquel s’ajoute un autre lié à la trésorerie. L’argent ne circule plus beaucoup entre les entreprises. Non seulement on ne fait plus de chiffre d’affaires, mais même ce que nous avions vendu avant, nous n’en voyons pas la couleur de l’argent», déclare Abdelmounaim Dilami, PDG d’Eco médiat à nos confrères de Telquel.

De son côté, Abdallah Bakkali, chef du syndicat national de la presse marocaine,affirme «être conscient que la crise touche de plein fouet les entreprises de presse, mais nous n’acceptons pas que la première solution appliquée soit de ponctionner les salaires des journalistes. Il y a différentes manières de gérer la crise?!». Par ailleurs, certains supports d’informationont refusé de toucher au salaire des employés. Parmi eux,Telquel, Al Ittihad Al Ichtiraki, L’Opinion,Al Aalam, Al Akhbar, Al Ahdath Al Maghribia, La Vie Eco, Akhbar Al Yaoum, Médias24 ou encore Lebrief. «Nous avons zéro recette, mais nous continuons à alimenter notre site comme le ferait un service public. Nous estimons que nous avons le devoir de le faire, notre rôle est d’être présents. Je parie sur un redémarrage progressif à partir de début juin», confie Naceureddine Elafrite, cofondateur et gérant du site d’information Médias24. Une déclaration qui illustre égalementl’état d’esprit au sein de notre rédaction. Du côté de la rédaction de LeBrief.ma, et afin de pallier les exigences salariales des prochains mois, aussi bien au niveau de la rédaction qu’au niveaucommercial ou administratif, ila été décidé de faire une demande de crédit « Damane Oxygène »tout en maintenant les salaires des employés. Aucune baisse n’est donc envisagée à l’horizon des 2 ou 3 prochains mois, mais il ne faudrait pas que la situation dure très longtemps.

Une chose est sûre, le point commun entre tous ces supports est l’espoir que ce calvaire prenne fin afin de pouvoir reprendre une activité normale au plus vite, avant qu’il ne soit trop tard.

Dernier articles
Les articles les plus lu
 Salon du cheval 2025 : six jours au service du patrimoine équestre marocain

Société - El Jadida accueille la 16e édition du Salon du cheval, alliant compétitions, spectacles internationaux et valorisation du patrimoine équestre marocain, du 30 septembre au 5 octobre.

Hajar Toufik - 1 septembre 2025
Un incendie maîtrisé à la tour de contrôle de l’aéroport de Zagora

Société - Un incendie s’est déclaré dimanche soir dans la tour de contrôle de l’aéroport de Zagora, avant d’être maîtrisé en moins d’une heure et demie.

Mbaye Gueye - 1 septembre 2025
Hajj 1447 : ouverture de la deuxième phase de règlement des frais pour les listes d’attente

Société - La deuxième phase de règlement des frais du Hajj 1447 H pour les listes d’attente se déroulera du 15 au 19 septembre.

Hajar Toufik - 1 septembre 2025
Transport scolaire : la sécurité des enfants à quel prix ?

Société - Entre sécurité des enfants et contraintes budgétaires des familles, le transport scolaire au Maroc reste un service indispensable mais coûteux.

Ilyasse Rhamir - 1 septembre 2025
Fournitures scolaires : prix stables pour certains articles, hausse pour d’autres

Société - Entre stabilité des prix, packs complets et hausse des manuels, les familles marocaines jonglent avec un budget de rentrée toujours serré.

Hajar Toufik - 1 septembre 2025
Enseignement supérieur : une rentrée sous haute tension

Projet de loi 59.24 : une communauté universitaire en alerte face aux menaces sur l’autonomie et la gratuité.

Mbaye Gueye - 1 septembre 2025
Voir plus
Travaux : les Casablancais n’en peuvent plus !

Dossier - Des piétons qui traversent d’un trottoir à l’autre, des voitures qui zigzaguent… À croire que les Casablancais vivent dans un jeu vidéo, sans bouton pause.

Sabrina El Faiz - 12 avril 2025
Mariages marocains : l’amour au prix fort

Société - Au Maroc, on peut rater son permis de conduire, son bac… Mais rater son mariage ? Inenvisageable !

Sabrina El Faiz - 23 août 2025
La classe moyenne marocaine existe-t-elle encore ?

Dossier - Au Maroc, pour définir le terme classe moyenne, nous parlons de revenus. Cela ne veut pourtant plus rien dire.

Sabrina El Faiz - 5 juillet 2025
Faux et usage de faux, la dangereuse fabrique de l’illusion

Dossier - Un faux témoignage peut envoyer un innocent en prison ou blanchir un coupable. Un faux diplôme casse la méritocratie. Un faux certificat peut éviter une sentence.

Sabrina El Faiz - 24 mai 2025
Le Maroc des voisins qu’on n’a pas choisis

Dossier - Les voisins ont bien changé. Les balcons étaient les réseaux sociaux d’antan. On y partageait les breaking news du quartier et les hommes étaient aussi bien surveillés que les enfants !

Sabrina El Faiz - 12 juillet 2025
Casablanca : les malls en perte de vitesse, sauf exceptions

Société - Les mails de Casablanca traversent une période de transformation, entre défis liés à l’entretien, évolution des attentes et adaptation à un nouveau contexte économique.

Hajar Toufik - 8 août 2025

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire