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Afghanistan : les États-Unis entament le retrait de leurs troupes

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Les États-Unis ont officiellement entamé le retrait militaire de leurs troupes en Afghanistan, dans le cadre de l’accord conclu en février avec les talibans. Leur départ est toutefois lié au respect par les talibans de leurs engagements sécuritaires et aux progrès des négociations inter-afghanes à venir. Afin d’ouvrir la voie à ces discussions de paix inédites, le gouvernement afghan s’est dit prêt à libérer progressivement 5000 prisonniers talibans. Cependant, les insurgés réclament que ces prisonniers soient libérés immédiatement.

Ce mardi 10 mars, l’armée américaine a entamé son retrait graduel de deux bases militaires en Afghanistan. Ceci marque «le début du retrait des troupes américaines dans le cadre de l’accord de paix qui autorise les États-Unis et tous leurs alliés de l’OTAN à quitter progressivement» le pays, écrit l’Afghanistan Times. Cette décision a été prise après la signature, le 29 février à Doha, d’un accord historique entre les États-Unis et les talibans, après presque 19 années de guerre. Le texte, signé par les principaux négociateurs des deux parties ennemies, Zalmay Khalilzad côté américain et Abdul Ghani Baradar, le chef militaire afghan appartenant au mouvement taliban, marque le début du processus de paix.

Un accord historique entre les États-Unis et les talibans

Depuis la fin de leur mission de combat en décembre 2014, les 13000 soldats américains déployés en Afghanistan «sont principalement engagés dans le conseil et la formation des forces de sécurité et de défense afghanes», ajoute le quotidien afghan. En marge de l’accord de Doha, les États-Unis se sont engagés à réduire les effectifs de leurs troupes de plus de 4000 hommes, pour les ramener à 8600 d’ici mi-juillet. Selon le texte, le retrait total de toutes les forces étrangères d’Afghanistan sera effectué «au cours des 14 mois suivant la signature de l’accord».

En échange du retrait total des forces américaines et étrangères d’Afghanistan, les États-Unis ont réclamé les garanties des talibans en matière de lutte antiterroriste. Le gouvernement afghan, aux prises avec les divisions nées d’une élection présidentielle contestée, et les rebelles devront lancer des négociations directes. Bien que les Américains se sont engagés à entamer immédiatement un retrait graduel de leurs troupes, leur président, Donald Trump, a prévenu : «si les choses se passent mal, nous y retournerons».

Kaboul prêt à libérer 5000 prisonniers talibans

Par ailleurs, ce mercredi 11 mars, afin de donner le coup d’envoi auxpourparlers historiques avec les insurgés, le gouvernement afghan s’est dit prêt à libérer progressivement 5000 prisonniers talibans, «à condition que la violence diminue de manière importante» dans le pays. Les rebelles doivent également remettre à Kaboul 1000 membres des forces afghanes qu’ils détiennent. Selon France24, le président afghan, Ashraf Ghani, prévoit de libérer 1500 prisonniers talibans à partir du samedi prochain, au rythme d’une centaine de détenus par jour. Après le lancement des discussions entre les autorités afghanes et les talibans, 500 détenus seront ensuite libérés «toutes les deux semaines», jusqu’à parvenir au total prévu.

Cependant, les talibans ont rejeté cette offre, a déclaré Suhail Shaheen, un de leurs porte-paroles, à l’AFP. «Les 5000 prisonniers doivent être libérés en même temps… Cela (devra) se passer avant les discussions inter-afghanes», a affirmé Shaheen. Ainsi, les négociations sur l’avenir du pays, qui devaient démarrer mardi, ont été reportées de facto. Les talibans ont fait de cet échange de prisonniers, qui figure dans l’accord, un prérequis à l’ouverture des discussions de paix inédites.

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