Le manque d’eau au Maroc inquiète

image defaut author user
Temps de lecture :

Barrages

A
A
A
A
A

La pénurie d’eau que vit actuellement le Maroc fait bien des dégâts. Plusieurs régions du pays sont au bord de la crise et la situation des barrages est au plus bas. Les derniers chiffres relèvent que le taux de remplissage moyen des barrages est de 47,8% contre 63% à la même période l’année dernière. La panique touche les agriculteurs alors que l’Intérieur souhaite sensibiliser autour du gaspillage. Un programme national lancé, en janvier 2020, par le roi Mohammed VI a pour objectif de remédier à cette situation inquiétante.

C’est un fait. Le Maroc vit une période de pénurie d’eau sans précédent. L’Économiste révèle, dans son édition du 4 mars,que le taux de remplissage des barrages est en chute libre (47,8% en moyenne actuellement contre 63% en mars 2019). Certains barrages sont quasiment vides. Parmi eux, celui de Lalla Takerkoust (7% d’eau), d’Abdelmoumen (11,3%) ou encore de Youssef Ben Tachfine (13,6%) et d’Al Massira (15,8%). La région du Haouz est la plus menacée, suivie des régions de Souss-Massa, Doukkala Abda, Fès-Saiss et le pré Rif. Ces données risquent de s’aggraver durant les semaines à venir. Les perspectives d’éventuelles chutes de pluie ne sont pas à l’ordre du jour, les prévisions météorologiques ne donnant pas d’indications exactes sur la situation.

Face à cela, les autorités de la ville d’Agadir s’orientent vers une rationalisation de l’eau jusqu’à la prochaine saison des pluies. Selon L’Économiste, afin de limiter les dégâts relatifs à la pénurie d’eau, les services du ministère de l’Intérieur ont pris des mesures restrictives d’utilisation d’eau notamment sur les terrains de golf, piscine, lavage de voitures… etc. Le Wali de la région Souss-Massa a appelé ses collaborateurs à élaborer un plan de travail et à trouver les solutions adéquates pour faire face à la rareté de l’eau.

Autre impact de la pénurie d’eau, les petits agriculteurs en détresse sont contraints de se débarrasser de leur bétail pour des miettes. Selon Médias 24, la botte de paille (qui permet de faire vivre une chèvre pendant 10 jours)se vend au moins à 25 dirhams, contre un prix normal de 7 à 12 dirhams. Selon la même source, la chute des prix du bétail est palpable, une chèvre « beldi » qui se vend à 600 dirhamsne trouve plus preneurà plus de 250 DH. Et pour quel résultat? Unprix encore plus élevé de la viande.

Par ailleurs, certaines rumeurs évoquaient l’intention de l’Office national d’électricité et d’eau potable (ONEE) de réduire la durée d’approvisionnement en eau potable dans le royaume. Dans un communiqué envoyé à la rédaction de LeBrief, la division de communication de l’ONEEdémenttoutes les rumeurs «infondées», et affirme «se réserver le droit de poursuivre en justice ceux qui partagent ces fausses informations».

Un programme national pour contrecarrer la pénurie d’eau

Le roi Mohammed VI a signé en janvier dernier, le programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation (PNAEI). Ce programme qui s’étale sur 7 ans (2020-2027) a nécessité une enveloppe budgétaire de 115,4 milliards de dirhams. Il comprend la construction de barrages (61 milliards de dirhams), la préservation des ressources en eau (25,1 milliards de dirhams) et l’augmentation de l’approvisionnement dans les zones rurales (26,9 milliards de dirhams). Pour leur part, la réutilisation des eaux usées traitées dans l’irrigation des espaces verts et la communication liée à l’importance de la préservation des ressources en eau ont nécessité un budget de 2,4 milliards de dirhams.

Ce programme prévoit également la construction de 20 barrages d’une capacité de stockage de 5,38 milliards de m3 pour un coût de 21,91 milliards de dirhams. L’objectif étantdeporter la capacité de stockage de ces derniers à 27,3 milliards de m3. Pour rappel, le dernier rapport du World Resources Institute, publié mi-2019, a indiqué que le Maroc souffre de stress hydrique. Le Think Thank américain classe le Maroc parmi les pays où le stress hydrique est jugé «très élevé». Le royaume est ainsi classé 22e sur 164 pays à travers le monde, devant l’Algérie (29e), la Tunisie (30e), l’Égypte (43e) et derrière la Libye (6e).

Dernier articles
Les articles les plus lu
L’ONDA mise sur la digitalisation pour moderniser ses aéroports

Économie - Cybersécurité renforcée, gouvernance des données et parcours passager repensé : l’ONDA engage une transformation numérique d’envergure pour faire de ses aéroports des plateformes intelligentes et performantes, à la hauteur des standards internationaux.

Ilyasse Rhamir - 8 octobre 2025
72.116 nouvelles entreprises créées au Maroc à fin août 2025

Économie - La création d’entreprises au Maroc a connu une progression soutenue à fin août 2025, avec plus de 72.000 nouvelles entités enregistrées.

Ilyasse Rhamir - 8 octobre 2025
Commerce extérieur : une alliance stratégique entre l’Office des changes, la CNSS et le secrétariat d’État

Économie - Le secrétariat d’État au Commerce extérieur, la CNSS et l’Office des changes unissent leurs efforts pour mieux exploiter la donnée économique.

Ilyasse Rhamir - 7 octobre 2025
Office des Changes : stratégie 2025-2029 pour une économie modernisée et ouverte

Découvrez la vision du Directeur Général pour une économie modernisée et ouverte lors de la présentation à l'AmCham.

Rédaction LeBrief - 7 octobre 2025
GenZ 212 : les manifestations ont-elles un impact sur le tourisme ?

Économie - Recettes et afflux de visiteurs en hausse, pourtant les manifestations du collectif « GenZ 212 » poussent les professionnels du tourisme à rester attentifs.

Hajar Toufik - 7 octobre 2025
Nouvelle procédure pour le versement des bourses aux stagiaires de la formation professionnelle

Economie - Lors d'une récente réunion de la commission ministérielle, il a été décidé que les versements des bourses aux stagiaires en formation professionnelle se feront en 3 tranches.

Mouna Aghlal - 7 octobre 2025
Voir plus
Annulation du sacrifice de Aïd Al-Adha : une décision stratégique, selon un expert agricole

Économie - L'annulation du sacrifice de Aïd Al-Adha apparaît comme une décision cruciale pour préserver l'avenir du cheptel ovin au Maroc.

Hajar Toufik - 3 mars 2025
Un bug sur Google affichait l’euro à 18,54 DH, BAM dément

Économie - Mercredi soir, les Marocains ont retenu leur souffle après avoir constaté une chute soudaine de la valeur du dirham face à l’euro.

Hajar Toufik - 19 janvier 2023
Viande rouge : le Maroc s’approvisionne en Espagne

Économie - La flambée des prix de la viande rouge au Maroc pousse les acteurs économiques et les autorités à s'approvisionner en Espagne pour endiguer cette crise persistante.

Ilyasse Rhamir - 16 décembre 2024
Aéronautique : comment éviter la fuite des cerveaux ?

Economie - Face au risque de fuite des cerveaux, les patrons de l'aéronautique doivent trouver des solutions pour attirer et fidéliser les talents clés.

Mouna Aghlal - 2 octobre 2025
CNSS : rappel de l’amnistie

Les affiliés débiteurs peuvent encore bénéficier de la remise partielle des majorations de retard, astreintes et frais de recouvrement relatifs aux créances des exercices 2016…

J.R.Y - 4 juin 2021
Viandes rouges : Akhannouch s’entretient avec les professionnels de la filière

Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a tenu, lundi 17 avril à Rabat, une réunion avec les professionnels de la filière des viandes rouges représentés…

Manal Ben El Hantati - 18 avril 2023
pub

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire