Décharge de Médiouna, bon débarras !

Avatar de Nora Jaafar
Temps de lecture :

Décharge de Médiouna, bon débarras !

A
A
A
A
A

Bonne nouvelle. L’ancienne décharge de Mediouna fermera ses portes dans quelques semaines. La moins bonne nouvelle, est qu’un terrain de 11 hectares sera exploité juste à côté de l’ancien site. Une sorte de casier qui a été préparé pour recevoir les ordures de Casablanca, le temps de trancher sur le prochain délégataire de la décharge et l’option appropriée (incinération, valorisation, enfouissement).

Ce jeudi 23 janvier, l’Économiste a révélé que l’ancienne décharge de Médiouna fermera ses portes dans les semaines à venir. Ce site de 60 hectares, qui accueille plus de 46 millions de m3 de déchets, aurait atteint sa capacité maximale depuis des années, comptant un surplus de 11 0 00 tonnes de détritus et 40 000 m3 de lixiviat (jus d’ordure).

Toutefois, un terrain de 11 hectares, situé juste à côté de l’ancien site, recevra les ordures en provenance de Casablanca. Et ce dans l’attente de «trancher sur le prochain délégataire de la décharge et sur l’option appropriée (incinération, valorisation, enfouissement…)», a précisé le quotidien économique. Ce nouveau site, acquis par la commune, sera exploité par l’entreprise SNTRO pour une période transitoire d’un an (avec possibilité de prolonger de 3 mois). À noter que la société en question est 100 % marocaine et gère déjà plusieurs décharges notamment à Tanger, M’diq, Boujdour, Oujda, Laâyoune, Dakhla, Tan Tan, Foum Lahcen, etc. En parallèle, le nouveau matériel de collecte, soit 400 engins, a été lancé pour assurer une transition fluide. Par ailleurs, la SDL Casa-Baia (Casa-Environnement) s’apprête à démarrer une semaine de sensibilisation. L’objectif est d’assurer l’adhésion de toutes les parties prenantes, notamment les citoyens, les délégataires, les élus, la société civile…, etc.

L’année s’annonce donc mouvementée pour la propreté de Casablanca. Et le sera davantage après l’activation de la loi sur la gestion des déchets. En effet,selon Aujourd’hui le Maroc, cette loi adoptée en 2006 est restée en veilleuse depuis. Elle est en passe d’être mise en application dans une expérience pilote à Casablanca. Les autorités vont réprimer le jet d’ordures et autres déchets en dehors des endroits prévus à cet effet. Des sources expliquent au quotidien qu’avant de passer aux sanctions, des mesures sont prévues pour sensibiliser les habitants de la métropole. Après ce délai de grâce, les premiers PV et les premières sanctions vont tomber. Ils précisent également que les premiers concernés par ce dispositif sont les grands pollueurs comme les usines, mais également les restaurants et autres établissements professionnels. Cela dit, rien n’empêche de dresser des PV contre des habitants,car la loi le permet.

En effet, la loi 28-00 concernant la gestion des déchets et leur élimination ne prévoit pas d’exception. L’article 29 de ladite loi stipule que «les déchets dangereux ne peuvent être traités en vue de leur élimination ou de leur valorisation que dans des installations spécialisées désignées par l’administration et autorisées conformément au plan directeur national de gestion des déchets dangereux et aux dispositions de la présente loi et ses textes d’application. (…). La liste des déchets dangereux est fixée par voie réglementaire». Le même texte prévoit également des sanctions très lourdes en cas d’infractions. Ainsi, l’article 70 souligne pour sa part que «quiconque, en dehors des endroits désignés à cet effet, dépose, jette ou enfouit des déchets considérés dangereux conformément à la liste prévue au 2e alinéa de l’article 29 ci-dessus ou procède à leur stockage, traitement, élimination ou incinération est passible d’une amende de 10 000 à 2 000 000 de dirhams et d’un emprisonnement de 6 mois à 2 ans ou de l’une de ces deux peines seulement».

Il est utile de préciser que les ménages sont donc tout aussi concernés que les acteurs industriels. Puisque le décret fixant la liste des déchets dangereux est très large et englobe pratiquement tous les déchets… même les plus banals.

Dernier articles
Les articles les plus lu
 Salon du cheval 2025 : six jours au service du patrimoine équestre marocain

Société - El Jadida accueille la 16e édition du Salon du cheval, alliant compétitions, spectacles internationaux et valorisation du patrimoine équestre marocain, du 30 septembre au 5 octobre.

Hajar Toufik - 1 septembre 2025
Un incendie maîtrisé à la tour de contrôle de l’aéroport de Zagora

Société - Un incendie s’est déclaré dimanche soir dans la tour de contrôle de l’aéroport de Zagora, avant d’être maîtrisé en moins d’une heure et demie.

Mbaye Gueye - 1 septembre 2025
Hajj 1447 : ouverture de la deuxième phase de règlement des frais pour les listes d’attente

Société - La deuxième phase de règlement des frais du Hajj 1447 H pour les listes d’attente se déroulera du 15 au 19 septembre.

Hajar Toufik - 1 septembre 2025
Transport scolaire : la sécurité des enfants à quel prix ?

Société - Entre sécurité des enfants et contraintes budgétaires des familles, le transport scolaire au Maroc reste un service indispensable mais coûteux.

Ilyasse Rhamir - 1 septembre 2025
Fournitures scolaires : prix stables pour certains articles, hausse pour d’autres

Société - Entre stabilité des prix, packs complets et hausse des manuels, les familles marocaines jonglent avec un budget de rentrée toujours serré.

Hajar Toufik - 1 septembre 2025
Enseignement supérieur : une rentrée sous haute tension

Projet de loi 59.24 : une communauté universitaire en alerte face aux menaces sur l’autonomie et la gratuité.

Mbaye Gueye - 1 septembre 2025
Voir plus
Travaux : les Casablancais n’en peuvent plus !

Dossier - Des piétons qui traversent d’un trottoir à l’autre, des voitures qui zigzaguent… À croire que les Casablancais vivent dans un jeu vidéo, sans bouton pause.

Sabrina El Faiz - 12 avril 2025
Mariages marocains : l’amour au prix fort

Société - Au Maroc, on peut rater son permis de conduire, son bac… Mais rater son mariage ? Inenvisageable !

Sabrina El Faiz - 23 août 2025
La classe moyenne marocaine existe-t-elle encore ?

Dossier - Au Maroc, pour définir le terme classe moyenne, nous parlons de revenus. Cela ne veut pourtant plus rien dire.

Sabrina El Faiz - 5 juillet 2025
Faux et usage de faux, la dangereuse fabrique de l’illusion

Dossier - Un faux témoignage peut envoyer un innocent en prison ou blanchir un coupable. Un faux diplôme casse la méritocratie. Un faux certificat peut éviter une sentence.

Sabrina El Faiz - 24 mai 2025
Le Maroc des voisins qu’on n’a pas choisis

Dossier - Les voisins ont bien changé. Les balcons étaient les réseaux sociaux d’antan. On y partageait les breaking news du quartier et les hommes étaient aussi bien surveillés que les enfants !

Sabrina El Faiz - 12 juillet 2025
Casablanca : les malls en perte de vitesse, sauf exceptions

Société - Les mails de Casablanca traversent une période de transformation, entre défis liés à l’entretien, évolution des attentes et adaptation à un nouveau contexte économique.

Hajar Toufik - 8 août 2025

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire