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2019 est une année à oublier pour beaucoup d’entreprises marocaines. D’après les indicateurs d’Inforisk, 8 439 d’entre elles ont fait faillite, soit une hausse de 5 % par rapport à 2018. L’Économiste rapporte qu’en 10 ans, le nombre de défaillances a été multiplié par 2,4 ! Néanmoins la situation à fin 2019 demeure moins critique que les années précédentes.De 2015 à 2017, par exemple, les défaillances d’entreprises marocaines avaient enregistré une augmentation, se situant entre 14 % et 24 %.
Un constat alarmant qui place le Maroc dans la case des pays où la conjoncture et les impayés sont particulièrement fatals à l’entreprise. Challenge pointe du doigt les délais et retards de paiement. Ces derniers constituent aujourd’hui un risque majeur pour la pérennité et la santé financière des entreprises. Et pour cause, ils seraient responsables de 40 % des défaillances d’entreprise au Maroc. Notons dans ce sillage que le gouvernement essaie de sensibiliser les opérateurs par rapport aux retards de paiement, en donnant l’exemple et en poussant les entreprises et établissements publics à se conformer à la loi.
D’autres facteurs structurels pèsent également lourdement dans la balance, notamment la faiblesse du niveau d’investissement en R&D, la non-diversification des offres entrepreneuriales, la faible qualification de la main-d’œuvre ainsi que la saturation du marché domestique.
Des secteurs à risques
L’Économiste souligne pour sa part que le Commerce, l’Immobilier et le BTP demeurent les secteurs les plus sinistrés. Au total, 2960 faillites ont été enregistrées dans le commerce et 1800 dans l’immobilier en 2019. Les défauts dans le BTP totalisent 1280. Et vu que faillite rime fatalement avec perte d’emploi, 3,9 milliards de masses salariales sont parties en fumée.
D’autres secteurs et sous-secteurs se sont rajoutés aux secteurs historiques cités plus haut. C’est le cas notamment de la distribution de matériel informatique et de biens d’équipement.
Des prévisions pessimistes
Tenant compte de ces éléments, l’assureur crédit Euler Hermes mise sur une aggravation de 5 % des défaillances pour 2020. Il place d’ailleurs le Maroc dans la catégorie des pays qui subiront une forte détérioration. Après la Turquie, le Maroc affiche la 2e dégradation la plus importante de la catégorie.
L’herbe n’est pas plus verte à l’échelle mondiale. Dans son rapport, Euler Hermes note qu’en 2019, les défaillances d’entreprises ont crû de 9 %, soit une 3e année consécutive de hausse. Suite à une forte croissance de ce phénomène en Chine (+20 %) et une inversion de tendance en Europe de l’Ouest (+2 %) et en Amérique du Nord (+3 %).
Pour revenirau cas du Maroc, l’Économiste rapporte que des dizaines de milliers d’autres sociétés sont « dans le couloir de la mort ». Plus de 90 000 entreprises seraient en veilleuse, estime Inforisk. Dont une majorité écrasante qui refusent de recourir aux procédures collectives prévues par le code de commerce pour tenter de s’en sortir. Cette démarche est vécue culturellement comme une infamie et une honte pour les dirigeants. Dans certains cas, ils font jouer la montre pour échapper aux contrôles fiscaux.
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