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Après plus de trois ans de crise politique, le divorce du Royaume-Uni avec l’Union européenne va enfin avoir lieu. Ce jeudi 9 janvier, les députés britanniques ont approuvé à 330 contre 231 le texte de loi qui permettra à leur pays de se retirer de l’UE. Ce texte, qui traduit dans la loi britannique l’accord de 535 pages conclu dans la douleur par Boris Johnson avec le bloc des 27, doit maintenant être validé par la Chambre des Lords puis promulgué par la reine. Ce qui devrait relever de la formalité, souligne Le Monde. Une fois que le Parlement européen aura ratifié cette loi, le Royaume-Uni deviendra le 31 janvier à 23 h (heure de Londres et GMT) le premier pays membre à quitter l’UE, après trois reports de cette sortie, initialement prévue en mars 2019. Selon Euronews, l’adoption du projet Brexit est une victoire pour le Premier ministre, qui a promis quele paysquitterale bloc à la fin de ce mois.
Une étape difficile « encore à venir »
Mais malgré la promesse de Johnson deprocéder à un Brexitle 31 janvier, ce départ ne marquera que le début de la première étape de la sortie du pays de l’UE. La Grande-Bretagne etles 27 pays membres dublocse lanceront ensuite dans des négociations portant sur leurs futures relations. En effet, rapportele Nouvel Observateur, le texte approuvé ce jeudi prévoit une période de transition jusqu’au 31 décembre 2020. Pendant cette période les Britanniques continueront d’appliquer les règles européennes et d’en bénéficier. Ils verseront leur contribution financière, mais sans siéger dans les institutions ni participer aux décisions, poursuit la même source. Cette période ne pourra être prolongée qu’une seule fois, jusqu’à fin 2022 au maximum. Mais Johnson ne souhaite pas prolonger cette phase de transition. Il l’a répété mercredi à la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen, qu’il a reçue à Londres, tout en l’exhortant à entamer« dès que possible » la négocier, nous apprend Le Monde.
« Quitter l’UE ne signifie pas que nous en avons fini avec le Brexit », a déploré Paul Blomfield, porte-parole du parti travailliste britanniqueSheffield et shadow ministre du Brexit. « Nous avons accompli la première étape, le départ, mais la phase difficile est encore à venir », a-t-il précisé à Euronews. Certains représentants européens préviennent qu’il sera compliqué de conclure de nouveau traité avec le Royaume-Uni en si peu de temps.
L’échéance controversée du Brexit
Pour Michel Barnier, le négociateur en chef de Brexit pour l’UE, « l’objectif de la Grande-Bretagne de conclure un accord de libre-échange exhaustif d’ici la fin de 2020, comme le souhaiteJohnson, est irréaliste ». « Nous ne pouvons pas nous attendre à nous mettre d’accord sur chaque aspect de ce nouveau partenariat », a-t-il souligné. Et d’ajouter : « Nous sommes prêts à faire de notre mieux dans les 11 prochains mois », rapporte Reuters. L’agence de presse indique que « ce délai s’annonce très court pour négocier des accords qui généralement prennent des années à mettre en place ».
La Grande-Bretagne et l’UE devront conclureplusieurs nouveauxaccords qui concernent notamment les secteurs du commerce des biens et des services de la pêche, de l’aviation, des médicaments et de la sécurité.Le bloc des 27 affirme qu’il sera presque impossible de traiter toutes ces questions en moins d’un an. En réponse, les responsables britanniques ont proposé d’organiser des séances de négociation différentes pour chaque secteur afin de sceller au fur et à mesure les éventuels nouveaux accords.
Toutefois, selon Reuters, les deux parties ont des exigences contradictoires qui risquent de compliquer les négociations. À titre d’exemple, Johnson assure que le Royaume-Uni cherche à conclure un accord de libre-échange de grande envergure avec le bloc, mais refuse de soumettre son pays aux lois et auxnormes de l’UE. Il veut être libre pour pouvoir nouer de nouveaux partenariats commerciaux avec d’autres pays étrangers.
Pour rappel, depuis le référendum de juin 2016, remporté à 52 % par le « Leave », le Royaume-Uni a dû faire face à un chaos politique. Pendant plus de trois ans, les Britanniques se sont déchirés sur le Brexit et leur Parlement a rejeté l’accord négocié par l’ex-Première ministre Theresa May, sans proposer d’autre scénario, menaçant une sortie brutale ou un renoncement.
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