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Le Liban fait face depuis cinq semaines à des manifestations antigouvernementales, alimentées par la colère du peuplecontre la corruption des politiciens sectaires qui gouvernent le pays depuis des décennies. Les militants veulent qu’ils quittent le pouvoir. De plus, le Hezbollah, soutenu par l’Iran, et Amal (un parti politique libanais chiite)étaient tous deux représentés dans le gouvernement de coalition dirigé par le Premier ministre, Saad Hariri, qui a démissionné le 29 octobre après le début des protestations. Le Hezbollah, lourdement armé, s’était opposé à cette décision.
Ces derniers affrontements ont commencé après que des dizaines de partisans du Hezbollah sont arrivés sur des scooters et ont attaqué les manifestants avec des matraques et des barres métalliques. La police anti-émeute et les soldats ont alors formé une barrière humaine pour séparer les deux camps. Des groupes de jeunes hommes se sont ainsijetés des pierres pendant des heures, alors que les forces de sécurité tentaient de les calmer.
Grands blocages et guerre civile
Plusieurs personnes ont été battues et blessées. Quelques partisans du Hezbollah ont brandi le grand drapeau jaune du groupe chiite pour provoquer les manifestants. Ces confrontations ont été les pires depuis le début des manifestations au Liban, les opposants exigeant la fin de la corruption endémique et dénonçantla mauvaise gestion de la classe politique, qui gouverne le pays depuis trois décennies. « Chiites, chiites, chiites, chiites », criaient les partisans du Hezbollah. Certains ont tiré des fusées éclairantescontre les forces de sécurité et les manifestants de l’autre côté scandaient : « Le Hezbollah est terroriste».
Ces violences ont eu lieu après que les militants ont bloqué l’importante intersection de Ring Road qui relie les quartiers est de la capitale aux quartiers ouest. Ces derniers ont également fermé les routes au nord de Beyrouth età l’est de la vallée de Bekaa. En représailles, les partisans du Hezbollah ont attaqué au moins à deux reprises le principal camp de protestation, détruisant des tentes érigées par des manifestants.
Par ailleurs, le dirigeant du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déploré que le mouvementde protestation nationale a été exploité par des puissances étrangères et n’est plus spontané. Il a averti en outre qu’il pourrait entraîner le Liban dans une nouvelle guerre civile et a exhorté les militants à cesser de bloquer les routes et de paralyser le pays.
Pour rappel, les protestations au Liban ont été déclenchées à la suite de l’introduction denouvelles taxes visant à réduire les dépenses publiques, les pensions et les prestations sociales pour faire face à une crise économique croissante. Le mouvement a évolué et appelle aujourd’hui au départ de toute la classe politique, dont fait partie le Hezbollah.
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