Rapport du CESE : l’impact de la campagne de boycott de 2018

Avatar de Nora Jaafar
Temps de lecture :

Rapport du CESE (1)_0

A
A
A
A
A

Dans le cadre d’une rencontre, organisée le mercredi 30 octobre, sous le thème « Les nouvelles formes de protestation au Maroc », le CESE s’est penché sur son rapport annuel de l’année 2018. Ce document a également évoqué la campagne de boycott qui a bouleversé l’économie marocaine l’année dernière en ciblant trois marques de biens de consommation courante, par le biais des réseaux sociaux en ligne.

Le rapport annuel du Conseil économique, social et environnemental (CESE), approuvé par son président, Ahmed Réda Chami, a livré les premières conclusions de son étude sur « Les nouvelles formes de protestation au Maroc ». Ce rapport, fruit de plusieurs mois de concertations et d’échanges entre associations de protection des consommateurs, dirigeants d’entreprises, institutionnels et le CESE, a analysé la campagne de boycott qui avait étélancée le 20 avril 2018 dernier contre Centrale Danone, Afriquia etSidi Ali (produit des Eaux Minérales d’Oulmès). Selon le quotidien l’Economiste dans son édition du 30 octobre, qui a analysé cette étude, le Conseil a souligné que «le mouvement constitue un événement majeur et inédit, qui a marqué l’environnement socio-économique et politique au Maroc en 2018 ». Et d’ajouter que la prompte expansion de cette campagne s’explique par «une certaine prédisposition parmi de larges franges de la population dans un contexte marqué par un malaise social général».

En effet, la même source indique que le boycott affecte encore les marques ciblées, un an après son lancement. Cet engagement démontre quecertains consommateurs, faute de leader qui pourrait négocier une trêve, refusent encore d’acheter les produits de ces marques. Le rapport du CESE souligne quece mouvement« semble avoir trouvé un terreau fertile nourri par les différentes failles observées au niveau de la régulation des marchés, de la capacité de communication et de réaction en temps de crise, ainsi qu’au niveau de la capacité du cadre juridique à traiter ces nouvelles formes de protestation. Il révèle également le manque de confiance du citoyen dans la capacité du cadre institutionnel actuel à protéger ses droits contre tout abus éventuel en matière de fixation des prix et des marges », rapportent nos confrères de H24.

Par ailleurs, l’étude du Conseil a révélé l’aspect spontané et mal organisé de cette campagne « issu d’une forte mobilisation au niveau des plateformes virtuelles et réseaux sociaux numériques et qui a connu une diffusion accélérée auprès de larges franges de la population », explique l’Économiste. Le journal ajoute quecette nouvelle forme de protestation« que connaît le monde entier »,« dépasse de plus en plus les divers corps intermédiaires : partis politiques, syndicats, associations de consommateurs, société civile». Ainsi, pour reprendre le contrôle de la situation,indique H24, « le CESE a émis un certain nombre de recommandations détaillées qui ont été regroupées en six blocs :

. Renforcer le cadre institutionnel et réglementaire de protection des droits du consommateur et lui garantir les voies de recours?;

. Renforcer le cadre de régulation des marchés pour une concurrence plus saine et pour résorber les abus et pratiques illicites sur les marchés?;

. Améliorer l’accès à l’information sur les marchés et mettre en place un observatoire des prix et des marges comme outils d’aide à la décision?;

. Accorder un poids plus important à l’anticipation et la gestion de crises et à la communication en situation de crise vis-à-vis du citoyen et ce, aussi bien au niveau des pouvoirs publics que du secteur privé?;

. Réformer le cadre juridique et institutionnel pour corriger les situations de conflit d’intérêts pouvant éroder la confiance des citoyens?;

. Promouvoir la place de la responsabilité sociétale de l’entreprise ».

Selon les résultats de l’enquête du CESE, relayés par l’Économiste, différentes catégories sociales ont été engagées dans ce mouvement de boycott, mais les classes moyennes, les jeunes, les urbains et les femmes ont été relativement les plus impliqués. De plus, ce mouvement a également constitué une occasion d’appeler à la réactivation du Conseil de la concurrence et au renforcement de la protection du consommateur, conclut le quotidien.

Dernier articles
Les articles les plus lu
Maroc : vers une mobilité durable et accessible

Avec 78 milliards de dirhams investis, le Maroc pose les rails d’un futur bas carbone et inclusif.

Rédaction LeBrief - 17 novembre 2025
Vueling renforce son offre avec une nouvelle liaison Barcelone–Agadir

Économie - La compagnie espagnole Vueling élargit son réseau en ouvrant une liaison directe entre Barcelone et Agadir.

Ilyasse Rhamir - 17 novembre 2025
COP 30 : Maâzouz appelle à un accès direct des territoires marocains à la finance climat

Économie - Lors de la COP 30, le président de la région Casablanca-Settat a appelé à renforcer l’accès direct des territoires aux financements internationaux.

Rédaction LeBrief - 16 novembre 2025
Dakhla : deux accords pour renforcer la souveraineté numérique et énergétique

Économie - Deux accords dans les domaines de l’intelligence artificielle et de la transition énergétique ont été signés aujourd’hui à Dakhla.

Rédaction LeBrief - 15 novembre 2025
Extinction ou inclusion : que va-t-il advenir de la 2G et 3G ?

Économie - Bien qu’obsolètes dans les zones urbaines, les réseaux 2G et 3G existent encore au Maroc…

Rédaction LeBrief - 15 novembre 2025
Industrie : climat des affaires, financement et investissements au T3-2025

Économie - Bank Al-Maghrib a publié les résultats de son enquête de conjoncture pour le troisième trimestre 2025.

Rédaction LeBrief - 15 novembre 2025
Voir plus
Visa Schengen : le cauchemar européen à prix d’or

Dossier - Entre les délais interminables, les coûts exorbitants et les parcours semés d’embûches, obtenir un visa Schengen c’est devenu…

Sabrina El Faiz - 26 juillet 2025
Coût, impact… tout savoir sur la nouvelle LGV Kénitra-Marrakech

Économie - Le Maroc lance l’extension de sa LGV vers Marrakech, un projet structurant qui transformera durablement la mobilité, l’économie et la connectivité entre les grandes villes.

Hajar Toufik - 25 avril 2025
Où en est l’avancement du gazoduc Nigeria-Maroc ?

Économie - Le projet de gazoduc Nigeria-Maroc progresse : 13 pays engagés, signature intergouvernementale à venir et lancement d’un premier tronçon entre Nador et Dakhla.

Hajar Toufik - 14 juillet 2025
BTP : le Maroc bétonne ses règles

Dossier - Pas d’attestation, pas de chantier. C’est simple, non ? Pas de couverture décennale, pas de livraison. N'y réfléchissons pas trop !

Sabrina El Faiz - 19 juillet 2025
Régions : qui profite vraiment du Maroc des grands chantiers ?

Économie - Le Maroc construit partout, mais se développe-t-il partout ? Analyse région par région…

Sabrina El Faiz - 25 octobre 2025
Indemnités CNSS 2025 : nouveaux plafonds et conditions d’exonération

Économie - Un arrêté du 19 mai 2025 redéfinit les règles d’exonération des indemnités liées au transport, à la représentation ou aux aides sociales. La CNSS est désormais dotée d’un cadre harmonisé avec la fiscalité, garantissant plus de clarté pour les employeurs.

Ilyasse Rhamir - 20 octobre 2025
pub

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire