État Islamique : Abou Bakr Al-Baghdadi est mort ce dimanche en Syrie

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Abou Bakr Al-Baghdadi est mort ce dimanche en Syrie (1)

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Annoncée en grande pompe le dimanche 27 octobre par le président américain Donald Trump, la mort violente d’Abou Bakr Al-Baghdadi, chef de l’État islamique, lors d’un raid aérien des forces américaines, est un coup dur porté au groupe terroriste. Cependant, la mort de ce calife auto-proclamé ne devrait pas marquer la fin de l’organisation qui a déjà prouvé à maintes reprises sa résilience sur le plan opérationnel. Daech pourrait même capitaliser sur la mort d’al-Baghadi pour recruter et appeler à de nouvelles attaques.

« Il a passé ses derniers moments dans la peur. Il est mort comme un chien, comme un lâche », en se faisant exploser avec sa veste chargée d’explosifs a annoncé Donald Trump lors d’une conférence de presse le 27 octobre 2019. L’opération qui a nécessité plus de huit hélicoptères, avait été menée avec la coopération de la Russie, la Syrie, la Turquie et l’Irak. Trump a également remercié les Kurdes syriens « pour le soutien qu’ils ont pu apporter ».

L’État Islamique sans leader

Sous la direction d’Abou Bakr Al-Baghdadi, l’État islamique opérait en grande partie sans l’aval d’un leader, rapporte le New York Times. Alors qu’il exigeait la loyauté et construisait autour de lui un culte — ses disciples le considéraient comme le dirigeant suprême des musulmans du monde entier — Al-Baghdadi était obsédé par la sécurité etavait autorisé ses partisans à agir de manière autonome. « Certes, la mort d’Al Baghdadi est significative, mais nous savons par expérience que se débarrasser du dirigeant ne suffit pas pour dissoudre une organisation », a déclaré Hassan Abu Hanieh, un expert jordanien des groupes extrémistes, au quotidien américain. Et d’ajouter : « Daech a créé une nouvelle structure moins centralisée, et elle persévérera, même sans Al-Baghdadi ».

Omar Abu Layla, un Syrien à la tête d’un réseau d’information militant appelé Deir Ezzour 24, a indiqué au journal Asharq Al Awsat qu’il s’attendait à ce que la mort d’Al-Baghdadi démoralise certains de ses partisans et enrage d’autres qui chercheront à le venger. « Certaines cellules en Europe et en Occident pourraient tenter de mener des attaques pour montrer que “même sans Al-Baghdadi, nous allons continuer” », a-t-il prévenu.

La victoire des alliés

Selon The Guardian, la mort de Bagdadi offre un grand coup de pouce politique à Trump alors qu’il fait face à une enquête de destitution.Sans oublier qu’après avoir décidéde retirer ses forces de la frontière turco-syrienne,le président américain a dû faire face à la colère des démocrates, des républicains, ainsi que les critiques de plusieurs autres pays qui lui ont reproché d’avoir abandonné ses alliés kurdes (YPG) dans la région. Notons que ces derniers œuvraient de concert avec les USA pour éliminer la menace terroriste que représentent les extrémistes de Daeach.

Si Recep Tayyip Erdogan, a déclaré sur Twitter :« l’offensive qui a fait tomber le leader de l’EI étaitun tournant dans notre lutte commune contre le terrorisme»,la Russie a exprimé ses doutes quant à la disparition de « l’homme le plus recherché au monde ». « Le ministère de la Défense américain ne dispose pas d’informations fiables… concernant la énième “mort” d’Al Baghdadi », a déclaré le porte-parole Igor Konashenkov dans un communiqué.

L’homme le plus recherché au monde

Al-Baghdadi est sans doute devenu l’homme le plus recherché au monde, et une prime de 25 millions de dollars américains avait été lancée pour récompenser sa capture. Ces dernières années, il a gardé un profil bas auprès du public, ne publiant que des enregistrements audiovisuels sporadiques. Dans une vidéo partagée d’ailleurs le mois dernier, il a appelé les membres de son organisation à faire tout leur possible pour libérer les prisonniers de l’État Islamique et les femmes détenues dans les prisons et les camps. Cette sortie, affirme Al Jazeera,était sa première déclaration publique depuis avril 2019, lorsqu’il est réapparuaprès cinq ans d’absence. La séquence comprenait des images du dirigeant assis dans une salle avec trois autres personnes alors qu’il faisait l’éloge des attentats de Pâques qui ont tué plus de 250 personnes au Sri Lanka.

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