Temps de lecture : 5 minutes

Accueil / Économie / PLF 2020 : budget serré, le social mis en avant

PLF 2020 : budget serré, le social mis en avant

Temps de lecture : 5 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 5 minutes

L’examen du projet de budget 2020 va démarrer prochainement à l’Assemblée Nationale. Le volet social y tient encore une place importante avec un budget d’au moins 109 milliards de DH répartis entre l’Éducation, la santé et la réduction des disparités spatiales et sociales. Sans toucher au barème de l’impôt sur le revenu, le gouvernement a pris des engagements dans le cadre du dialogue social. Son coût sera de 6 milliards de DH en 2020. L’investissement des entreprises sera l’un des moyens de soutenir également le pouvoir d’achat.

Temps de lecture : 5 minutes

Après la révision à la baisse des prévisions de croissance pour 2019, les choses devraient légèrement accélérer en 2020 selon Bank Al-Maghrib, la Banque mondiale et le FMI. Le projet de loi de finances vise une croissance de 3,7 % sous l’hypothèse d’une récolte céréalière normale (70 millions de quintaux), un baril de pétrole à 67 dollars et un prix moyen du gaz butane à 350 dollars la tonne.

La priorité au social

Le gouvernement a voulu encore donner une orientation sociale au PLF 2020 pour réduire les disparités et répondre aux demandes insistantes des couches les plus défavorisées. Parmi les priorités, il y a donc la mise en place des mécanismes de la protection sociale, le soutien à la classe moyenne et le renforcement du ciblage des catégories démunies. Bien entendu, la réforme de l’éducation est inscrite en tête des priorités. Un budget de 72,4 milliards de DH sera alloué à la mise en œuvre de la loi-cadre relative à la réforme du système d’éducation, de formation et de recherche scientifique, et ce, à travers la création de nouveaux emplois.

Par ailleurs, 4 000 postes d’un coût global de 18,6 milliards de DH seront créés pour la poursuite du déploiement du plan «Santé 2025». Dans le même sens, une enveloppe de 18 milliards de DH sera consacrée à la réduction des disparités spatiales et sociales. En tout, le PLF 2020 prévoit une enveloppe de 109 milliards de DH pour le volet social.

Sur le pouvoir d’achat, les engagements pris par le gouvernement dans le cadre du dialogue social vont venir soutenir les revenus de certaines catégories de la population. Le coût du dialogue social sera de 6 milliards de DH en 2020 après 5,3 milliards de DH cette année. Ceux qui attendaient une nouvelle réforme de l’impôt sur le revenu seront un peu déçus.

Pourtant, un autre moyen de soutenir le pouvoir d’achat et de donner plus de visibilité aux entreprises. À cet effet, le PLF vise aussi à redonner confiance aux chefs d’entreprise pour relancer l’investissement. II ambitionne de donner une nouvelle dynamique à l’investissement et de soutenir l’entreprise, en se concentrant sur la mise en œuvre des recommandations des assises sur la fiscalité en:

  • Poursuivant la liquidation de la dette relative à la TVA ;
  • Réduisant les délais de paiement ;
  • Veillant à la création d’un fonds de promotion et de soutien financier pour les très petites, petites et moyennes entreprises.

L’État prévoit entre autres le remboursement de 10 milliards de DH de crédits de TVA.

Le financement du budget

Sur les grandes masses du budget, les ressources totalisent 447 milliards de DH dont 233 milliards de DH de recettes fiscales. Les recettes non fiscales, elles, s’élèveront à 24 milliards de DH dont 12 milliards de DH sous forme de dividendes en provenance des entreprises publiques et participations de l’État.

Le gouvernement a budgétisé 3 milliards de DH au titre des privatisations. La Mamounia et la centrale de Tahaddart sont sur la liste des entreprises cessibles. Les montants inscrits pour les dons et les legs (1,5 milliard de DH en 2020) sont bien plus faibles que les années précédentes en raison de l’arrivée à échéance de l’accord avec les pays du Conseil de Coopération du Golfe. Le Maroc procède aux derniers tirages. Par ailleurs, le Trésor est autorisé à emprunter 97 milliards de DH en 2020, dont 31 milliards de DH à l’étranger. D’ores et déjà le ministère des Finances avait annoncé deux sorties à l’international, dont une en 2020 pour une levée de 1 milliard d’euros ou de dollars. Celle de 2019 pour le même montant n’a pas encore été réalisée.

Un déficit budgétaire important

Du côté des charges, il faut compter 489 milliards de DH. Les dépenses de fonctionnement mobiliseront 213 milliards de DH. Le train de vie de l’État est l’un des postes les plus surveillés dans le budget. Les crédits ouverts pour l’année prochaine sont en hausse de 4 %. Une enveloppe de 120 milliards de DH sera consacrée aux charges de personnel. En intégrant les cotisations de l’État au titre de la prévoyance sociale et de la retraite, les fonctionnaires coûtent en réalité 138 milliards de DH au budget. L’effort au niveau des investissements se poursuit avec des crédits ouverts en hausse de 7 % à 78 milliards de DH en espérant que les résultats sur la croissance seront bien meilleurs.

Ces dernières années, le Maroc a gaspillé énormément de ressources. Preuve en est, la croissance reste atone malgré un effort d’investissement peu commun comparé à des pays similaires. De façon générale, le Maroc s’est engagé à réduire le déficit budgétaire à 3 % du PIB en 2022. Pour y arriver, il faudra tenir la bonne trajectoire, le déficit devant se stabiliser à 3,4 % du PIB cette année.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 5 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité


Et sur nos réseaux sociaux :

Reporting : le Conseil de la concurrence examine les distributeurs de carburants

Le Conseil de la concurrence a validé, le 13 novembre 2023, des accords transactionnels avec neuf entreprises et leur organisation professio…

Le FMI salue la robustesse de l’économie marocaine

Le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a récemment conclu sa consultation annuelle de 2024 avec le Maroc, réalis…

Dialogue social : accord sur les salaires et la fiscalité pour une meilleure justice sociale

Dans un contexte de négociations intensives et d'attentes fortes, les partenaires sociaux ont franchi une étape importante avec la signature…

Conseil de la concurrence : l’état de la concurrence dans les marchés des fruits et légumes

Le Conseil de la concurrence a récemment mis en lumière une série de dysfonctionnements affectant les marchés de gros de fruits et légumes a…

Agriculteurs français : verts de jalousie, ou rouges de fureur ?

La tomate marocaine fait décidément peur. Pas aux acheteurs, non, ces derniers la consomment généreusement. Son prix accessible, en fait la …

SIAM : le Maroc mise sur l’intelligence artificielle pour améliorer la rentabilité de l’agriculture

Selon l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 30 à 35% de la croissance agricole des pays en voie de dé…

2015-2024 : l’économie poursuit sa croissance malgré des conditions difficiles

L'économie marocaine a fait preuve d’une belle résilience, qui continue de croître. Le pays, a ainsi su surmonter un certain nombre de défis…

SIAM 2024 : pour faire face au changement climatique, le Maroc pourra compter sur l’aide européenne

L’ambassadrice de l’Union européenne (UE) au Maroc, Patricia Llombart Cussac, a souligné l’importance de la relation entre le Maroc et l’UE …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire