Le Maroc «devra s’adapter» à la rareté de l’eau, selon un contributeur au rapport du GIEC
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Le GIEC, organisme intergouvernemental rattaché à l’ONU, a rendu public lundi 28 février le 2e volet de son sixième rapport sur l’impact du réchauffement climatique, validé à la virgule près par 195 États membres. Ce nouveau rapport a été rédigé par 270 scientifiques et chercheurs de 67 pays, à partir de l’analyse et du recoupage de 34.000 études et références sur la question climatique.
Contacté par LeBrief.ma, Dr Rachid Moussadek, chercheur principal à l’ICARDA INRA au Maroc, ayant pris part à l’élaboration dudit rapport, parle d’une «situation alarmante» en Afrique du Nord. «Il faut que nos décideurs comprennent que le réchauffement climatique, ce n’est pas fictif», souligne-t-il. «Les effets du changement climatiques se sont installés plus vite que prévu, c’est notre réalité. Il faut adapter nos politiques à cet égard».
Pour le Maroc, le temps est déjà à l’adaptation
Le stress hydrique au Maroc, problématique prise très au sérieux par les pouvoirs publics, est d’ailleurs mentionnée par les experts onusiens. «La diminution de la disponibilité de l’eau au Maroc a été substantielle en termes d’approvisionnement en eau de surface et en eau souterraine menaçant la production agricole », peut-on lire dans le rapport du GIEC.
Les scientifiques du GIEC s’inquiètent également du faible niveau de précipitations dans la vallée du Drâa. Cette région «devrait connaître des sécheresses plus sévères et l’estimation du bilan hydrique suggère un manque d’approvisionnement à l’avenir», déplore le GIEC.
«Il faut désormais s’adapter à la rareté de l’eau, et ne pas compter sur plus de clémence des conditions climatiques à l’avenir», explique Rachid Moussadek. «Il faut que le Maroc aille vers des modèles agro-écologiques qui tiennent compte de ces changements. Actuellement, 40% des personnes habitant en zones rurales au Maroc sont directement touchées par le réchauffement climatique».
Le chercheur veut toutefois se montrer « optimiste » quant aux mesures initiées dernièrement par le Royaume pour adapter ses modèles agricoles aux contraintes écologiques.
«Actuellement, il y a des efforts faits par le gouvernement pour adapter l’agriculture au changement climatique et sortir de l’agriculture intensive», estime le scientifique. «Un plan ambitieux d’agriculture de conservation a été lancé et a été salué par tous les environnementalistes. C’est encourageant, car le Maroc pourrait servir de modèle pour d’autres pays. Nous n’avons plus de temps à perdre, ces technologies existent, il faut juste les promouvoir».
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Un bilan alarmant pour l’ensemble du globe
Le GIEC avertit : le monde sera confronté à de multiples aléas climatiques inéluctables au cours des deux prochaines décennies, avec un réchauffement planétaire prévu de 1,5 °C. Dans certaines régions, l’adaptation aux changements «sera impossible si le réchauffement planétaire dépasse 2 °C», préviennent les experts onusiens. «Le dépassement, même temporaire, d’un tel niveau de réchauffement entraînera des conséquences graves supplémentaires, dont certaines seront irréversibles», alerte la publication.
«Ce rapport lance un avertissement très sérieux sur les conséquences de l’inaction», a déclaré Hoesung Lee, président du GIEC, après la publication des dernières données. «Il montre que le changement climatique fait peser une menace grave et grandissante sur notre bien-être et la santé de la planète. Les mesures prises aujourd’hui façonneront l’adaptation de l’humanité et la réponse de la nature aux risques climatiques croissants», a-t-il poursuivi.
Le rapport publié lundi se limite à compléter le premier volet, datant d’août 2021, en recensant les impacts du dérèglement climatique sur de nombreux paramètres, ainsi que notre capacité de résilience face au phénomène. Un troisième volet, destiné à apporter des solutions concrètes, sera publié par le GIEC en avril prochain.
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