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«La crise entre l’Espagne et le Maroc est derrière nous», selon la diplomatie espagnole

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Dans des déclarations accordées à la presse espagnole, le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, s’est montré optimiste quant au présent et au futur des relations avec le Maroc. Une nouvelle sortie médiatique encourageante, qui s’inscrit dans la continuité du réchauffement diplomatique amorcé depuis plusieurs semaines entre les deux pays.

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José Manuel Albares, ministre espagnol des Affaires étrangères, a de nouveau abordé avec optimisme l’état des relations avec le Maroc. «Nous avons laissé derrière nous une crise et maintenant nous marchons résolument vers une relation solide», a-t-il indiqué ce lundi dansune interviewaccordée au quotidien espagnol La Vanguardia.

«Ce genre de déclarations nous donne une bonne impression de l’état actuel et du futur des relations entre les deux pays», estime Driss Aissaoui, analyste politique. «Les relations se réchauffent, il y a une reprise des échanges au niveau officiel».

Le chef de la diplomatie espagnole n’en est pas à sa première sortie médiatique allant dans le sens de la réconciliation. En octobre dernier, dans une interview accordée à Jeune Afrique, il avait déjà affiché une volonté d’apaisement avec le Maroc, après des mois de tensions entre le Royaume et l’Espagne. Il avait réitéré en décembre dernier, lors de sa comparution devant la commission des Affaires étrangères du Sénat, qu’il n’y avait «pas de crise avec le Maroc en ce moment», ajoutant que l’Espagne travaillait à construire «une relation à la hauteur du XXIe siècle» avec le pays voisin.

Lire aussi :Maroc-Espagne : le roi Felipe VI et Pedro Sanchez appellent à une reprise des relations bilatérales

Un remaniement ministériel déterminant

Le remaniement du gouvernement espagnol du 10 juillet dernier, entraînant l’éviction d’Arancha González Laya de son poste de ministre des Affaires étrangères, au profit de José Manuel Albares, semble avoir été le point de départ de l’apaisement entre l’Espagne et le Maroc.

«Cette ministre était largement tenue responsable par le Maroc de la crise avec l’Espagne», souligne Driss Aissaoui. «Elle a été remplacée par un chef de la diplomatie plus ouvert».

Dans son discours du 20 août 2021, tenu quelques semaines après le remaniement ministériel espagnol, le roi Mohammed VI avait officiellement tourné la page de la crise diplomatique avec l’Espagne. Le Monarque avait alors exprimé le désir du Maroc de «continuer à travailler avec le gouvernement espagnol et son président, Pedro Sánchez, afin d’inaugurer une étape sans précédent dans les relations entre nos deux pays».

Lire aussi :68e anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple : le discours du Roi

Une autre étape importante de la réconciliation avait été franchie le 18 février dernier, lors du sommet Union européenne-Union africaine à Bruxelles. Nasser Bourita, chef de la diplomatie marocaine, avait en effet eu son premier contact avec Pedro Sanchez, depuis la crise diplomatique déclenchée en avril dernier par l’accueil de Brahim Ghali sur le territoire espagnol. Dans des propos rapportés par l’agence Europa Press au sortir de cette rencontre, le président espagnol avait indiqué que les deux parties avaient «souligné la nécessité de progresser dans cette relation stratégique».

Vers une première rencontre entre les chefs de la diplomatie ?

La crise diplomatique entre les deux pays avait eu comme point d’orgue la décision de Madrid d’accueillir en Espagne Brahim Ghali, leader du Front Polisario, afin que ce dernier reçoive des soins au sein d’un hôpital de Logroño. Une action jugée comme une provocation par Rabat, qui avait en réponse décidé d’ouvrir ses frontières avec lepréside occupé de Sebta, avec pour conséquences l’arrivée sur le territoire espagnol de plusieurs milliers de migrants en mai dernier. Dans son discours du 20 août dernier, le roi Mohammed VI avait évoqué cet épisode, le qualifiant lui-même de «crise sans précédent», ayant «fortement ébranlé la confiance mutuelle».

«Entre le Maroc et l’Espagne, il y a un déterminisme géographique et historique», analyse Driss Aissaoui. «Si vous regardez l’histoire des relations entre les deux pays, ça n’a jamais été une mer stable, c’est le flux et le reflux. C’est inscrit dans leur ADN».

Si la crise est désormais passée, une rencontre bilatérale officielle entre les deux chefs de la diplomatie n’a pour l’heure toujours pas été programmée.

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