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Ukraine : comprendre les dessous de la crise avec la Russie

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Suite à l’escalade de tension en Ukraine, notamment après le déploiement par la Russie de près de 130.000 soldats à la frontière du pays, le Maroc, comme plusieurs autres pays, a recommandé à ses ressortissants de rentrer au Royaume. Dans ce contexte très préoccupant, Moscou assure qu’elle n’envisage pas d’envahir l’Ukraine, alors que Washington prévient qu’une invasion russe pourrait commencer à tout moment. Que se passe-t-il en Ukraine ?

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L’escalade de tension entre Moscou et Kiev s’envenime, surtout après le déploiement massif des soldats russes à la frontière ukrainienne. Cette crise suivie de trèsprès par le monde entier a poussé plusieurs pays,dont le Maroc, à appeler leurs ressortissants en Ukraine à regagner leur pays d’origine. En effet,samedi 12 février, l’ambassade du Royaume à Kiev a exhorté les citoyens marocains, se trouvant en Ukraine, à quitter le pays via les vols commerciaux disponibles.

Dans un communiqué depresse,la représentation diplomatiquea également appeléles Marocains désireux de se rendre en Ukraine à reporter leur voyage à l’heure actuelle. Elle a aussi mis à disposition un numéro vert gratuit qui permet d’appeler depuis l’Ukraine (0800502683) et une ligne téléphonique (0537 66 33 00) pour les appels depuis le Maroc.

De son côté, Royal Air Maroc a annoncé, ce lundi 14 février, le lancement d’unvol le 15 février 2022 au départ de Kiev vers Casablanca, tandis que Air Arabiaa souligné qu’un vol de rapatriement de Kiev vers Tanger est aussi prévu le même jour à 5h10.

Il faut préciser que sur les 75.000 étudiants étrangers en Ukraine (chiffres de 2019), près de 8.000 sont originaires du Maroc. Ces derniers constituent la deuxième communauté estudiantine étrangère du pays et sa première communauté provenant d’Afrique et du monde arabe.

Outre le Maroc, plusieurs autres pays ont recommandé à leurs ressortissants de quitter l’Ukraine, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, le Canada, le Danemark, la Norvège et les Pays-Bas, entre autres.

Écouter aussi :Russie-Ukraine : les ingrédients d’une cyberguerre déjà réunis

Que se passe-t-ilen Ukraine ?

Jusqu’au vendredi 11 février, la Russie a déployé jusqu’à 130.000 soldats le long de certaines parties de la frontière ukrainienne. Les États-Unis ont ainsi averti : «nous sommes dans une période où une invasion russe en Ukraine pourrait intervenir à tout moment». Moscou a pour sa part rejeté toutes rumeurs et préoccupationsau sujet d’uneinvasion imminente, les qualifiant d’«hystéries». Cependant, le Kremlin semble se préparer à la guerre. Il a effectivement envoyé du matériel militaire, des unités médicales et même du sang vers les lignes de front. Il s’agit d’un acte de provocation qui augure l’éclatementd’un desplus grands conflits militaires sur le sol européen depuis des décennies.

Cette nouvelle escalade survient à la suite de l’échecdes pourparlers diplomatiques entre la Russie et les États-Unis et leurs alliés. Cette impasse concerne l’avenir de l’Ukraine, que la Russie considère comme un terrain propice pour l’expansion de son influence en Europe et dans le monde. Si Moscou décide d’envahir l’Ukraine, cela pourrait entraîner la mort de dizaines de milliers de civils, une crise des réfugiés en Europe et une réponse des alliés occidentaux comprenant des sanctions sévères affectant l’économie mondiale.

Pour éviter ce scénario désastreux, le président russe, Vladimir Poutine, a présenté aux États-Unis une liste d’exigences, dont certaines ont été jugées irréalistes par Washington et ses alliés de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Il s’agit notamment de mettre un terme à la progression de l’OTAN vers l’Est, au déploiement de ses forces dans les pays qui ont adhéré à l’Alliance après 1997 et à l’intégration de l’Ukraine à l’OTAN.

Lire aussi :Russie-Ukraine : Macron rencontrera Poutine puis Zelensky pour désamorcer les tensions

Les racines de la crise actuelle

Le conflit russo-ukrainien remonte au début des années 1990, lorsque l’Union soviétique a été dissoute et que l’Ukraine, ancienne république soviétique, possédait le troisième plus grand arsenal atomique du monde. Washington et Moscouavaient collaboré à l’époque avec Kiev pour dénucléariser le pays et, dans le cadre d’une série d’accords diplomatiques, le gouvernement ukrainien avait livré des centaines d’ogives nucléaires à la Russie en échange de garanties de sécurité qui la protègent d’une éventuelle attaque russe. Ces garanties ont été mises à l’épreuve en 2014, lorsque la Russie a envahi l’Ukraine. Moscou a ainsi annexé la péninsule de Crimée et soutenu une rébellion menée par des séparatistes pro-russes dans la région orientale de Donbas. Ce conflit a fait plus de 14.000morts jusqu’à ce jour.

L’assaut russe de 2014 est intervenusuite à des manifestations de masse en Ukraine qui ont renversé le président pro-russe Viktor Yanukovych, après que ce derniera abandonnéun accord commercial avec l’Union européenne. Des diplomates américains se sont ensuite rendus sur les lieux des protestations.Un geste symbolique qui a irrité davantageVladimir Poutine. Ce dernier a fait une fixation sur la récupération d’un semblant d’empire, perdu avec la chute de l’Union soviétique, l’Ukraine étant au cœur de cette vision. Pour le président russe, les Ukrainiens et les Russes «forment un seul peuple, un tout, ou du moins ils le seraient sans l’ingérence de forces extérieures (comme l’Occident, NDLR), qui a créé un “mur” entre les deux». C’est pourquoi il estime que l’orientation de l’Ukraine vers l’UE et l’OTAN, bien que l’agression russe y soit pour beaucoup, va à l’encontre de ses ambitions dans la région.

Lire aussi :USA-Russie : des pourparlers sur l’Ukraine et la sécurité

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