L’Agence nationale pour la promotion de lapetite et moyenne entreprise(Maroc PME) ne gère plus la catégorie destrès petites entreprises (TPE) et des autoentrepreneurs.La Confédération marocaine de TPE-PME (CMTPE-PME) a été très surprise par cette nouvelle qui a été annoncée à la suite de la nomination du gouvernement Akhannouch. Les dossiers des TPE et des autoentrepreneurs ont été confiés au nouveau ministère de l’Inclusion économique, de la Petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences, dirigé par Younes Sekkouri. Selon Abdellah El Fergui, président de la CMTPE-PME, malgré les promesses du ministre de revenir vers la confédération pour discuter des problèmes des TPE et des autoentrepreneurs, aucune discussion n’a encore eu lieu entre les deux parties. Pis encore, aucun plan d’action ni programme ne leur a été présenté par la tutelle pour les sortir de crise.
Lire aussi :Crise des TPE-PME : un programme de sauvetage doit être établi en urgence
L’emploi d’abord
Notre intervenant nous explique que, pour le moment, le département de Sekkouri est plus concentré sur le volet emploi. D’ailleurs, depuis sa prise de fonction, le ministre en question a effectué à cet effet plusieurs tournées dans toutes les régions et communes du Royaume où il a rencontré des gouverneurs et des notables, mais pas de représentant de TPE ni d’autoentrepreneurs. «Vu le programme chargé du ministre et de son département et la priorisation du volet emploi, nous nous demandons aujourd’hui qui va s’occuper de nos dossiers en suspens. Surtout quand on sait que le nombre des TPE et des autoentrepreneurs au Maroc est actuellement de plus de quatre millions, représentant plus de 95% du tissu économique du pays». Bien que les gouvernements qui se sont succédé aient encouragé la création des très petites entreprises et le lancement du programmeautoentrepreneur, aucun d’entre eux n’a proposé un programme clair concernant ces derniers ni assurant la pérennité de leurs activités, déplore notre source.
Après consultation du directeur de Maroc PME, ce dernier aconfié à El Fergui que son agence a entamé des discussions avec le ministère de l’Inclusion économique, de la Petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences. Ces échanges concernent, toutefois, la réévaluation de la relation entre les deux parties.
Lire aussi :Inclusion financière : l’accès des TPE aux produits bancaires reste limité
Le sort incertain des TPE et des autoentrepreneurs
Aujourd’hui, les TPE et les autoentrepreneurs menacés de faillites sont plus de 250.000, affirme le président de la CMTPE-PME. Il souligne que, bien avant la pandémie de la Covid-19, cette catégorie faisait déjà face à une crise économique depuis 2019, qui a obligé près de 10.000 entreprises a fermé boutique. «Désormais, avec la cessation de la gestion de Maroc PME, un nouveau ministère complètement surbooké et avec les effets de la crise sanitaire, il est clair que nous n’allons pas nous en sortir», martèle-t-il.
Selon El Fergui, l’idéal serait de mettre en place une nouvelle agence qui serait dédiée aux TPE et aux autoentrepreneurs ainsi qu’à la gestion de leurs dossiers. «C’est une proposition que nous avons soumise depuis la création de Maroc PME en 2002 et le lancement de la charte PME. Cependant, rien n’a été fait dans ce sens». De plus, poursuit-il, «nous sommes en conflit avec l’Observatoire de la TPME, car sa définition de la TPE diffère de la nôtre et parce qu’il sort des statistiques erronées concernant nos activités. Et, malheureusement,c’est sur ces données que le gouvernement et les autres organismes étatiques se basent pour créer des programmes portant sur l’amélioration des TPE et de l’autoentrepreneuriat au Maroc».
Pour l’Observatoire, la TPE est une entreprise qui fait un chiffre d’affaires entre troiset dix millions de DH (DH) par an, tandis que celle qui fait moins est considérée comme une microentreprise, explique notre interlocuteur. De son côté, la Confédération marocaine de TPE-PME inclut aussidans la catégorie TPE les entreprises qui font un chiffre d’affaires de moins de troisMDH. Ainsi, «un grand nombre de TPE sont marginalisées et ne sont pas prises en considération dans les programmes gouvernementaux. Après avoir demandé d’adhérer à l’Observatoire pour revoir la définition des TPE, les responsables de ces dernières ont été appelés à verser une cotisation annuelle de 500.000 DH pour intégrer l’organisme», dénonce El Fergui. Une somme qui reste très élevée pour la Confédération.
Lire aussi :Les délais clients des TPE s’allongent de 50 jours !
L’urgenced’une loi pour protéger les TPE et les autoentrepreneurs
Enfin, la plus grande crainte des TPE et des autoentrepreneurs est désormais d’être marginalisés par le gouvernement en raison des différents facteurs précités, mais surtout en raison de l’absence d’un organisme qui les accompagne et qui veille à la gestion de leurs revendications et doléances. D’ailleurs, les prémisses de cet écartement ont été ressenties lors de l’élaboration de loi de Finances 2022, durant laquelle plusieurs amendements concernant les TPE et les autoentrepreneurs ont été adoptés sans pour autant les consulter.
«Nous envisageons de saisir le nouveau gouvernement pour lui demander de mettre en place une nouvelle loi qui assure la protection des sous-traitants. Il faut noter que même si ce sont les moyennes et les grandes entreprises (MGE)qui raflent les commandes publiques, ce sont les TPE et les autoentrepreneurs qui assurent le travail sur le terrain. De ce fait, alors qu’elles se financent à travers les TPE et les autoentrepreneurs, les GME accusent un écart de près de 400 milliards de DH (MMDH) en retard de paiement. D’où l’urgence de mettre en place une loi qui préserve les intérêts des TPE et des autoentrepreneurs», conclut Abdellah El Fergui.
Taux directeur : BAM devrait maintenir le cap
Économie - Dans un contexte économique incertain, marqué par les tensions inflationnistes, BAM devrait maintenir son taux directeur à 2,5%.
Hajar Toufik - 17 mars 2025Tourisme et investissement : le Maroc attire plus que jamais
Économie - Le Maroc franchit un cap historique concernant le tourisme en attirant 17,4 millions de touristes en 2024.
Ilyasse Rhamir - 17 mars 2025Ryad Mezzour réitère l’engagement constant du Maroc en faveur de la ZLECAf
Afrique, Économie, Économie - Riyad Mezzour, a réitère l’engagement du Maroc en faveur de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
Mbaye Gueye - 17 mars 2025Souss-Massa : des pluies salvatrices pour l’agriculture
Économie - Les récentes précipitations enregistrées dans la région de Souss-Massa ont apporté un soulagement tant attendu aux agriculteurs.
Ilyasse Rhamir - 17 mars 2025Pêche : hausse des débarquements dans les ports méditerranéens
Économie - Les débarquements de la pêche côtière et artisanale au niveau de la Méditerranée ont atteint 3.504 T à fin février.
Mbaye Gueye - 17 mars 2025Maroc-Espagne : record des échanges commerciaux et d’investissement
Économie - Les relations commerciales et d'investissement entre l'Espagne et le Maroc marquent un record en 2024.
Mouna Aghlal - 17 mars 2025Hard-discount toujours plus bas, mais à quel prix ?
Dossier - Le hard-discount a-t-il trouvé LA recette miracle pour proposer LA bonne affaire ? Pas sûr… la lame peut être à double tranchant.
Sabrina El Faiz - 7 décembre 2024Compensation : une charge à rallonge
Rédaction LeBrief - 10 juin 2022ANCFCC : bon cru 2020
J.R.Y - 19 mars 2021TPME : hausse des taux d’intérêts
Khansaa Bahra - 11 mai 2021La Chambre des représentants adopte le PLF 2025 en deuxième lecture
Économie - La Chambre des représentants a approuvé, à la majorité, en deuxième lecture, le projet de loi de finances (PLF) n°60.24 pour l’année budgétaire 2025.
Mbaye Gueye - 6 décembre 2024Régularisation volontaire de la situation fiscale : kesako ?
Économie - Quels risques y a-t-il à ne pas déclarer ses avoirs ? Sommes-nous des fraudeurs sans le savoir ? Mehdi El Fakir nous répond.
Sabrina El Faiz - 27 décembre 2024