Sexe contre bonnes notes : l’affaire prend de l’ampleur

Avatar de Mohamed Laabi
Temps de lecture :

Professeur

A
A
A
A
A

La police continue d’enquêter sur l’affaire du chantage sexuel, impliquant plusieurs professeurs de l’Université des sciences juridiques, économiques et sociales de Settat. L’affaire a pris une telle ampleur que le Chef du gouvernement a décidé de limoger le doyen de l’Université en question. Détails.

Cette affaire a été dévoilée il y a plus de trois mois à l’université des sciences juridiques, économiques et sociales de Settat. Tout a commencé quand des étudiantes de ladite université ontrévélé des captures d’écran de conversations à caractère sexuel sur l’application Whatsapp avec certains enseignants. Face à la vitesse de transmission de l’information et toute la polémique que cela a engendrée, la police a décidé d’intervenir. En effet, la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) a ouvert une enquête qui s’est soldée par la convocation de plusieurs étudiant(e)s et par la présentation de certains enseignants devant le parquet.

Attentat à la pudeur avec violence, incitation à la débauche, harcèlement sexuel, abus de pouvoir, falsification de documents officiels, chantage sexuel, violence psychique… de lourds chefs d’accusation pèsent sur les professeurs de l’université. Plusieurs enseignants ont été présentés devant le tribunal depuis fin novembre dernier, l’enquête continue. Le dernier en date est un professeur déferré devant le tribunal de première instance ce mercredi 15 décembre pour attentat à la pudeur et harcèlement sexuel. Le juge du tribunal de première instance de Settat a refusé de lui accorder la liberté provisoire. Quatre autres professeurs ont également été présentés au tribunal pour diverses accusations. Deux parmi les quatre accusés sont poursuivis en état d’arrestation, et les deux autres en liberté sous caution de 50.000 et 20.000 DH chacun.

Akhannouch limoge le doyen de l’Université

Le quotidien Assabah rapporte dans son édition du mardi 14 décembre que le Chef du gouvernement a décidé de limoger Najib Hajoui, doyen de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Settat. La même source indique qu’Akhannouch a pris cette décision sur la base d’un rapport rédigé par l’inspection générale du ministère de l’Enseignement supérieur. Cette décision a été prise conformément aux dispositions prévues dans le décret du 11 octobre 2012 et les articles 4 et 5 de la loi organique 02.12 sur la nomination aux fonctions supérieures.

Lire aussi :Différenciation de la violence entre les sexes et sa perception masculine

En plus d’Aziz Akhannouch, la décision a été signée par Abdellatif Miraoui, ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, et Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget.

Note

Agressions sexuelles : que dit la loi ?

L’article 503 du Code pénal stipule qu’il «est coupable d’agressions sexuelles et puni de l’emprisonnement d’un an à trois ans et d’une amende de cinq mille à cinquante mille dirhams, quiconque, en abusant de l’autorité qui lui confère ses fonctions, harcèle autrui en usant d’ordres, de menaces, de contraintes ou de tout autre moyen, dans le but d’obtenir des faveurs de nature sexuelle».

L’article 530-1-1 stipule également qu’il est coupable de harcèlement sexuel et puni d’un emprisonnement d’un mois à six mois et d’une amende de 2.000 à 10.000 DH ou de l’une de ces peines, quiconque persiste à harceler autrui dans les deux cas suivants :

1. dans les espaces publics ou autres, par des agissements, des paroles, des gestes à caractère sexuel ou à des fins sexuelles.

2. par des messages écrits, téléphoniques ou électroniques, des enregistrements ou des images à caractère sexuel ou à des fins sexuelles

Par ailleurs, l’article 485 du Code pénal fait état d’une réclusion de cinq à dix ans pour «tout attentat à la pudeur consommé ou tenté avec violences contre des personnes de l’un ou de l’autre sexe». Autant dire qu’en cas d’approbation et de véracité de leurs chefs d’inculpation, ces professeurs risquent gros, très gros…

Dernier articles
Les articles les plus lu
Le mouvement « GenZ 212 » suspend ses manifestations pour le week-end

Société - Le mouvement « GenZ212 » a décidé de suspendre temporairement ses rassemblements prévus ce week-end.

Ilyasse Rhamir - 11 octobre 2025
Le CNP retire la carte de presse du directeur d’El Jadida Express

Société - La commission d’éthique du Conseil national de la presse a suspendu pour un an le directeur du média en ligne El Jadida Express après la diffusion d’une vidéo appelant à la violence et montrant des mineurs sans protection légale.

Ilyasse Rhamir - 10 octobre 2025
Les militants marocains Aziz Rhali et Abdelazim Ben Draaoui libérés et transférés vers la Turquie

Société - Une victoire pour les droits humains : Aziz Rhali et Abdelazim Ben Draaoui sont libérés et transférés en Turquie, offrant de l'espoir aux militants.

Mouna Aghlal - 10 octobre 2025
« GenZ 212 » dévoile son dossier revendicatif pour refonder le contrat social

Société - Porté par plus de 200.000 jeunes, le mouvement « GenZ 212 » publie un dossier revendicatif ambitieux. Entre appel à la responsabilité politique, réforme sociale et lutte contre la corruption, il plaide pour un Maroc fidèle à l’esprit de la Constitution de 2011.

Ilyasse Rhamir - 10 octobre 2025
L’ambassade d’Égypte facilite l’entrée des Marocains titulaires de visas étrangers

Société - Les Marocains détenteurs de visas valides pour certains pays pourront désormais entrer en Égypte sans démarches supplémentaires.

Ilyasse Rhamir - 10 octobre 2025
Le mouvement « GenZ 212 » reprend les manifestations

Société - Dans plusieurs villes marocaines, le mouvement « GenZ 212 » a réactivé ses rassemblements, exprimant des revendications de liberté, de dignité et de justice sociale

Ilyasse Rhamir - 9 octobre 2025
Voir plus
Manifestations de la « GenZ 212 » : 60 personnalités marocaines exhortent le Roi à engager des réformes profondes

Société - Soixante figures marocaines appellent le roi Mohammed VI à lancer des réformes profondes en phase avec les revendications de la jeunesse.

Hajar Toufik - 8 octobre 2025
Travaux : les Casablancais n’en peuvent plus !

Dossier - Des piétons qui traversent d’un trottoir à l’autre, des voitures qui zigzaguent… À croire que les Casablancais vivent dans un jeu vidéo, sans bouton pause.

Sabrina El Faiz - 12 avril 2025
Manifestations de la « GenZ 212 » : appel à boycotter les entreprises liées à Akhannouch

Société - Les manifestations de la « GenZ 212 », poursuivent leur mobilisation à travers un appel au boycott des entreprises liées à Aziz Akhannouch.

Ilyasse Rhamir - 7 octobre 2025
Mariages marocains : l’amour au prix fort

Société - Au Maroc, on peut rater son permis de conduire, son bac… Mais rater son mariage ? Inenvisageable !

Sabrina El Faiz - 23 août 2025
La classe moyenne marocaine existe-t-elle encore ?

Dossier - Au Maroc, pour définir le terme classe moyenne, nous parlons de revenus. Cela ne veut pourtant plus rien dire.

Sabrina El Faiz - 5 juillet 2025
Faux et usage de faux, la dangereuse fabrique de l’illusion

Dossier - Un faux témoignage peut envoyer un innocent en prison ou blanchir un coupable. Un faux diplôme casse la méritocratie. Un faux certificat peut éviter une sentence.

Sabrina El Faiz - 24 mai 2025
pub

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire