Le secrétaire général de l’ONU a enfin un nouvel envoyé personnel au Sahara. En effet, Antonio Guterres a nommé ce mercredi Staffan Di Mistura comme nouvel émissaire onusien au Sahara après le feu vert du Conseil de sécurité. Ce poste était resté vacant pendant plus de deux ans. De Mistura (74 ans) succède ainsi à l’Allemand Horst Köhler, qui avait démissionné le 22 mai 2019.
De Mistura a une expérience de près de 40 ans dans la diplomatie et les affaires politiques. Au cours de sa carrière, il a été envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour la Syrie. Avant cela, il avait été représentant spécial du secrétaire général pour l’Afghanistan et pour l’Iraq et représentant personnel du secrétaire général pour le Liban. Il a par ailleurs occupé le poste de directeur du Centre d’information des Nations Unies à Rome et a occupé parallèlement plusieurs postes en Somalie, au Soudan, en Éthiopie ou encore au Vietnam.
Outre sa carrière aux Nations Unies, il a aussi été sous-secrétaire d’État puis vice-ministre des Affaires étrangères de l’Italie.
Que peut-on attendre de sa nomination ?
La nomination de De Mistura règlera-t-elle le problème dans la région du Sahara? Nous avons posé la question à Hicham Berjaoui, politologue et professeur à l’Université Cadi Ayyad de Marrakech.
«De Mistura est un diplomate expérimenté certes, mais il ne faut pas s’attendre avec lui qu’il y ait des solutions définitives au Sahara. On l’a précédemment engagé dans des conflits internationaux notamment en Syrie, mais il n’a pas réussi à aboutir aux résultats escomptés», déclare notre intervenant.
Lire aussi :Guterres souligne que la situation s’est «fortement dégradée» au Sahara depuis un an
«Les conditions de succès d’une médiation internationale se rapportent au profil choisi et aux positions exprimées par les parties de ce conflit. Jusqu’à présent, la seule partie concernée par ce conflit et qui a pu proposer des solutions opérationnelles et viables, c’est le Maroc, et ce, à travers le projet d’autonomie. Un projet qui a été salué par tous les acteurs internationaux y compris l’ONU elle-même», souligne Hicham Berjaoui. Et d’ajouter : «Si le pouvoir algérien ne change pas sa position et s’il continue d’obéir à une logique révolue des relations internationales, je pense que De Mistura aura le même destin queses prédécesseurs».
Dans un communiqué, le Polisario s’est dit impatient de dialogueravec le nouvel émissaire «sur la façon dont il compte accomplir sa mission». Pour sa part, le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est félicité de la nomination du nouvel émissaire. «Nous soutiendrons activement ses efforts pour promouvoir un avenir pacifique et prospère (…)»et pour une «reprise du processus politique», a-t-il dit.
Rappelons que le 13 octobre prochain, l’ONU tiendra une réunion à huis clos pour discuter de la prochaine résolution etla prorogation du mandat de la Minurso. Le 27 du mois, il sera procédé au vote de la résolution du Conseil de sécurité. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a recommandé dans son rapport annuel, présenté il y a quelques jours, que le mandat de la Minurso soit prolongé d’un an.
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Il a souligné que la situation dans la région s’est «fortement dégradée» depuis un an, précisément depuis que les milices du Polisario ont tenté de semer la zizanie dans la zone tampon de Guergarate, avant que les Forces armées royales (FAR) n’interviennent pour rétablir l’ordre. Guterres a également précisé qu’il y a «un risque évident d’escalade tant que les hostilités persistent» et appelle le Maroc et l’Algérie à «calmer la situation et cesser immédiatement les hostilités».
Comment compte procéderDe Mistura dans cette affaire ? Comment fera-t-il face à la position algérienne ? Subira-t-il le même destin que son prédécesseur ? À suivre.
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