Covid-19 : le point sur la pandémie au Maroc et dans le monde

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Une femme marocaine portant un masque de protection traverse la place Jemaa el-Fna, presque déserte, dans le centre de Marrakech, le 17 mars 2020. © Fadel Senna, AFP

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Confrontés à une flambée des cas de Covid-19, les hôpitaux marocains sont débordés. Dans ce sens, le ministre de la Santé a appelé les directeurs d’hôpitaux à améliorer la consommation d’oxygène médical. Par ailleurs, alors que la pandémie continue sa propagation à travers le monde, chaque pays met en place les mesures qu’il juge adéquates. Vaccination des femmes enceintes, pass sanitaire, confinement… Tour d’horizon des dernières évolutions au Maroc et dans le monde.

La situation sanitaire continue de se dégrader au Maroc, où la barre des 10.000 morts depuis le début de l’épidémie a été franchie la semaine dernière. Hier, le Royaume a enregistré 98 décès et 9.153 nouveaux cas. Les services de réanimation n’échappent pas à cet emballement épidémique. 365 nouveaux cas sévères ont été admis en réanimation ces dernières 24 heures, pour un total de 1.803 cas. Le taux d’occupation des lits de réanimation s’établit désormais à 43,4% tandis que le total des cas sous respiration artificielle a atteint les 1.175 cas, dont 67 cas intubés et 1.108 cas sous ventilation non invasive.

Dans ce sens, Khaled Aït Taleb, ministre de la Santé, a adressé une circulaire aux directeurs d’hôpitaux, hôpitaux universitaires et directeurs régionaux de santé, leur demandant d’améliorer la consommation d’oxygène médical «au vu de l’évolution de la situation épidémiologique liée à la pandémie de Covid-19, qui se caractérise par une augmentation significative du nombre de patients nécessitant une oxygénothérapie». Le ministre a demandé auxresponsables du secteur «de veiller à la stricte application» deplusieurs procédures qui doivent être respectées. Parmi ces mesures figurent l’amélioration de l’utilisation des appareils d’oxygène à haut débit en fonction des besoins du patientet l’élimination des fuites le long du tube, même minimes. Aït Taleb a également souligné la nécessité de fermer tous les points de contact inutilisés et de s’assurer que les patients eux-mêmes n’ont pas la possibilité de modifier le niveau d’oxygène.

Delta et campagne de vaccination

Plusieurs facteurs sont responsables de cette augmentation des cas sévères. Au Maroc, si le taux de létalité ne dépasse pas 1,5% actuellement, la propagation récente du variant Delta fait craindre le pire. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a précédemment mis en garde contre le début de la quatrième vague de Covid-19 au Maroc, qui se caractérise par la propagation du variant indien,connu pour être hautement infectieux et qui cause beaucoup plus de décès. Les mesures sanitaires ont par ailleurs été renforcées partout dans le pays, notamment dans les trois villes particulièrement en proie au virus.

Aussi, l’organisation onusienne a confirmé que la majorité des nouvelles infections et des cas hospitalisés concernent des personnes non immunisées. Heureusement, la campagne de vaccination va bon train au Maroc, avec plus de 62% de la population cible ayant reçu une dose et près de 44% étant doublement vaccinée.

Khalid Fathi, professeur à la faculté de médecine de l’Université Mohammed V de Rabat, explique que l’élargissement des groupes cibles de la vaccination aux jeunes et aux femmes allaitantes et enceintes à partir du quatrième mois indique que le Maroc dispose d’un stock abondant de vaccins. «Il n’y a plus de problème d’approvisionnement, malgré la rareté des vaccins au niveau mondial», a souligné Fathi, qui était l’invité lundi de l’émission matinale de RIM RADIO.

Ainsi, les autorités sanitaires tentent d’endiguer la propagation du variant Delta, et ce, en accélérant la campagne de vaccination, notamment en incluant les étudiants, comme l’a fait savoir le ministère de l’Éducation nationale dans un communiqué. «Tous les étudiants ainsi que les stagiaires de la formation professionnelle sont invités à se rendre au centre de vaccination le plus proche pour recevoir la première dose du vaccin». De plus, le Maroc, à l’instar de plusieurs autres pays, notamment la France, l’Allemagne, l’Italie et les États-Unis, pourrait étendre la vaccination aux enfants dès l’âge de 12 ans. En effet, le Comité technique et scientifique de la vaccination anti-Covid va se réunir pour discuter de la possibilité de faire vacciner cette tranche d’âge avant la rentrée scolaire.

Coronavirus dans le monde

La pandémie a fait au moins 4.314.196 morts dans le monde depuis fin décembre 2019, sur près de 204 millions de contaminations, indique un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles. Les États-Unis sont le pays ayant enregistré le plus de décès (618.845), devant le Brésil (565.748), l’Inde (429.179), le Mexique (245.476) et le Pérou (197.102). Si la trajectoire actuelle se poursuit, nous pourrions «dépasser les 300 millions de cas déclarés au début de l’année prochaine», avertit l’OMS, qui souligne que le bilan actuel pourrait être deux à trois fois plus élevé que celui calculé à partir des chiffres officiels.

Confrontées à une forte propagation du variant Delta, les États-Unis enregistrent en moyenne 110.000 nouveaux cas de Covid-19 chaque jour, selon les chiffres du Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC). Un niveau que le pays n’avait pas atteint depuis février. Cette reprise est majoritairement portée par le variant Delta, qui représente 83,4% des contaminations dans le pays, mais également par la flambée des cas en Louisiane ainsi qu’en Floride et dans les territoires voisins du Sud. Par ailleurs, alors qu’ils font face à un niveau préoccupant d’hospitalisations de femmes enceintes, les autorités sanitaires américaines ont indiqué qu’ellespeuvent sans danger recevoir un vaccin contre la Covid-19.

Quasiment au même moment qu’aux États-Unis, la courbe des contaminations a flambé de nouveau depuis début juillet en France. Selon le recensement de la publication Our World in Data, le taux d’incidence aux États-Unis s’établit à 353 cas positifs pour un million d’habitants, contre 331 cas pour un million d’habitants en France, un niveau quasi-identique. Afin de faire face à une hausse des cas de Covid-19 en France, où la barre des 30 000 cas a été franchie en 24 heures, l’exécutif a mis en place de nouvelles mesures sanitaires : tests PCR payants à partir d’octobre, passe sanitaire obligatoire dans certains centres commerciaux, troisième dose pour les plus vulnérables à la rentrée, confinement stricten Guadeloupe et en Martinique…

Toujours en Europe, la Russie fait face à une résurgence épidémique depuis le début de l’été, principalement due au variant Delta et à une campagne de vaccination poussive. Le pays a recensé ce jeudi 21.932 nouvelles contaminations, selon le bilan quotidien fourni par le centre de crise du gouvernement russe. Ce dernier a enregistré 808 morts provoquées par la Covid-19 en 24 heures. Il s’agit d’un record depuis le début de la pandémie.

Sur le front de la Covid-19, la situation s’améliore en Tunisie, qui faisait face la mi-juillet à une flambée de cas. Les courbes des contaminations et des décès continuent leur tendance baissière. Le bilan s’élève, désormais, à 21.310 morts des suites de la Covid-19, dont 1.011 disparitions les dix premiers jours d’août. Toutefois, dans un pays de 12 millions d’habitants, c’est un chiffre très important.

En Israël, les autorités ont imposé mercredi le pass sanitaire aux enfants de plus trois ans dans le cadre de nouvelles restrictions qui visent à endiguer la propagation du coronavirus. Ce pass sanitaire, appelé « badge vert », concernait jusque-là les enfants à partir de 12 ans.

En outre, alors que la pandémie de coronavirus n’en finit pas, de nouveaux essais cliniques seront menés dans le monde pour mesurer l’efficacité contre la Covid-19 de trois traitements supplémentaires, notamment l’artésunate, l’imatinib et l’infliximab, annonce l’OMS. Le premier est un traitement contre le paludisme dans sa forme grave, l’imatinib, utilisé contre certains cancers tandis que l’infliximab, un traitement pour les troubles du système immunitaire. Selon le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, ces médicaments ont été choisis par un groupe d’experts indépendants. Les essais vont être menés dans plus de 600 hôpitaux dans 52 pays, a-t-il ajouté.

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