Affaire Raissouni : le plaignant critique la réponse des États-Unis

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Affaire Souleimane Raïssouni : démarrage du procès en appel

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Adam, militant de l’association Akaliyat et plaignant dans l’affaire Soulaïman Raissouni, a publiquement critiqué la déclaration de Ned Price, porte-parole du département d’État américain, concernant la condamnation du journaliste à cinq ans de prison.

Selon Adam, les détracteurs de la peine de Raissouni ont contourné les faits et les rapports de l’affaire afin de présenter une histoire à sens unique. «Je n’ai aucun doute sur le fait que les récentes déclarations du porte-parole du Département d’État américain étaient une “victoire” pour tous les partisans de “l’activisme tribal”», a-t-il dénoncé dans une publication sur Facebook.

La Cour d’appel de Casablanca a récemment condamné Raissouni à cinq ans de prison pour «attentat à la pudeur avec violence». Une sentence qui a relancé un débat au sein de l’opinion publique sur la véritable nature des allégations portées contre le journaliste. Lesdéfenseurs du rédacteur en chef d’Akhbar Al Yaoum affirment qu’il est la cible d’une campagne de diffamation et que les accusations avancées à son encontre sont fausses. De son côté, le concerné assure que cette affaire est purement liéeà sa carrière journalistique, car il a beaucoup écrit sur la corruption au sein du Royaume. Cependant, le procureur général de Casablanca a démenti les propos de Raissouni, déclarant que l’arrestation était motivée par des crimes portant atteinte à «l’intérêt public».

Ned Price, qui a eu vent de ce dossier,a critiqué la sentence le 13 juillet, citant «son incohérence avec la constitution de 2011». Il a en plus exprimé son inquiétude quant à ce que cela pourrait signifier pour la liberté d’expression au Maroc.Plusieurs voix ont par la suite soutenu que le Royaume devrait prendre note de la déclaration de Price et modifier en conséquence, au vu de l’amélioration des relations entre les Washington et Rabat.

Par ailleurs, plusieurs activistes et organisations non gouvernementales (ONG) ont défendu Adam, qui a préféré garder l’anonymat en raison de son orientation sexuelle et de la stigmatisation qui y est associée au Maroc. Les alliés du plaignant, dont des ONG et des militants pro-LGBT, ont appelé le public à mettre fin au «discours de haine» dont il a fait l’objet, et à accorder le respect et la considération appropriés aux victimes d’agressions sexuelles.

«Je ne peux m’empêcher de me demander si le responsable américain a pensé, ne serait-ce qu’une seconde, au sort des survivants des cas qu’il a abordés ? ne sait-il pas que ses déclarations contredisent le respect des droits de l’Homme que son pays prétend respecter et qu’elles sont un affront aux droits des autres parties impliquées dans ces affaires ?», a lancé Adam. Et de conclure que l’«activisme» des défenseurs de Raissouni considère les journalistes «comme des dieux» et qu’ils ne voient pas ces affaires d’agressions sexuelles comme «des dossiers ordinaires de citoyens répondant à la loi».

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