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Le Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) a adopté ce jeudi la résolution 2654, renouvelant le mandat de la mission onusienne au Sahara (Minurso) pour une année supplémentaire. La majorité des membres du Conseil (13) ont voté pour la résolution, à l’exception de la Russie et du Kenya, qui se sont abstenus de donner leur voix. Ce vote est intervenu dans un contexte d’impasse politique dans le conflit du Sahara, en raison de la réticence du régime algérien à s’engager dans le processus politique. Pour lui, l’Algérie n’est qu’un simple observateur et non une partie prenante du dossier.
La résolution, cependant, est venue remettre en question le récit du gouvernement de Abdelmajid Tebboune, l’exhortant à s’impliquer dans le processus politique mené par les Nations Unies (ONU) dans un esprit de réalisme et de compromis pour trouver une solution commune et mutuellement acceptable pour mettre fin à ce différend. Le texte adopte cette fois un nouveau langage, soulignant le rôle décisif d’Alger dans la résolution de ce conflit de longue date.
En comparaison avec la résolution 2602 de 2021, la résolution 2654 encourage «fortement» toutes les parties – y compris l’Algérie – à «collaborer avec l’envoyé spécial onusien pour le Sahara pendant toute la durée de ce processus, dans un esprit de réalisme et de compromis, afin de garantir une issue positive».
Le Conseil de sécurité s’est fait l’écho de cette même demande dans la majorité de ses paragraphes inclus dans le nouveau document, affirmant qu’une solution au différend n’est possible que par l’engagement de toutes les parties concernées.
Le secrétaire général de l’ONU (SGNU), Antonio Guterres, a également brisé l’espoir de l’Algérie de fuir sa responsabilité dans ce conflit dans son récent rapport sur la situation au Sahara. Lui aussi indique «qu’une solution ne sera possible que si toutes les [parties] concernées s’engagent de bonne foi et s’il y a un soutien continu de la communauté internationale». Ce changement de ton est un message clair pour l’Algérie et le Front Polisario, qui ont fait circuler plusieurs rumeurs fallacieuses pour contester et défier les recommandations de l’ONU.
Mercredi, le rapport du CSNU a reconnu que la nouvelle résolution comporte «plusieurs mises à jour». Elle évoque l’importance pour «toutes les parties concernées de développer leurs positions afin de faire avancer une solution». Le rapport a également rappelé l’engagement du Maroc envers le processus politique mené par l’ONU, illustré par sa position en faveur de la relance des tables rondes que l’ancien envoyé du SGNU, Horst Kohler, avait précédemment initié.
Depuis le début du processus politique en 2007, le Polisario et l’Algérie n’ont fait aucun effort crédible ni fait preuve de bonne foi pour s’engager de manière constructive dans le processus politique onusien. Lors de la visite du nouvel envoyé du SGNU, Staffan de Mistura, en Algérie en août dernier, le ministère algérien des Affaires étrangères a réitéré le refus de son pays de s’engager dans le processus des Nations unies, soulignant que les négociations devaient uniquement avoir lieu entre le Polisario et le Maroc.
Le Royaume, cependant, a rejeté la tenue de pourparlers avec le front, relevant que le groupe séparatiste n’est pas un représentant légitime des Sahraouis. Il a ainsi appelé le régime algérien à s’engager dans le processus, car c’est bien lui qui accueille, finance et arme les dirigeants du Polisario.
L’ambassadeur permanent du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale, a déclaré en juin 2022 que «l’Algérie ne peut plus se cacher derrière sa fausse revendication pour nier sa responsabilité en tant que principale partie responsable de la prolongation de ce conflit». Il a ajouté que la souveraineté du Royaume sur le Sahara est confirmée par des «faits historiques établis, des fondements juridiques indiscutables, un dynamisme politique clair, un attachement ferme à la mère patrie, et une reconnaissance internationale confirmée».
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