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Les réseaux sociaux ont radicalement changé la façon dont les populations communiquent, partagent des informations et interagissent avec le reste du monde. Ces plateformes ne sont plus que des plateformes d’échanger entre amis et collègues. Aujourd’hui, ils influencent aussi les opinions publiques et touchent aux croyances.
C’est ce qu’a soulevé le directeur de recherche à l’Institut des systèmes complexes Paris et mathématicien, David Chavalarias, en marge de la 3? édition de la semaine de la Science. Celle-ci se tient, du 21 au 26 février, à l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) de Benguerir.
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Les algorithmes des réseaux sociaux
Intervenant sur la problématique « Toxic Data : comment les réseaux sociaux manipulent nos opinions ? », David Chavalarias lève le voile sur la toxicité des infrastructures numériques, surtout les réseaux sociaux. Ces derniers utilisent des algorithmes spécifiques pour personnaliser l’expérience en ligne de chaque utilisateur. Ils collectent des données sur les comportements en ligne, telles que les pages suivies, les publications que les internautes ouvrent le plus, les personnes avec qui ils interagissent et les informations qu’ils partagent.
Ces données sont ensuite utilisées pour créer un « profiling » des intérêts et des préférences de chaque personne. Cela permet aux réseaux sociaux de présenter un contenu susceptible de susciter l’intérêt de l’utilisateur et de capter son attention. Le problème est que ces algorithmes ne sont pas neutres. Les entreprises derrière les réseaux sociaux ont leurs propres intérêts commerciaux. Et elles ont souvent recours à la manipulation pour les atteindre. À titre d’exemple, les algorithmes sont conçus pour présenter un contenu sensationnaliste ou controversé. Cela provoque des réactions émotionnelles et renforce l’engagement des utilisateurs, à savoir le nombre de leurs clics.
David Chavalarias a souligné que les opérateurs des réseaux sociaux contribuent à la manipulation des opinions, car ils veulent maximiser leur engagement. C’est ainsi qu’on produit des environnements toxiques et hostiles en intégrant de l’intelligence artificielle.
Par ailleurs, l’être humain dispose d’un biais cognitif de négativité. «L’utilisateur va privilégier l’information qui transmet un danger parce qu’il veut comprendre ce qui le met en danger. C’est un comportement instinctif», explique-t-il.
De plus, l’individu a tendance à s’inspirer de l’opinion des autres lorsqu’il n’a pas une réponse à ses propres questions. À l’aide des algorithmes, les réseaux sociaux vont cibler ces personnes et créer un phénomène de masse qui va émerger sur internet. C’est ce qu’on appelle « l’astroturfing ». Une technique qui repose sur la simulation d’un mouvement spontané ou populaire à des fins politiques ou économiques. Son unique but est d’influencer l’opinion publique.
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Quelles précautions ?
Les réseaux sociaux utilisent des techniques de ciblage pour influencer les opinions des utilisateurs. Les publicités sont postées de sorte à cibler des personnes enclines à consommer ou à acheter les produits promus. Aussi, elles sont conçues pour convaincre des utilisateurs indécis en présentant des arguments qui « répondent » à leurs « préférences » et à leurs « besoins ». Des faux comptes et des bots (un agent logiciel sur Internet qui effectue des tâches répétitives) sont aussi employés pour diffuser de la désinformation et semer la confusion.
Pour se protéger de cette toxicité, David Chavalarias insiste sur la révision du statut des informations collectées sur les réseaux sociaux. De même, il faut forcer certaines plateformes à dévoiler leurs algorithmes. L’expert propose de fonder des systèmes complexes pour éviter des mouvements de masse et contourner ce genre de dynamique.
Enfin, à titre personnel, les utilisateurs peuvent prendre des mesures pour protéger leur propre expérience en ligne. Ils peuvent limiter le temps passé sur les réseaux sociaux et diversifier les sources d’information. La mise en place de réglementations plus strictes et de mesures transparentes pourrait aussi favoriser la limitation de l’influence des réseaux sociaux sur les opinions, tout en renforçant la démocratie et la liberté d’expression.
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