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Ramadan : souscrire à des valeurs vertueuses
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Le neuvième mois du calendrier islamique, Ramadan, est sacré pour les musulmans. Ceux qui le pratiquent jeûnent du lever au coucher du soleil. Mais en plus de l’abstinence, l’Islam enseigne plusieurs valeurs universelles à même de parachever une vie vertueuse. La piété, la générosité, la patience, la modestie et la fraternité sont autant de valeurs fondamentales que la religion promeut, et bien en particulier, pour cette période.
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Car au-delà du cheminement spirituel, c’est tout un savoir-vivre, un savoir-être auquel le divin nous enjoint pour toute notre vie. Dans cet article, nous proposons d’en explorer quelques-unes et leur pertinence au quotidien.
Des pratiques religieuses avant tout
Le mois de Ramadan est en effet le mois pendant lequel la première révélation coranique a eu lieu. C’est dans la grotte de Hira en 610 que le prophète Mohammed (paix et bénédiction soient sur lui) reçut les premiers versets du Saint Coran. Ccette première révélation se situerait aux alentours des 10 dernières nuits impaires du mois de Ramadan. Ceci explique pourquoi le divin a choisi ce mois comme celui du jeûne pour les musulmans.
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Cette période donne lieu à plus de pratiques religieuses de la part des musulmans. Ainsi, les récitations de versets coraniques et de hadiths sont grandement recommandées, comme l’accomplissement de davantage d’œuvres de charité, et la présence aux prières nocturnes «tarawih». Période de concentration spirituelle et de contemplation profonde, le Ramadan invite les pratiquants à lire l’intégralité du Coran pendant ce mois.
- Un homme lit une copie du Coran à la Grande Mosquée d’Omari dans la ville de Gaza. © Mahmud Hams / AFP
- Une fille à des cours de récitation du Coran pendant le Ramadan à Srinagar, Cachemire sous contrôle indien. © AP
Un mois de piété par excellence
La piété en Islam est souvent traduite « taqwa » en arabe. C’est une valeur centrale de la religion. Elle se réfère à la crainte de Dieu, à l’amour de Dieu, à l’obéissance, à ses commandements et à l’abstinence de ce qui est interdit.
La piété implique de se conformer à toutes les règles religieuses et morales de la religion. C’est une valeur universelle qui peut être pratiquée par tous, quelles que soient leur culture ou leur religion. Cela implique de vivre de manière juste et morale, de respecter les autres, de faire le bien autour de soi et de se conformer aux normes de la société.
- Les fidèles musulmans exécutent une prière nocturne appelée « tarawih » à la veille du premier jour du mois de jeûne sacré musulman du Ramadan en Turquie à la mosquée Sainte-Sophie à Istanbul, en Turquie, le mercredi 22 mars 2023. © Emrah Gurel / AP
- Des femmes prient pendant la première soirée du Ramadan à la Grande Mosquée Sheikh Zayed à Solo, en Indonésie. © Reuters
- Les musulmans exécutent la prière du soir « tarawih » autour de la Kaaba à La Mecque, en Arabie saoudite, le 13 avril 2021. © AFP
- Les musulmans prient après avoir rompu leur jeûne à la mosquée Massalikul Jinaan à Dakar, Sénégal en 2021. © Leo Correa / AP
En Islam, elle est également liée à la conscience de la présence de Dieu et à la reconnaissance de sa grandeur et de sa puissance. Les actes de piété incluent la prière, le jeûne, le paiement de l’aumône, la lecture du Coran, le respect de ses parents, le traitement bienveillant envers les voisins, les amis et les étrangers, l’abstention des péchés, et la mise en pratique des enseignements de l’Islam dans la vie quotidienne.
Générosité et bienveillance
La dimension sociale du mois béni est indéniable. L’islam incite fortement à la générosité et à la bienveillance, en particulier pendant le mois de Ramadan. Durant cette période, le croyant est amené à se rappeler de ces congénères qui n’ont pas les mêmes moyens que lui, et notamment de ceux qui n’ont ni nourriture ni abri.
Le jeûne est de fait le meilleur moyen de ressentir la faim et la soif que beaucoup de gens éprouvent au quotidien. Cette pratique permet de comprendre les difficultés que peuvent rencontrer les personnes dans le besoin, de développer de la sympathie envers ceux qui sont moins fortunés, et d’apprendre à remercier et à témoigner de la gratitude vis-à-vis de Dieu.
Les pratiquants se libèrent des distractions du monde matériel. Le musulman se rappelle ainsi de ses responsabilités sociales, et du besoin de faire preuve de générosité, de partage et de pardon envers les autres.
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Les musulmans sont encouragés à être plus attentifs aux besoins des autres et à faire preuve de miséricorde, de compassion et d’empathie envers ceux qui sont dans une situation difficile et envers toutes les créatures de Dieu, eux-mêmes inclus, les animaux et leur environnement.
La générosité est, de ce fait, un des aspects mis en avant par la religion durant le mois sacré qui contribue à créer une communauté juste, faisant preuve de compassion, et privilégiant davantage le partage plutôt que le consumérisme.
Pendant le mois de Ramadan, les musulmans sont encouragés à donner de l’aumône (appelée « zakat ») aux personnes dans le besoin. Cette pratique est considérée comme une obligation pour les musulmans qui ont les moyens financiers de le faire.
Le versement de la zakat rappelle ainsi l’importance de la solidarité de la communauté envers les plus démunis et contribue à renforcer le lien social au sein de celle-ci. Elle est évaluée à 2,5 % du revenu annuel de la personne.
En donnant l’aumône à ceux qui en ont besoin, les musulmans aident à soigner les blessures sociales, pour se rapprocher des nécessiteux et en leur redistribuant une partie de leur richesse.
Des croyants en famille et en communauté
Le Ramadan est le moment pour les musulmans de se rapprocher de leur famille et de leur communauté. Les pratiquants sont encouragés à partager leurs repas et à participer à des activités en groupe. Dans les coutumes, les familles et les amis se réunissent pour rompre le jeûne ensemble lors de l’”iftar” et partagent des repas et des prières.
- Des mineurs de charbon prient alors qu’ils rompent leur jeûne souterrain à Zenica, en Bosnie-Herzégovine, le 29 avril 2021. © Kemal Softic / AP
- Des volontaires préparent des assiettes de nourriture pour l’iftar pour les fidèles musulmans afin qu’ils rompent leur jeûne à Karachi, au Pakistan, le 23 avril 2021. © Rizwan Tabassumi / AFP
- Des ouvriers d’une mine de charbon prient lors d’un repas avant l’aube à Zonguldak, en Turquie, 2021. © Gokhan Yilmaz / Anadolu Agency
En jeûnant avec les siens, le musulman sait qu’il n’est pas seul à expérimenter la faim. Et ceci contribue à établir un lien social fort au sein de la communauté musulmane dans le monde entier. Les prières collectives observées chaque soir à la mosquée durant le mois béni, renforcent d’autant plus le sentiment d’appartenance à cette communauté.
La patience, maître mot
Le jeûne est une forme de sacrifice et d’endurance. Les musulmans sont encouragés à être patients et persévérants dans leur pratique religieuse.
Cette pratique, qui consiste à s’abstenir de manger, boire et souvent aussi de fumer pendant une période de temps déterminée, est en effet une privation. Elle peut être considérée comme un sacrifice car elle implique de renoncer temporairement à des plaisirs quotidiens et à des habitudes alimentaires.
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De plus, le jeûne peut être une épreuve d’endurance pour certaines personnes, car cela peut être difficile pour certains, en particulier lors des journées chaudes et longues. Par conséquent, le jeûne est souvent considéré comme un acte de dévotion et de discipline personnelle, qui peut renforcer la volonté et la persévérance de l’individu.
Plaisir, frustration, peur du manque, convoitise : il s’agit durant ce mois de se détacher de toutes ces « affects » terrestres liés aux sensations, aux attachements envers les choses de ce bas monde.
Par le jeûne, l’idée est aussi, par l’ascèse, de prendre de la distance vis-à-vis de tout ce qui peut titiller l’égo, le « moi », afin de favoriser l’orientation du regard vers les autres.
Une école de la maîtrise de soi
En se privant de ce qui est à portée de main et des yeux, en observant leurs mots et en freinant leurs émotions, tous les pratiquants se comportent de manière vertueuse.
En prescrivant à l’esprit du mois béni, les musulmans peuvent développer une plus grande discipline et une meilleure compréhension de leur foi. Une pratique qui permettrait, communément, de reconstruire le monde en constante perdition d’âme et en l’occurrence d’humanité.
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