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La hausse des prix des carburants continue de préoccuper l’opinion publique. La ministre de l’Économie et des finances, Nadia Fettah Alaoui, a été interpellée, lundi 6 juin, à la Chambre des représentants, au sujet de cette flambée. Les députés ont également demandé à connaitre les nouvelles mesures que compte prendre le gouvernement pour atténuer cette hausse.
En réponse à cette question, la ministre a écarté la possibilité de subventionner le secteur des hydrocarbures. Elle a indiqué que le gouvernement «n’a pas suffisamment de ressources financières pour subventionner les carburants».
Ainsi, un retour en arrière concernant les subventions aux hydrocarbures n’est pas du tout envisagé, selon la ministre.
Il convient de rappeler que les prix du carburant étaient subventionnés par le fonds de compensation, avant que cette subvention soit levée en 2015 sous le gouvernement d’Abdelilah Benkirane.
En réaction à la déclaration de la ministre, le Front national pour la sauvegarde de la raffinerie marocaine de pétrole a publié un communiqué dans lequel il fustige la décision du gouvernement. Selon le communiqué : «il incombe au gouvernement d’établir la paix sociale, de maintenir la stabilité et de protéger le pouvoir d’achat des Marocains de la vie chère, en particulier de la hausse alarmante du prix des carburants. Il convient ainsi de revenir à la régulation des prix sur la base d’une nouvelle formule garantissant des bénéfices justes et légitimes pour les acteurs du secteur avec une réduction de la valeur des taxes imposées et l’adoption d’une taxe exceptionnelle. L’objectif est de récupérer les bénéfices scandaleux accumulés depuis la décision de libération des prix en décembre 2015 par le gouvernement Benkirane et en collaboration avec le parti de l’actuel chef du gouvernement».
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Un manque de vision face aux répercussions de la guerre en Ukraine
La flambée des prix des carburants «ne dépend pas de la volonté du gouvernement», a souligné la ministre. Elle a indiqué qu’elle est générée par la guerre en Ukraine qui «a eu un impact direct sur le Maroc et sur la hausse des prix de plusieurs matières premières, dont les carburants et le blé». Ainsi, le prix du baril de pétrole est passé de 86 dollars en janvier à 128 dollars début juin.
La responsable a affirmé que «le problème réside dans le manque de vision que nous avons face aux répercussions de la guerre en Ukraine, notamment sur les cours du pétrole au niveau international». Et d’ajouter : «C’est une crise mondiale, et il est demandé aujourd’hui au gouvernement de gérer au mieux ses conséquences, sans hypothéquer le programme gouvernemental». «Le gouvernement essaie de gérer cette crise des prix avec les moyens dont il dispose», a-t-elle insisté.
Subventions en faveur des transporteurs routiers
À défaut de subventionner les prix des hydrocarbures, «le gouvernement continuera d’accorder des subventions aux transporteurs routiers. Ces derniers sont les acteurs d’un secteur horizontal, premier consommateur de carburant, et qui influent sur les prix de tous les produits», a rappelé l’argentière du Royaume.
Elle a relevé qu’il s’agit d’une mesure très importante, car elle comprenait 180 000 véhicules. Ce qui a eu un impact significatif sur le maintien des prix à certains niveaux et donc sur l’inflation.
À noter qu’au cours des mois d’avril et de mai, deux tranches de 500 millions de DH chacune ont déjà été versées aux transporteurs. Une troisième tranche vient d’être lancée pour le mois de juin.
S’agissant des dépenses de compensation, qui permettent de subventionner les prix du sucre, de la farine et du gaz butane, «elles devraient dépasser 30 milliards de DH, au lieu des 17 milliards de DH initialement budgétisés dans la loi de finances 2022», a souligné la ministre.
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Santé et éducation, une priorité du gouvernement
«Le diagnostic des problèmes auxquels notre pays est confronté est bien établi, d’où les choix clairs que nous avons faits concernant la mise en œuvre de l’État social, les énergies renouvelables et l’eau. Nous devons nous y tenir», a insisté Fettah Alaoui.
Ainsi, «Le gouvernement est appelé à agir en priorité au profit de l’avenir des enfants des Marocains, qui veulent une santé et une éducation de qualité», a-t-elle exhorté.
En plus de la cherté, notre défi actuel est de pouvoir s’approvisionner en carburant, mais aussi en blé, a alerté la ministre.
«Nous sommes pleinement mobilisés avec nos partenaires pour approvisionner le marché national en carburant et en céréales sans problèmes. L’objectif est d’éviter toute rupture des stocks, comme c’est le cas dans d’autres pays, qui ont du mal à se procurer ou même à payer ces matières», a assuré Nadia Fettah Alaoui.
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