Temps de lecture : 10 minutes
Temps de lecture : 10 minutes
Temps de lecture : 10 minutes
Les participants à la troisième édition du Forum Méditerranéen sur le Climat, MedCOP Climat, ont conclu à Tanger un événement historique, appelant les pays développés à fournir des financements publics nouveaux et supplémentaires aux pays en développement pour lutter contre le changement climatique. Ils ont appelé à renforcer la coopération régionale et à mettre les collectivités territoriales méditerranéennes au cœur de l’action climatique.
Lire aussi : Climat, peut-on encore sauver la planète ?
Organisée les 22 et 23 juin, en amont de la COP 28 à Dubaï (30 novembre-12 décembre), à l’initiative de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima et de la Fondation Maison Méditerranée du Climat et sous le thème générique «La MedCOP, locomotive de l’action climatique en Méditerranée aux niveaux local et régional», cette conférence internationale s’est conclue par la signature de sept grandes conventions de partenariat associant la Région, la Fondation et des institutions nationales et internationales de premier plan portant sur des programmes significatifs illustrant l’engagement du Maroc aux niveaux national, régional et niveau local vers la protection des ressources naturelles et le développement durable. Des engagements audacieux pour préserver l’environnement et faire face aux défis du changement climatique dans la région méditerranéenne, consignés dans la Déclaration finale, baptisée «Déclaration MedCOP».
Lire aussi : COP27, et la montagne accoucha d’une souris
La cérémonie inaugurale de la MedCop Climat Tanger 2023, trait d’union entre la COP 27 et la COP 28, a connu la présence et l’intervention en séance plénière du ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, et de la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali. En résonance avec les enjeux et défis auxquels est confrontée la communauté internationale, l’événement a vu de plus la participation de plus de 1.200 personnes. Ils représentaient 36 nationalités, dont des personnalités éminentes, experts et spécialistes des questions climatiques et environnementales. Ainsi, qu’une centaine d’autres organisations transnationales, dont une soixantaine sont des partenaires actifs de l’événement.
A video recap showcasing the pivotal moments of the third edition of MEDCOP Climate 2023.#MedcopClimate2023 #BestOf pic.twitter.com/boyTsHDJFE
— MEDCOP Climate (@medcop23) June 23, 2023
Des débats riches et intenses
Stress hydrique, crise énergétique, surexploitation des ressources naturelles, gestion inadéquate des déchets, dégradation des villes et des communautés, flux migratoires et inégalités de genre, sont autant de défis auxquels la région méditerranéenne est confrontée.
Lire aussi : Les villes sont en première ligne du combat climatique (Banque mondiale)
Pour Leila Benali, cette grand-messe du climat vise à promouvoir le débat autour de la lutte contre les crises énergétiques et sécuritaires, permettant ainsi de créer plusieurs opportunités pour lancer des projets à même de renforcer les actions au niveau de la région méditerranéenne.
في ختام أشغال اليوم الأول لملتقى الفاعلين الترابيين لحوض البحر الأبيض المتوسط من أجل العمل المناخي، المنعقد بطنجة تحت الرعاية السامية لصاحب الجلالة الملك محمد السادس، نصره الله، جرى توقيع اتفاقية شراكة من أجل إزالة الكربون من الصناعة بالمناطق الصناعية لجهة طنجة-تطوان-الحسيمة، pic.twitter.com/1OP3QptL6e
— MTEDD وزارة الانتقال الطاقي والتنمية المستدامة (@MTEDDMAROC) June 22, 2023
Pendant deux jours, la 3ème édition du Forum Méditerranéen sur le Climat a traité des multiples aspects de la problématique du changement climatique. Les intervenants ont souligné ses conséquences sur l’environnement, mais ils ont aussi évoqué les opportunités offertes aux pays du pourtour méditerranéen par les énergies renouvelables. Et présenté des solutions innovantes dans ces domaines au bénéfice de plus de 500 millions de personnes.
Dans le but d’adopter une déclaration commune dont les grands axes feront l’objet des points phares à défendre, selon une voix commune lors de la COP28, les travaux, structurés en huit pôles thématiques et 15 sessions, ont été animés par 131 intervenants. Parallèlement, 16 activités, huit événements, des «Side Events» et un Business Forum ont enrichi les débats de grande qualité.
Lire aussi : Le climat mondial agonise (GIEC)
«Des initiatives telles que l’organisation de la conférence MedCOP restent importantes et essentielles. Afin de valoriser les travaux de cet événement international majeur et d’en améliorer le niveau et l’impact, il faut travailler à faire de cette conférence un rendez-vous régulier pour discuter et aborder les questions du changement climatique dans la région méditerranéenne et fournir les mécanismes nécessaires pour assurer sa continuité», a plaidé Nizar Baraka.
أشاد السيد نزار بركة، وزير التجهيز والماء خلال قمة ميدكوب بطنجة، بعقد جناح متوسطي خلال قمة الأطراف 27 بشرم الشيخ لأول مرة تجمع مختلف الأقطاب الإقليمية للاتحاد من أجل المتوسط وذكر بمشاركة وزارته الفاعلة باللقاءات المنظمة بهذا الجناح..@medcop23 pic.twitter.com/4UxdhppwRj
— Union for the Mediterranean (@UfMSecretariat) June 23, 2023
Des partenariats pour une transition écologique efficace
Au nombre de sept, ces accords de partenariat signés lors de cette conférence visent à promouvoir l’efficacité énergétique, renforcer la gouvernance territoriale et favoriser la participation citoyenne.
1. Décarbonation des industries dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma : l’objectif est de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de promouvoir le développement durable.
2. Coopération en matière d’efficacité énergétique dans la région : un accord qui vise à améliorer l’efficacité énergétique dans les secteurs énergivores et à sensibiliser les partenaires et les citoyens à cette problématique.
3. Contractualisation des communes qui accueilleront les Services Locaux Énergie et Climat (SLEC) : avec la participation des communes de Tanger, Chefchaouen, Tétouan, Al Hoceïma, Ksar El Kébir, M’diq et Melloussa.
Lire aussi : Énergie durable, le monde peine à atteindre l’ODD 7 d’ici 2030
4. Mise en œuvre de l’«Index de la démocratie participative pour une transition verte, résiliente et inclusive» : résultant d’un partenariat entre le Maroc, l’Union européenne et d’autres partenaires, l’objectif de cet accord est d’améliorer la gouvernance territoriale et la participation citoyenne.
5 et 6. Deux mémorandums d’accord ont été signés avec le Programme des Nations unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) et la Fondation de la Maison méditerranéenne du climat afin de promouvoir la protection de l’environnement, l’adaptation au changement climatique et l’atteinte des objectifs de développement durable.
7. Enfin, un accord de coopération entre le Conseil régional de Tanger et les Fonds d’équipement des Nations unies (UNCDF) a été établi pour optimiser l’éclairage public des villes de la région, améliorer l’efficacité énergétique et identifier les bailleurs de fonds.
After two intense days of discussions @medcop23 proposes a final declaration on the need for further cooperation in the Med region, recommending the creation of a Med climate fund, the institution of a network of think tanks and NGOs in the Med and making medcop a yearly event pic.twitter.com/YXa0gzqrjw
— Giulia Giordano (@giuliagiordano) June 23, 2023
Des solutions basées sur la nature et l’efficacité énergétique
Pour les participants à la MedCOP, il est important de trouver des solutions basées sur la nature pour renforcer la résilience climatique en Méditerranée. En ce sens, ils ont encouragé la promotion, le test, la mise en œuvre et le déploiement à grande échelle de telles solutions dans les écosystèmes naturels et les zones urbaines. Le Forum a plaidé pour que les plans et programmes d’adaptation au niveau des pays méditerranéens s’inscrivent dans le cadre d’une approche nationale, sensible au genre, égalitaire et transparente.
Lire aussi : Hydrogène vert, le Maroc multiplie les partenariats
La déclaration finale de la conférence a mis l’accent sur l’approche genre, qui était au cœur des discussions lors de la MedCOP. En effet, les participants ont souligné l’importance de l’intégration de cette approche à même de faciliter l’accès des femmes aux financements climatiques, et la promotion du leadership féminin, afin que la gestion des ressources naturelles et les actions liées à l’environnement et aux risques de catastrophe soient plus efficaces.
Par ailleurs, la Déclaration a souligné l’engagement des acteurs locaux. Les participants ont en effet mis l’accent sur la participation active des acteurs locaux, tels que les gouvernements locaux et régionaux, dans la mise en œuvre de l’action climatique et la prise de décision. Ces derniers jouent un rôle clé dans la territorialisation des politiques climatiques.
Lire aussi : Combattre la pollution plastique, une urgence et une nécessité !
Les participants ont ainsi exhorté ces acteurs locaux et régionaux à donner la priorité aux solutions fondées sur la nature dans le cadre de leurs stratégies de gestion des espaces urbains et naturels, appelant à aligner les politiques locales sur les agendas climatiques nationaux et internationaux, à renforcer les solutions au niveau local pour éviter et minimiser les déplacements forcés liés aux catastrophes et au changement climatique, grâce au renforcement de la résilience et à la réduction des risques de catastrophe.
Et pour les accompagner, les conférenciers ont mis en avant l’importance d’un financement abordable, disponible et accessible, ainsi que du renforcement des capacités techniques et financières des acteurs locaux pour développer et mettre en œuvre des projets concrets.
Des financements supplémentaires pour l’action climatique
En plus des engagements existants, tels que les 100 milliards de dollars par an pour le financement de la lutte contre le changement climatique et les 0,7% du PIB pour l’aide publique au développement (APD), les participants ont appelé à Tanger les pays développés à apporter des financements publics nouveaux et supplémentaires aux pays en développement, pour faire face au changement climatique. Et ce, sans compromettre le financement de l’action mondiale dans le cadre de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).
Lire aussi : Paris-Climat, vers un nouveau pacte financier mondial
Parmi les recommandations, les participants ont également émis le souhait de développer des mécanismes pour le nouveau fonds «pertes et dommages» au profit des populations les plus vulnérables, y compris celles qui sont déplacées ou forcées de migrer, en raison des effets du changement climatique. Ils ont appelé à mettre en place des mécanismes de financement direct et des dispositifs institutionnels pour que le financement international du développement devienne accessible aux entités infranationales et aux gouvernements locaux, afin qu’ils puissent financer leurs plans de développement, l’adaptation au changement climatique et leurs besoins en infrastructures.
La MedCOP a, en outre, appelé à créer un environnement propice aux solutions financières innovantes pour les municipalités. Pour ce faire, il devrait y avoir un accès direct au financement climatique, à l’accès au marché des capitaux, à la capacité de bénéficier de mécanismes de garanties et à la possibilité de s’engager dans des partenariats public-privé (PPP).
3rd #UfM Energy and Climate Business Forum @medcop23 in Tangier ➡️ session showcasing young entrepreneurs presenting key projects and initiatives pic.twitter.com/HVAfQrZvVy
— Union for the Mediterranean (@UfMSecretariat) June 22, 2023
Temps de lecture : 10 minutes
Sahara : partition ou impasse ?Récemment, Staffan de Mistura, l’envoyé spécial des Nations unies pour le Sahara, a évoqué l’idée d’une partition du territoire dans l’espoi… |
Sahara marocain : l’engagement de la France constitue un véritable « game-changer » (Expert)Lors de son discours adressé au Parlement a l’occasion de la première session de la quatrième législative de la onzième législature, le roi … |
Rentrée parlementaire : l’année de tous les défisLe vendredi 11 octobre 2024 marque le début de la quatrième année législative de la présente législature du Parlement. L’agenda législatif d… |
CJUE : Belgique, France, Espagne, Hongrie… tous avec le MarocLa décision de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) concernant les accords de pêche et agricoles entre l'Union européenne (UE) et… |
Maroc-France : nouvelle ère de réciprocité ?Depuis quelques années, entre le Royaume et la France, il y a des périodes de réchauffement et de refroidissement. En effet, au début du man… |
Sahara : les dés sont jetésC'est à huis clos que le Conseil de sécurité (CS) des Nations unies va tenir tout au long du mois d'octobre des discussions sur le Sahara. L… |
Politique : les parlementaires proposent de moins en moins de loisQue font réellement les parlementaires au niveau de la Chambre des représentants ? La question vaut son pesant d’or puisque le rapport l’a… |
Sommet de l’Avenir : le Maroc prône un nouveau multilatéralisme inclusifSous le slogan de diplomatie proactive et d'engagement renforcé, le Maroc a mis en avant son approche de coopération internationale axée sur… |