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Hydrogène vert : le Maroc multiplie les partenariats

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C’est désormais le domaine de coopération numéro 1. À chaque fois qu’un officiel européen est en visite au Maroc, il ne manque pas d’examiner les possibilités de coopération avec le Royaume dans l’hydrogène vert. Mercredi, le premier ministre néerlandais, Mark Rutte, et le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, ont pris part à une table ronde sur l’hydrogène vert couronnée par la signature d’un accord pour le développement de projets H2. Le Centre marocain de conjoncture (CMC) s’est penché sur les perspectives à moyen et long terme de l’hydrogène vert. Détails.

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Le Maroc vise à augmenter sa part d’énergies renouvelables dans son mix énergétique national. Actuellement, plus de 41% de la puissance totale installée provient de sources renouvelables. Le pays souhaite dépasser l’objectif déjà fixé à 52% d’ici à 2030. Dans le dernier numéro de son magazine mensuel, le Centre marocain de conjoncture (CMC) s’est intéressé au positionnement stratégique de la production d’hydrogène vert et de ses dérivés et sur ses perspectives à moyen et long terme.

Lire aussi : Énergies renouvelables : le Roi préside une réunion de travail

Des atouts indéniables

Le Royaume ne manque pas d’atouts pour devenir l’un des leaders mondiaux de l’hydrogène vert. Les experts considèrent que le territoire national présente les conditions climatiques idéales pour le développement de l’hydrogène vert grâce à un ensoleillement sur les 12 mois de l’année et à des vents favorables dans plusieurs régions. Ces qualités ont rapidement attiré d’importants investisseurs internationaux tels que le fonds souverain danois CIP, l’américain Blackstone, et tout naturellement, le Groupe OCP. Ce dernier souhaite produire son propre ammoniac vert à partir d’hydrogène vert. D’ailleurs, le groupe étatique prévoit d’investir 7 milliards de dollars dans une usine d’ammoniac vert à Tarfaya dans le cadre du programme d’investissement du Groupe OCP, présenté au roi Mohammed VI et chiffré à plus de 130 milliards de DH.

Selon le CMC, le Maroc déploie d’importants efforts pour assurer une transition énergétique, car les coûts d’importation des énergies fossiles pèsent lourdement sur son économie. Le pays aspire à construire une industrie établie sur les molécules vertes, en particulier l’hydrogène, l’ammoniaque et le méthanol. Les technologies de conversion Power-to-X, telles que le power-to-hydrogène, jouent un rôle clé dans cette démarche. Cette transition énergétique permet non seulement de diversifier le bouquet énergétique, mais aussi de favoriser la réindustrialisation et la décarbonation des territoires, souligne le CMC. Certaines régions, comme Guelmim-Oued Noun et Dakhla-Oued Eddahab, se positionnent déjà dans ce domaine en annonçant la création de plateformes technologiques et industrielles axées sur l’hydrogène vert et ses dérivés.

Il est prévu qu’une demande croissante d’hydrogène vert se développe dans la seconde moitié de cette décennie. Les scénarios évalués par des organismes tels que le GIEC, l’AIE, l’IRENA et l’Energy Transitions Commission montrent que, en parallèle avec l’électrification de la demande énergétique mondiale, la production et l’utilisation d’hydrogène vert et de ses dérivés sont essentiels pour décarboner des secteurs à forte intensité énergétique.

Lire aussi : Hydrogène vert, vecteur de transition énergétique et de croissance durable

Industrie H2

L’hydrogène vert, produit à partir de sources d’énergie renouvelables telles que l’énergie solaire, éolienne, hydraulique, est destiné à remplacer progressivement les sources d’énergie fossiles, considérées comme polluantes. Au-delà de la production de gaz hydrogène, l’industrie de l’hydrogène englobe également toute une activité industrielle, comprenant la fabrication de réservoirs de stockage spécifiques et de piles à combustible permettant de transformer l’hydrogène en énergie électrique. Les moteurs à hydrogène sont de plus au centre des préoccupations des constructeurs automobiles, qu’il s’agisse de moteurs fonctionnant à l’hydrogène liquide, de moteurs à gaz hydrogène pur ou de moteurs utilisant l’hydrogène comme carburant. D’autres solutions, telles que les véhicules hybrides combinant hydrogène et hydrocarbures, sont aussi envisagées. Dans le domaine des applications stationnaires, des projets d’électrification de bâtiments urbains ont vu le jour, tandis que l’hydrogène offre la possibilité de fournir de l’électricité aux régions agricoles non desservies par des câbles électriques. L’hydrogène se distingue par sa capacité à relier étroitement le secteur de l’énergie à celui de l’industrie. En tant que vecteur d’énergie, il permet de transporter et de stocker l’énergie avant sa conversion en énergie électrique, par exemple. Cette transition vers l’hydrogène vert est en train de réguler les marchés industriels qui doivent se convertir aux énergies vertes pour faire face aux bouleversements climatiques. L’industrie de l’hydrogène, notamment dans le secteur automobile, dépend de la mise en place de stations de recharge en hydrogène, qui elles-mêmes nécessitent des unités de production d’hydrogène pour les approvisionner.

Regarder aussi : Hydrogène, l’«or vert»

Aujourd’hui, le Maroc est perçu par ses voisins européens comme un fournisseur potentiel d’hydrogène vert. L’Union européenne (UE) souhaite d’ailleurs reproduire le modèle de coopération entre le Japon et l’Australie, en produisant de l’hydrogène vert australien exportable vers l’Europe. Le Maroc doit en tirer profit en développant des projets en joint-venture sans pour autant perdre la main sur ce vecteur de croissance et de transition énergétique.

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