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Le «7e continent», le «vortex de plastique», la «soupe de plastique» ou encore les «îles de plastique» sont autant de termes utilisés par les chercheurs et les médias pour qualifier les déchets de plastique qui s’accumulent. Car, en effet, la production annuelle a plus que doublé en 20 ans pour atteindre 460 millions de tonnes. Elle pourrait encore tripler d’ici à 2060 si rien n’est fait.
Et ce lundi, démarre à Paris la deuxième session du Comité intergouvernemental de négociation sur la pollution plastique, sur les cinq prévues. Pendant les cinq jours de pourparlers au siège de l’Unesco, les représentants de 175 États et près de 850 membres de la société civile tenteront d’avancer sur un traité mondial de lutte contre la pollution plastique. Après des débats techniques fin 2022 en Uruguay, cette session doit permettre de dessiner les principales orientations, voire une première ébauche de texte.
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Et l’enjeu est de taille : la pollution est gigantesque et le plastique omniprésent dans nos vies. La totalité des 8.300 millions de tonnes de plastiques produits depuis 1950 pourrait «tapisser la France entière avec 50 centimètres de polymères ou, recouvrir toute la surface de la Terre d’une couche de 2 millimètres», indique Jeroen Sonke, directeur de recherche au CNRS et premier auteur d’un bilan mondial du plastique.
«Si nous n’agissons pas, il y aura en 2050 plus de plastique que de poissons dans les océans», a rappelé la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna lors d’un sommet avec les ministres et représentants d’une soixantaine de pays organisé par la France samedi à Paris, afin de donner de l’élan aux délicates négociations .
«Lutter contre la pollution plastique c’est nous faciliter la vie pour lutter contre le dérèglement climatique d’un côté et pour faire en sorte de préserver nos océans et la biodiversité», a souligné le ministre français de la Transition écologique Christophe Béchu.
«Nous avons abordé la production du plastique, leur composition, la lutte contre les microplastiques, également la question d’une meilleure collecte et du recyclage, et notamment l’accompagnement des pays en développement qui rencontrent parfois plus de difficultés à collecter», a résumé la secrétaire d’État française à l’Écologie Bérangère Couillard lors d’un point presse à l’issue de la réunion préparatoire.
«Nous abusons du plastique parce qu’il est si bon marché, mais il a des conséquences sur l’environnement, les océans, la flore et la faune», a rappelé à l’AFP Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l’environnement à la veille du sommet parisien.
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Chaque année, environ 460 millions de tonnes de plastiques sont produites et seuls 9% des déchets sont effectivement recyclés, selon un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui estime que la production de déchets plastiques devrait quasi tripler d’ici 2060.
Pour sa part, Diane Beaumenay-Joannet, responsable plaidoyer de l’ONG Surfrider Foundation s’est félicitée auprès de l’AFP de l’existence d’un «consensus sur les enjeux et la volonté d’agir». Elle se dit «plutôt optimiste sur le fait qu’on avance sur une ébauche de traité» mais juge que «sur le contenu précis des obligations, ça va être compliqué, notamment sur la partie réduction de la production».
Mettre fin à la pollution plastique d’ici 2040
Cette perspective est portée par la Coalition pour la haute ambition, conduite par le Rwanda et la Norvège et composée de 56 pays, dont l’Union européenne, le Canada, le Chili. Son espoir : «mettre fin à la pollution plastique d’ici à 2040».
Depuis vendredi, le Japon, le Gabon et la République de Maurice ont rejoint ce bloc. Et l’Argentine a manifesté son intérêt samedi, selon Bérangère Couillard.
Mais d’autres nations se montrent plus réticentes, insistant sur le recyclage et une meilleure gestion des déchets. C’est notamment le cas de la Chine, des États-Unis, de l’Arabie saoudite et plus généralement des pays de l’Opep, qui entendent protéger leur industrie pétrochimique.
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Il y a un peu plus d’un an à Nairobi, au Kenya, un accord de principe a été trouvé pour mettre fin à la pollution du plastique dans le monde, avec l’ambition d’élaborer d’ici à la fin 2024 un traité juridiquement contraignant sous l’égide des Nations unies.
Car, en effet, des déchets de toutes tailles se retrouvent au fond des océans, dans la banquise, l’estomac des oiseaux et même au sommet des montagnes. Quelque 8 à 9 millions de tonnes de plastiques par an sont rejetées en mer. Et l’essentiel des plastiques est stocké sur terre et dans les sédiments marins, une maigre partie est recyclée (environ 8 %), une autre incinérée (10 %) et même émis dans l’atmosphère (30 000 tonnes par an). Plus dangereux, des microplastiques ont été détectés dans le sang, le lait maternel ou le placenta.
Face à ces pollutions, le premier objectif du traité négocié à Paris est de restreindre l’usage des plastiques à usage unique, qui représentent 40% des volumes produits, et peuvent être, plus ou moins facilement, remplacés.
De nombreux pays ont déclaré que l’un des objectifs devrait être la « circularité », c’est-à-dire le maintien en circulation le plus longtemps possible d’articles plastiques déjà produits.
Mais avant d’y arriver, les pays discuteront à Paris de la méthode de gouvernance et des ambitions du traité. Lors de ce deuxième round de négociations qui s’entame, il est donc prévu de fixer les règles futures. Puisqu’en Uruguay, les pays ne sont pas arrivés à se mettre d’accord pour savoir comment organiser les discussions.
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