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Diagnostics erronés, traitements inappropriés, lacunes persistantes dans l’enseignement supérieur… Le domaine médical, dont la référence reste le corps masculin, néglige encore trop souvent les particularités physiologiques des femmes.
Longtemps dominé par les hommes, le monde de la médecine continue d’ériger en norme le corps masculin : que ce soit dans la recherche, dans l’enseignement universitaire ou dans la pratique quotidienne, les différences physiologiques liées au sexe – et à des facteurs génétiques, hormonaux ou métaboliques – sont encore mal connues et trop peu prises en compte. Les médecins tendent par ailleurs à minimiser certains symptômes comme la douleur, lorsqu’ils sont décrits par des femmes…
Des points aveugles de la pratique médicale qui peuvent conduire à des diagnostics erronés ou retardés, notamment pour certaines maladies comme l’endométriose. Passé le diagnostic, il arrive également que les traitements prescrits s’avèrent inadaptés au corps féminin, qui réagit différemment à certains médicaments.
En cause, un manque criant de données : en dépit des exigences de l’Union européenne, la proportion de femmes enrôlées dans les essais cliniques reste encore marginale. Face à ces insuffisances, certaines praticiennes se veulent pionnières d’une médecine sensible au genre, comme Vera Regitz-Zagrosek, fondatrice de l’Institut de recherche sur le genre à l’hôpital de la Charité de Berlin, ou son homologue française, Claire Mounier-Vehier, qui propose des dépistages gratuits aux femmes de quartiers défavorisés.
Selon elles, une médecine adaptée aux différences sexuelles serait bénéfique à tous, y compris aux hommes qui se voient diagnostiquer – souvent bien trop tard – des maladies réputées « féminines ».
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