La CAN 2025 décryptée : forces en présence et groupes à suivre

La Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2025), qui se tiendra au Maroc du 21 décembre au 18 janvier, promet un spectacle intense avec des confrontations riches en suspense dès la phase de groupes. 16 équipes venues de tout le continent se disputent une place pour les huitièmes de finale, et chaque groupe offre un mélange de favoris, d’outsiders ambitieux et de petits poucets prêts à créer la surprise.

Des Lions de l’Atlas aux sélections moins expérimentées, chaque rencontre pourrait redistribuer les cartes et révéler de nouvelles stars du football africain. Passons en revue chacun des six groupes, leurs forces, leurs ambitions et les duels qui retiendront l’attention des supporters tout au long du tournoi.

Groupe A : l’heure du sacre pour le Maroc

Cinquante ans après son unique sacre continental, le Maroc s’avance vers la CAN 2025 avec une conviction rare et une génération taillée pour l’histoire. Portés par un public incandescent et une dynamique exceptionnelle, les Lions de l’Atlas abordent leur tournoi avec une seule idée en tête : transformer l’attente en délivrance et inscrire 2025 dans la légende du football marocain.

Le Groupe A réunit quatre équipes aux profils contrastés : le Maroc, pays hôte et grand favori, le Mali, outsider ambitieux, la Zambie, habituée des grands rendez-vous, et les Comores, invitées prêtes à surprendre. Les matchs se dérouleront au Stade Prince Moulay Abdellah, offrant aux Lions de l’Atlas l’avantage d’évoluer devant un public acquis à leur cause et dans des infrastructures modernes.

Le Maroc aborde la compétition dans une position singulière. Demi-finaliste du Mondial 2022, l’équipe nationale dispose d’un effectif riche en talents évoluant dans les plus grands championnats européens. Les Lions de l’Atlas devront allier talent et sérénité pour répondre aux attentes de supporters impatients et transformer chaque rencontre en un pas vers le sacre. Le match d’ouverture face aux Comores sera crucial pour installer une dynamique positive dès le début.

Le Mali, solide et discipliné, se présente comme le principal rival du Maroc. Régulièrement présent dans les grandes compétitions africaines, le pays mise sur une nouvelle génération de joueurs évoluant en Europe, capable de rivaliser techniquement et physiquement avec les meilleurs. Les Aigles devront toutefois rester constants et profiter des erreurs adverses pour espérer atteindre la qualification directe.

La Zambie, championne d’Afrique 2012, reste une équipe imprévisible. Souvent sous-estimée, elle peut hausser son niveau face à des adversaires plus forts grâce à son jeu rapide et explosif. Sa régularité et la solidité de sa défense seront ses principaux défis, et son objectif réaliste est d’accrocher au moins la troisième place du groupe, synonyme d’une possible qualification en tant que meilleur troisième.

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Les Comores incarnent le rôle du petit poucet. Avec un effectif limité, ils ont montré lors de la CAN 2021 qu’ils pouvaient créer la surprise en éliminant le Ghana et en atteignant les huitièmes de finale. Leur objectif sera avant tout de jouer sans complexe et de profiter de chaque occasion pour se faire remarquer. Sur le papier, la hiérarchie semble claire : le Maroc domine, suivi du Mali, la Zambie tentera de troubler l’ordre établi et les Comores chercheront l’exploit.

Groupe B : l’Égypte favorite d’un groupe B indécis

Le Groupe B compte quatre sélections aux profils très différents : l’Égypte, l’Afrique du Sud, l’Angola et le Zimbabwe. Si les Pharaons apparaissent comme les favoris logiques, leurs adversaires disposent de solides arguments pour perturber la hiérarchie et rendre la phase de groupes particulièrement indécise. Chaque point comptera dans cette poule où la moindre erreur pourrait coûter cher.

L’Égypte, sept fois championne d’Afrique, aborde la compétition avec le poids de son histoire et l’ambition de décrocher un premier titre depuis 2010. Dirigée par Hossam Hassan, elle dispose d’un effectif riche mêlant stars internationales comme Mohamed Salah et Omar Marmoush à des joueurs aguerris du championnat local. Leur discipline tactique et leur expérience des grands rendez-vous constituent de vrais atouts, mais la dépendance à Salah et le manque de créativité face à des défenses regroupées restent des faiblesses potentielles.

L’Afrique du Sud, demi-finaliste de la CAN 2023, se présente comme un outsider solide. Les Bafana Bafana misent sur leur rigueur défensive, leur intensité physique et un collectif mêlant joueurs de Premier Soccer League et expatriés évoluant en Europe. Leur régularité reste toutefois un défi, et leur manque de réalisme offensif pourrait limiter leurs ambitions malgré un potentiel certain.

L’Angola aborde cette CAN avec une génération talentueuse en Europe et une volonté de se faire un nom. Capable de produire du jeu offensif et de frapper en transition, cette sélection se pose comme un outsider dangereux, mais le manque d’expérience dans les matchs à haute intensité et une défense perfectible rendent la qualification en huitièmes de finale incertaine. Le Zimbabwe, pour sa part, endosse le rôle de petit poucet. Combattifs et physiques, les Warriors disposent d’un effectif limité, mais pourraient profiter de la pression sur leurs rivaux pour créer la surprise.

Sur le papier, l’Égypte domine ce groupe et semble en mesure de finir première. L’Afrique du Sud et l’Angola viseront la deuxième place, avec un léger avantage aux Bafana Bafana grâce à leur expérience récente, tandis que le Zimbabwe tentera de bousculer la hiérarchie et d’arracher des points précieux. Le Groupe B promet ainsi des rencontres intenses, équilibrées et riches en rebondissements pour les places qualificatives en huitièmes de finale.

Groupe C : le Nigeria et la Tunisie en quête de qualification

Le Groupe C mettra aux prises le Nigeria, la Tunisie, la Tanzanie et l’Ouganda. Si les Super Eagles et les Aigles de Carthage partent favoris, les deux sélections d’Afrique de l’Est chercheront à créer la surprise et à marquer de leur empreinte cette prestigieuse compétition continentale. Chaque rencontre s’annonce serrée, avec des écarts de niveau relativement faibles entre certaines équipes.

Le Nigeria, triple vainqueur de la CAN et finaliste de la dernière édition en Côte d’Ivoire, sera logiquement favori pour décrocher la première place du groupe. Les Super Eagles comptent dans leurs rangs des joueurs expérimentés et talentueux, tels qu’Ademola Lookman et Victor Osimhen. Avec des titres remportés en 1980, 1994 et 2013, le Nigeria espère renouer avec le sacre après douze ans de disette, mais devra se méfier de ses adversaires qui ne viendront pas en simple figurants.

La Tunisie, forte de son ticket décroché pour le Mondial 2026, abordera le tournoi avec confiance. Héritière d’une riche tradition footballistique et championne à domicile en 2004, la sélection tunisienne possède l’expérience et la discipline pour viser les huitièmes de finale. Cependant, elle devra rester vigilante face à des équipes comme la Tanzanie et l’Ouganda, capables de jouer les trouble-fêtes malgré leur moindre expérience dans la compétition.

La Tanzanie disputera sa quatrième CAN, la deuxième consécutive, et tentera de dépasser pour la première fois la phase de groupes. Qualifiée devant la Guinée, la sélection des Taifa Stars espère tirer profit de son match face à l’Ouganda, prévu le 27 décembre, pour lancer sa compétition sur une note positive. L’Ouganda, finaliste en 1978 et présent à huit reprises en phase finale, visera également un parcours ambitieux dans cette poule, tout en s’appuyant sur l’expérience et la discipline inculquées par son staff.

Selon le sélectionneur belge de l’Ouganda, Paul Put, l’objectif principal reste la qualification pour les phases à élimination directe. « Nos performances doivent refléter le football moderne : équilibre, engagement total et régularité. Gagner le respect des grandes nations africaines et assurer notre passage en huitièmes serait déjà un bel accomplissement », a-t-il confié. Dans ce groupe C, chaque match pourrait redistribuer les cartes, promettant des affrontements intenses et indécis pour les places qualificatives.

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Groupe D : le Sénégal en quête de revanche, les outsiders à l’affût

Le Groupe D, qui oppose le Sénégal, la RD Congo, le Bénin et le Botswana, s’annonce indécis malgré le statut de favori des Lions de la Téranga. Les Sénégalais, éliminés en huitièmes de finale lors de la dernière édition par la Côte d’Ivoire, viseront cette fois le sacre africain qu’ils avaient décroché en 2021. Chaque rencontre sera un test pour valider leur billet pour les huitièmes de finale.

Le Sénégal s’appuie sur un mélange d’expérience et de jeunesse. Des stars comme Sadio Mané et Kalidou Koulibaly guideront de jeunes talents prometteurs tels que Lamine Camara de l’AS Monaco. Finaliste malheureux en 2002 et 2019, le pays entend profiter de sa participation à la prochaine Coupe du Monde 2026 pour écrire une nouvelle page de son histoire et renouer avec le podium africain.

La RD Congo s’annonce comme le principal concurrent. Demi-finaliste lors de la dernière CAN, la sélection congolaise possède un potentiel capable du meilleur comme du pire. Avec l’ambition de décrocher un troisième titre continental après 1968 et 1974, elle cherchera à imposer son jeu et à contrarier les plans des Lions de la Téranga dès le premier tour.

Le Bénin, absent des deux dernières éditions, revient avec des ambitions sous la houlette de Gernot Rohr, ancien sélectionneur du Nigeria. Portés par leur capitaine Steve Mounié, les Guépards tenteront de bousculer la hiérarchie et d’accrocher une qualification en huitièmes, notamment dès leur match d’ouverture face à la RD Congo. Leur objectif est clair : surprendre et se faire remarquer.

Enfin, le Botswana, qui n’a pas disputé la phase finale depuis 13 ans, aborde cette CAN comme un outsider. Les Zèbres espèrent tirer profit de leur statut pour déjouer les pronostics et poursuivre leur progression. Si la mission s’annonce difficile face à des équipes expérimentées, chaque match sera pour eux l’occasion de prouver qu’ils peuvent rivaliser sur le plan continental.

Le Burkina Faso et l’Algérie au sommet du groupe E

Le Groupe E sera marqué par un duel attendu entre le Burkina Faso et l’Algérie, tandis que le Soudan et la Guinée équatoriale tenteront de se faire une place au second tour. Chaque match s’annonce serré, et aucun adversaire ne peut être sous-estimé.

Le Burkina Faso, qui disputera sa 14e CAN, vise un parcours ambitieux après avoir été finaliste en 2013 et demi-finaliste en 1998, 2017 et 2021. Les Etalons tenteront d’effacer leur élimination en huitièmes de finale face au Mali lors de la précédente édition. Avec des joueurs de classe mondiale tels qu’Edmond Tapsoba, du Bayer Leverkusen, et Dango Ouattara, de Brentford FC, le Burkina Faso peut compter sur ses individualités pour faire la différence dans les moments clés.

L’Algérie, qui entamera la compétition face au Soudan, espère se relancer après deux CAN décevantes, éliminée dès le premier tour en 2021 et 2023. Privés de Youcef Belaïli, blessé, les Fennecs devront compter sur leur collectif et leur expérience pour se frayer un chemin vers les huitièmes de finale face à des adversaires coriaces et déterminés.

Le Maroc et la CAN : un demi-siècle de rêves et de désillusions

Le Soudan, qualifié pour sa phase finale après avoir terminé devant l’Angola, le Ghana et le Niger lors des qualifications, se présente comme un sérieux prétendant à la qualification. Sous la direction du sélectionneur ghanéen James Kwesi Appiah, ancien entraîneur du Ghana au Mondial 2014, les Crocodiles du Nil ne se contenteront pas de jouer les figurants et viseront un parcours ambitieux dans ce groupe relevé.

Enfin, la Guinée équatoriale, forte de son histoire à la CAN avec un quart de finale en 2012 et une demi-finale en 2015, entend bien s’affirmer comme un outsider redoutable. Le Nzalang Nacional abordera cette édition avec ambition et confiance, prêt à défier les favoris et à poursuivre sa tradition d’exploits face aux meilleures nations africaines.

CAN 2025 : la Côte d’Ivoire favorite d’un groupe F très relevé

Le Groupe F attire tous les regards. Il réunit certaines des équipes les plus compétitives du continent, promettant un premier tour intense et disputé. La Côte d’Ivoire, tenante du titre, affrontera le Cameroun, le Gabon et le Mozambique, dans un groupe déjà surnommé « le groupe de la mort ».

Les Éléphants aborderont la compétition parmi les favoris, forts de leur succès à domicile lors de la dernière édition où ils avaient renversé la situation après un début difficile en phase de groupes. Avec un effectif combinant habileté technique et puissance physique, ils visent un sixième titre continental sous la houlette de l’entraîneur belge Marc Brys.

Le Cameroun, quintuple champion d’Afrique, cherchera à redorer son blason et à avancer loin dans le tournoi. Les Lions indomptables devront se méfier du Gabon, solide et ambitieux, capable de transitions rapides et de surprises grâce à une génération de jeunes talents mêlés à des joueurs expérimentés.

Le Gabon, dirigé par Thierry Mouyouma, espère dépasser ses précédents parcours, notamment les quarts de finale atteints en 1996 et 2012. Les Panthères comptent sur la cohésion de leur groupe et leur expérience pour rivaliser avec les favoris et se qualifier pour les huitièmes de finale.

Le Mozambique, dernier représentant du groupe, se présente comme outsider. Bien qu’il ne dispose pas de stars internationales, le pays mise sur le collectif et la solidarité de ses joueurs pour franchir le premier tour. Pour sa sixième participation à la phase finale, le Mozambique ambitionne de confirmer ses progrès et de créer la surprise face à des nations bien plus expérimentées.