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G7 : le sommet de l’unité attise la colère de Pékin et Moscou

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Le G7 s’est terminé hier ! Le Sommet annuel des sept puissances économiques, à savoir le Canada, la France, les États-Unis, l’Allemagne, l’Italie, le Japon et le Royaume-Uni, réunies depuis vendredi à Hiroshima, au Japon, a été marqué par la présence surprise du président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

Dans leur communiqué conjoint à l’issue du Sommet, les dirigeants du Groupe des Sept (G7), plus unis que jamais, ont affiché leur détermination à relever les défis mondiaux du moment et à tracer la voie vers un avenir meilleur.

Les chefs d’État et de gouvernement du G7 ont, dans les détails convenus de soutenir l’Ukraine aussi longtemps qu’il le faudra face à la guerre d’agression illégale de la Russie et de renforcer les efforts de désarmement et de non-prolifération, vers l’objectif ultime d’un monde sans armes nucléaires avec une sécurité non diminuée pour tous. Pour eux, la sécurité en Europe et en Asie est indivisible et les principes de l’ONU doivent être respectés.

Sur le plan économique, il s’agit pour les Sept de coordonner l’approche commune de la résilience économique et de la sécurité économique basée sur la diversification et l’approfondissement des partenariats et la réduction des risques, non la dissociation et de conduire la transition vers les économies d’énergie propre du futur grâce à la coopération au sein et au-delà du G7.

De plus les Sept entendent lancer la déclaration d’action d’Hiroshima pour une sécurité alimentaire mondiale résiliente avec les pays partenaires pour répondre aux besoins d’aujourd’hui et de demain ; et atteindre l’objectif de mobiliser jusqu’à 600 milliards de dollars de financement pour des infrastructures de qualité grâce au Partenariat pour l’investissement dans les infrastructures mondiales (PGII).

La Chine dans le viseur des Sept

Terminé le harcèlement économique. C’est le sens du communiqué sur la «sécurité et la résilience économique» publié samedi, lors du G7. Le club des grandes puissances sonne ainsi le glas des manœuvres de coercition employées contre des agents économiques, États, entreprises ou particuliers. «Nous répondrons aux politiques et aux pratiques anti-marché destinées à accroître les dépendances, et nous riposterons à la coercition économique», détaillent-ils.

La Chine, jamais nommée, est évidemment ciblée. D’abord pour sa tendance à prêter à des États pour des projets ne respectant pas des normes élémentaires ou à des conditions qui, avec le temps, se révèlent léonines et forcent les emprunteurs à des montants usuraires ou à céder d’importants actifs.

Le communiqué du G7 appelle la Chine à «ne pas mener d’activités d’ingérence» dans ses pays membres et exprime ses «préoccupations» en matière de droits de l’homme «notamment au Tibet et au Xinjiang». Ils soulignent en outre «l’importance de la paix et de la stabilité de part et d’autre du détroit de Taïwan» et se disent «gravement préoccupés» par la situation en mer de Chine méridionale, accusant indirectement la Chine de «coercition».

«Le G7 s’obstine à manipuler les questions liées à la Chine, à discréditer et à attaquer la Chine», a déploré samedi soir dans un communiqué un porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères. «La Chine exprime son vif mécontentement et sa ferme opposition et a déposé une protestation officielle auprès du Japon, pays hôte du sommet, ainsi qu’auprès des autres parties concernées.»

À propos de Taïwan, le ministère chinois reproche notamment aux pays du G7 de ne pointer leurs doigts que vers Pékin et de ne pas manifester d’opposition claire au mouvement indépendantiste taïwanais. «Le G7 claironne qu’il entend aller vers un monde pacifique, stable et prospère. Mais, dans les faits, il entrave la paix dans le monde, nuit à la stabilité régionale et inhibe le développement d’autres pays», a indiqué le porte-parole chinois. «Cette approche n’a pas la moindre crédibilité internationale.»

En ce qui concerne la guerre en Ukraine, le G7 exhorte également Pékin, proche partenaire économique et diplomatique de Moscou qui maintient une position de neutralité vis-à-vis des deux belligérants, à «faire pression sur la Russie pour qu’elle cesse son agression».

Pour Zelensky, un marathon diplomatique

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a obtenu dimanche de nouvelles promesses de matériel militaire ainsi qu’un soutien diplomatique «inébranlable» de la part des pays du G7 à Hiroshima, au moment où les forces ukrainiennes semblaient subir un revers à Bakhmout. La Russie a revendiqué samedi la prise totale de la ville ukrainienne de Bakhmout, théâtre de la bataille la plus longue et la plus sanglante depuis le début du conflit, en février 2022.

Zelensky a tenu dimanche à Hiroshima des propos ambigus sur la situation actuelle à Bakhmout, affirmant dans un second temps que la ville n’était pas occupée par les Russes. Dans une séquence pleine de symboles, il s’est aussi recueilli devant le cénotaphe aux victimes du bombardement atomique d’Hiroshima.

En invitant le président Zelensky au Japon, nous avons montré la solidarité inébranlable du G7 avec l’Ukraine.

— Le premier ministre japonais et hôte du sommet, Fumio Kishida.

Vladimir Poutine «ne brisera pas notre détermination» aux côtés de l’Ukraine, a juré le président américain, Joe Biden, après un entretien avec Volodymyr Zelensky. Les États-Unis ont annoncé une aide militaire supplémentaire de 375 millions de dollars à l’Ukraine, notamment sous forme de munitions, de missiles antichars et de véhicules blindés, après avoir déjà donné vendredi leur feu vert à de futures livraisons d’avions de combat F-16 par d’autres alliés de Kiev.

Les dirigeants du G7 ont convié à leur réunion le chef de file du régime de Kiev qu’ils contrôlent et ont transformé l’événement d’Hiroshima en un spectacle de propagande, a rétorqué dimanche le ministère russe des Affaires étrangères.
L’irruption surprise de Volodymyr Zelensky à Hiroshima a placé le conflit russo-ukrainien au centre de ce G7 et a éclipsé d’autres grandes thématiques du sommet, notamment les relations des principales démocraties industrialisées avec la Chine. Voici en intégralité, l’intervention du président ukrainien devant le G7.

Vous avez dit « donneurs de leçons démocratiques »?

Dès vendredi 19 mai, les dirigeants des sept pays représentés ont convenu ensemble de nouvelles sanctions visant à «priver la Russie des technologies, des équipements industriels et des services du G7 qui soutiennent son entreprise guerrière».

Aujourd’hui, «nous avons réaffirmé notre engagement à faire front commun contre la guerre d’agression illégale, injustifiable et non provoquée de la Russie contre l’Ukraine», ont déclaré les chefs d’État et de gouvernement du groupe des principales démocraties industrialisées du monde, auquel l’UE est associée. Les nouvelles mesures incluent des restrictions sur les exportations de biens «essentiels pour la Russie sur le champ de bataille», ainsi que le ciblage d’entités accusées d’acheminer du matériel vers le front pour le compte de Moscou, selon un communiqué.

Les Russes, de leur côté, ont dénoncé un «show de propagande». Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a accusé les dirigeants du groupe de vouloir «contenir» à la fois la Russie et la Chine.

«Regardez les décisions discutées et prises aujourd’hui au sommet du G7 à Hiroshima, qui visent à contenir doublement la Russie et la Chine», a déclaré Sergueï Lavrov lors d’une réunion du Conseil de la politique étrangère et de défense retransmise à la télévision.

«L’objectif est fixé haut, fort et ouvertement: vaincre la Russie sur le champ de bataille, mais ne pas s’arrêter là et l’éliminer en tant que concurrent géopolitique. En fait, tout autre pays qui revendique une sorte d’endroit indépendant dans le scénario mondial sera également supprimé en tant que concurrent», a déclaré le ministre russe.

Les crises alimentaire et énergétique actuelles dans le monde sont le résultat des actions des membres du G7 qui ne cessent d’adopter des sanctions contre la Russie, a de plus estimé le diplomate russe. «Les pays les plus démunis souffrent des barrières érigées par les pays du G7 contre les livraisons de produits alimentaires russes», a-t-il indiqué.

Selon le communiqué, chaque pays du G7 «se vante de sa réputation en matière de protection des valeurs démocratiques». Mais dans le même temps, l’histoire de ces États est lourde d’oppression et de violation des droits d’autrui.

«Les membres eurasiens du G7 sont d’anciennes puissances coloniales ou prédatrices qui ont bâti leur bien-être sur l’exploitation et l’expropriation de la propriété de quelqu’un d’autre», poursuit le ministère.

«Nous voyons comment la question migratoire est ‘humainement’ résolue et comment les troubles sociaux en Europe sont ‘apaisés’ ou comment on traite l’opposition aux États-Unis […]. Pendant de nombreuses années, l’Occident a patronné le régime nazi de Kiev, fermant les yeux sur toutes les horreurs qu’il commet», a conclu le diplomate.

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