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Crise économique : la dégradation du moral des ménages s’aggrave

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L’Indice de confiance des ménages (ICM) s’est établi, au cours du quatrième trimestre de 2022, à 46,6 points. Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a révélé que le moral des ménages a atteint son plus bas niveau depuis le lancement de cette enquête au début des années 2000. En effet, l’inflation mondiale a frappé de plein de fouet le pouvoir d’achat des Marocains.

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La crise économique a lourdement affecté le pouvoir d’achat des ménages au Maroc. Cette année, les prix des produits alimentaires et non alimentaires ont atteint un niveau record. Les dépenses continuent d’augmenter plus vite que les salaires. Un décalage qui alimente la frustration des citoyens qui s’attendent à ce que le gouvernement prenne des mesures concrètes pour limiter les répercutions.

Selon les résultats de l’enquête permanente de conjoncture auprès des ménages, publiés par le Haut-Commissariat au Plan (HCP), le moral des Marocains s’est fortement dégradé au quatrième trimestre 2022 (T4-2022). L’Indice de confiance des ménages (ICM) a enregistré, au cours du T4-2022, 46,6 points au lieu de 47,4 points enregistrés au T3-2022 et 61,2 points au T4-2021. Les calculs de l’ICM sont corrélées à la perception du chômage, de la situation financière, de l’évolution du niveau de vie et de l’opportunité à effectuer des achats de biens durables. Ainsi, la baisse de l’ICM au Maroc s’explique par la détérioration de tous les indicateurs qui le composent.

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Le niveau de vie des ménages au plus bas

Avec en toile de fond une crise économique mondiale, engendrée par le conflit russo-ukrainien et le réchauffement climatique, les prix des produits de première nécessité deviennent trop élevés.

Au cours du T4-2022, 83,1% des ménages déclarent une altération de leur niveau de vie lors des 12 derniers mois. Alors que 11,8% affirment un maintien au même niveau et 5,1% une amélioration. Ces taux traduisent la flambée des prix des produits alimentaires et non alimentaires, ainsi que ceux des carburants. De plus, le solde d’opinion sur l’évolution du niveau de vie est resté négatif, à moins 78 points, contre moins 74,6 points enregistrés au T3-2022.

Par ailleurs, 52% des ménages estiment que leurs revenus couvrent leurs dépenses. Tandis que 45% déclarent s’endetter ou puiser dans leur épargne.

Dans une interview accordée à LeBrief, Mohamed Rahj, expert en économie et en fiscalité, a expliqué que le pourvoir d’achat «continuera de baisser en 2023. Aujourd’hui, on vit dans une situation d’incertitude, marquée par la flambée des prix de la majorité des produits. Donc c’est tout à fait normal que le moral des ménages diminue».

Lire aussi : Inflation et salaires : le citoyen en difficulté

Les attentes des ménages

Au cours des 12 prochains mois, 52,4% des ménages s’attendent à une détérioration de leur niveau de vie, 38,2% à un maintien au même niveau et 9,4% à une amélioration. Au T4-2022, 85% contre 5,4% des ménages s’attendent à une hausse du chômage au cours des 12 prochains mois. En outre, 79,9% contre 9,6% des familles marocaines considèrent que le moment n’est pas opportun pour effectuer des achats de biens durables.

D’après l’enquête du HCP, 98,9% des ménages sondés disent que les prix des produits alimentaires ont augmenté au cours des 12 derniers mois. 76,8% d’entre eux s’attendent à ce que les prix continuent de croître cette année aussi.

Enfin, il convient de rappeler que le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) a connu une revalorisation de 5% en septembre 2022 dans les secteurs de l’industrie, du commerce et des professions libérales. Elle a ainsi permis au SMIG de franchir le seuil des 3.000 DH. Cependant, cette hausse n’a pas été à la hauteur des attentes. Face à cette situation économique critique, «les ménages sont en train de revoir les priorités de leur consommation, en se dirigeant, de plus en plus, vers l’essentiel», souligne Mohamed Rahj.

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