Un an, à peine. C’est ce qui nous sépare des prochaines élections. Et pourtant, tout semble figé. Comme si les partis politiques eux-mêmes avaient cessé d’y croire. Le décor est là, les procédures sont à l’étude par le ministère de l’Intérieur et les différentes formations politiques qui doivent livrer leurs copies avant la fin de ce mois d’août, mais le souffle est absent. On devine une campagne à venir, sans vie ni conviction, à l’image de ces appareils politiques fatigués, sans imagination ni prise sur le réel.
La cause ? Il faut peut-être commencer par regarder du côté de celles et ceux censés nous représenter. Ce personnel politique – pour ne pas dire cette caste – semble avoir été choisi non pour sa capacité à porter des idées, mais pour sa capacité à ramener des voix. On parle ici de notables, de figures bien implantées, de profils « rentables ». C’est une stratégie : les partis gonflent les chiffres, gagnent des sièges… Mais au fond, tout cela ne vise qu’une chose : se maintenir dans le jeu.
Dans ce modèle, la compétence est secondaire. L’ouverture à des visages neufs, à des expertises venues du terrain ou de la société civile ? Quasiment absente. On privilégie le statut, l’entre-soi, et les codes hérités d’un autre temps. Clientélisme, réseaux familiaux, petits arrangements entre amis : voilà le véritable ciment de ce système. Et peu importe l’étiquette politique. À force, on en arrive à cette situation absurde où les citoyens ne rejettent pas la politique, ils rejettent les partis. Ou plutôt, ce que les partis sont devenus.
Ce n’est donc pas un désintérêt pour la chose publique. C’est une forme de rupture. Les Marocains, dans leur majorité, ne sont pas indifférents : ils sont en attente. Mais plus exigeants, plus lucides aussi. Les campagnes à l’ancienne – distributions de tracts, discours creux, promesses recyclées – n’ont plus d’effet. Pire : elles agacent. Elles donnent l’impression qu’on prend les électeurs pour des imbéciles.
Et dans ce vide, une question simple surgit : à quoi bon voter ? Que vont proposer les partis, cette fois-ci ? Ont-ils un projet ? Une idée forte ? Quelque chose qui parle à cette jeunesse qui peine à trouver du travail, à ces familles qui s’enfoncent dans la précarité, à ces Marocains des périphéries et des montagnes oubliées ? Le silence est lourd. Et inquiétant.
On peut bien sûr se dire que ce n’est pas grave. Que les élections passeront, qu’un taux de participation modeste suffira à légitimer le processus. Mais ce serait une erreur. Car affaiblir les partis, c’est affaiblir la démocratie elle-même.
Ce qu’on appelle « le coût des élections » n’est pas une dépense inutile. C’est le prix – parfois élevé – de la démocratie. Mais encore faut-il que cette démocratie repose sur des partis dignes de ce nom, capables de se renouveler et de proposer autre chose qu’une simple reconduction des mêmes visages.
Le temps presse. Si nos formations politiques ne redoublent pas d’imagination pour intéresser les citoyens, alors à quoi bon espérer les voir voter le jour J ?
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