Mbaye Gueye Publié le 13/08/25 à 10:35
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Fiction démocratique

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« Les promesses n’engagent que ceux qui y croient ». Cette citation attribuée à l’ancien président français Jacques Chirac montre qu’en politique, les promesses faites par autrui peuvent ne pas être tenues. Cette approche est devenue presque une règle en Afrique. Partant de ce postulat, chacun y va à sa manière. Entre promesses de liberté et de croissance économique, où chaque citoyen aurait la capacité de subvenir à ses besoins financiers, tout y passe.

Seulement, les hommes politiques oublient que la démocratie en Afrique n’est pas un problème de genre ou encore moins d’orientation sexuelle. Elle se traduit simplement par l’aspiration à une vie digne. Et ça, ils le savent bien ! Combien sont-ils à s’être battus pour un idéal démocratique jusqu’à croupir en prison ?

L’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade en est un exemple patent. Il fut condamné à plusieurs reprises par Léopold Sédar Senghor dans les années 70, puis par son successeur Abdou Diouf. Ses longues années passées dans les liens de la détention ne l’ont pas empêché de tenter de confisquer le pouvoir en balisant le terrain pour son fils. Il s’est heurté à la détermination du peuple sénégalais le 23 juin 2011.

Dans le même sillage, on peut citer Alassane Dramane Ouattara (ADO). Ce dernier est arrivé au pouvoir dans un contexte politique extrêmement tendu. La crise post-électorale de 2010-2011 en Côte d’Ivoire a été marquée par de fortes violences et des pertes humaines considérables. Le bilan humain est estimé à plus de 3.000 morts. Face à cette situation, il avait promis de redresser le pays et d’unir tous les Ivoiriens. Mieux, il avait modifié la Constitution pour limiter le nombre de mandats à deux non renouvelables, dans le but de consolider la démocratie. Mais la fiction n’a pas duré : il fut rattrapé par la réalité du pouvoir. Aujourd’hui, l’ex-sauveur de la nation est en train de plonger le pays dans le chaos en se présentant pour un quatrième mandat.

Face à ce désenchantement, la confiance des citoyens envers les hommes politiques s’effrite, alors que les militaires se proposent comme une alternative, à l’image de l’AES.