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Une fuite de fichiers attribuée à la police chinoise, dont des documents écrits accréditent l’idée d’une répression ordonnée depuis le sommet de l’État chinois, jette une lumière crue sur la situation des musulmans ouïghours au Xinjiang. Ces documents, publiés mardi 24 mai par un groupe de 14 médias internationaux, contiennent plus de 2.800 photos d’identité de détenus, parmi eux Zeytunigul Ablehet, une adolescente de 17 ans arrêtée pour avoir écouté un discours interdit, et de Bilal Qasim, 16 ans, apparemment condamné pour ses liens avec d’autres prisonniers. Une femme hagarde et amaigrie, du nom d’Anihan Hamit, âgée de 73 ans au moment de son arrestation, est la plus âgée de la liste. Une autre image montre des gardiens armés de matraque en train de maîtriser un prisonnier enchaîné.
Pékin a toujours démenti ce chiffre, dénonçant «le mensonge du siècle» et affirmant que ces sites [NDLR de détention] sont en fait des «centres de formation professionnelle» destinés à déradicaliser les personnes tentées par l’islamisme ou le séparatisme, après une série d’attentats qui ont ensanglanté la région. Mais les documents publiés mardi tendent à prouver que la présence des «stagiaires» dans ces centres n’a rien de volontaire. Ils «mettent en pièces le vernis de la propagande chinoise», a déclaré Adrian Zenz, anthropologue, à la BBC.
Cette fuite intervient au moment où la Haute-commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, Michelle Bachelet, entame une visite très attendue dans cette vaste région du Nord-ouest de la Chine.
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