Banque mondiale : le Maroc face à un ralentissement économique en 2024

Avatar de Chaima Aberni
Temps de lecture :

Stabilité financière 2024 : le Maroc solide, mais vigilant face aux vulnérabilitésImage d'illustration © DR

A
A
A
A
A

À l’heure où les prévisions économiques mondiales peinent à retrouver leur dynamisme, le Maroc se trouve confronté à des défis importants. La Banque mondiale prévoit un ralentissement de la croissance économique du pays à 2,4% en 2024, principalement dû aux aléas climatiques qui ont durement frappé le secteur agricole. Pourtant, une reprise notable est attendue en 2025. Les décisions stratégiques actuelles seront essentielles pour assurer un avenir prospère dans un contexte international incertain.

Alors que les prévisions économiques mondiales peinent à retrouver leur lustre d’antan, le Maroc se trouve à un carrefour important. Selon des estimations récentes de la Banque mondiale, le Royaume chérifien devrait observer un frein dans son expansion économique en 2024, en dépit d’une reprise vigoureuse dans des secteurs comme l’industrie et la construction. Ce tassement, avec une croissance attendue à 2,4%, reflète les vicissitudes d’une agriculture mise à mal par des aléas climatiques adverses. Ce contexte d’incertitude soulève des questions prégnantes sur la résilience et l’adaptabilité des politiques économiques du Maroc face à un environnement international instable.

Cette révision à la baisse s’insère dans un contexte global de ralentissement économique affectant la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Toutefois, un rebond de l’économie marocaine est anticipé pour 2025.

Ce moment critique pour l’économie marocaine est une illustration poignante des défis que doivent affronter les nations en quête de stabilité et de croissance durable dans un monde post-pandémique. Chaque décision, chaque politique mise en œuvre aujourd’hui, sera déterminante pour sculpter le paysage économique de demain.

Lire aussi : Banque mondiale : investissements de 117 millions de dollars dans les infrastructures privées

Le Cadre de partenariat pays de la Banque mondiale

La Banque mondiale, via le Cadre de partenariat pays pour le Maroc couvrant la période 2019-2024, joue un rôle déterminant dans la promotion du développement économique du pays. L’objectif principal de ce cadre est de consolider la cohésion sociale, d’encourager la croissance et la création d’emplois, tout en atténuant les disparités régionales et sociales. L’institution mondiale soutient également le Maroc dans la mise en œuvre de réformes structurelles visant notamment à améliorer le capital humain et l’inclusion sociale.

À l’échelle globale, la croissance économique mondiale est estimée à 2,6% pour 2024, avec une légère remontée prévue à 2,7% en moyenne pour les années 2025-2026. Ces chiffres demeurent en deçà de la moyenne de 3,1% enregistrée avant la pandémie de Covid-19. D’après les perspectives économiques mondiales publiées par la Banque mondiale, environ 60% des économies à l’échelle planétaire, représentant plus de 80% de la population mondiale et du PIB global, verront leur croissance ralentir durant la période 2024-2026, par rapport aux niveaux pré-pandémie.

Pour la région MENA, les projections sont légèrement plus optimistes, avec une croissance attendue de 2,8% en 2024 et un bond à 4,2% en 2025, comparativement à seulement 1,5% l’année précédente. Ce regain d’activité est attendu pour être principalement porté par une augmentation graduelle de la production pétrolière et une reprise générale de l’activité économique dès le dernier trimestre de 2024.

Lire aussi : Banque mondiale : prévisions de croissance positive pour la région MENA

Projections économiques pour le Maroc et la région MENA

Ces projections récentes mettent en évidence les défis ainsi que les perspectives prometteuses pour le Maroc et pour l’ensemble de la région MENA. Elles soulignent également l’importance d’adopter des politiques économiques solides, aptes à faire face aux incertitudes tant géopolitiques que climatiques.

Pour les nations dépendantes de l’importation de pétrole, les perspectives économiques sont encourageantes, prévoyant une accélération de la croissance à 2,9% en 2024, et une hausse continue autour de 4% les années suivantes. Concernant le Maroc, la Banque mondiale prévoit toutefois un ralentissement, avec une croissance projetée à seulement 2,4% pour 2024, contre 2,8% l’année précédente. Ce fléchissement serait principalement causé par une réduction de la production agricole, malgré une solide performance industrielle, notamment dans le secteur de la construction, stimulée par les travaux de reconstruction suite au séisme de l’année passée.

Cependant, l’économie marocaine est attendue pour rebondir en 2025, avec une croissance estimée à 3,7%, surpassant ainsi la moyenne mondiale. Bien que le Maroc ne puisse atteindre la moyenne de croissance de la région MENA en 2024, ses perspectives pour 2025 sont plus optimistes.

À l’échelle globale, la croissance économique des pays en développement devrait connaître une légère baisse par rapport à 2023, mais devrait se stabiliser autour de 4% pour les années à venir. Les pays à faible revenu pourraient voir leur croissance s’élever à 5% en 2024, en hausse par rapport à 3,8% en 2023. Quant aux économies avancées, elles devraient maintenir une croissance stable à 1,5% en 2024, avant de légèrement augmenter à 1,7% en 2025.

Dernier articles
Les articles les plus lu
Marsa Maroc affiche une forte croissance au premier semestre 2025

Découvrez la progression du groupe Marsa Maroc avec un chiffre d'affaires consolidé de 2,84 MM de DH au premier semestre 2025.

Mouna Aghlal - 27 août 2025
Dakhla : interdiction de récolte et de vente de coquillages dans plusieurs zones

Économie - À Dakhla, la pêche et la vente de palourdes, moules et huîtres issues de certaines zones sont temporairement interdites.

Ilyasse Rhamir - 27 août 2025
Hausse des voitures de tourisme dédouanées au Maroc

Économie - En 2024, 151.755 voitures de tourisme ont été dédouanées au Maroc, en hausse de 6% par rapport l’année passée, selon l’ADII.

Mbaye Gueye - 27 août 2025
Conseil de la concurrence : 174 décisions rendues en 2024, dont 155 autorisations de concentration

En 2024, le Conseil de la concurrence a rendu 174 décisions, dont 155 autorisations de concentration, démontrant une activité intense.

Mouna Aghlal - 26 août 2025
ADII 2024 : la douane au cœur de la souveraineté financière du Maroc

Économie - Entre recettes record, digitalisation et lutte renforcée contre les trafics, la douane marocaine a fait de 2024 une année charnière pour la compétitivité et la souveraineté du Royaume.

Mbaye Gueye - 26 août 2025
CMGP Group améliore son chiffre d’affaires au S1-2025

Économie - CMGP Group a réalisé un chiffre d’affaires consolidé de 1,12 MMDH au premier semestre 2025, en hausse de 0,3%.

Mbaye Gueye - 26 août 2025
Voir plus
Visa Schengen : le cauchemar européen à prix d’or

Dossier - Entre les délais interminables, les coûts exorbitants et les parcours semés d’embûches, obtenir un visa Schengen c’est devenu…

Sabrina El Faiz - 26 juillet 2025
Coût, impact… tout savoir sur la nouvelle LGV Kénitra-Marrakech

Économie - Le Maroc lance l’extension de sa LGV vers Marrakech, un projet structurant qui transformera durablement la mobilité, l’économie et la connectivité entre les grandes villes.

Hajar Toufik - 25 avril 2025
Où en est l’avancement du gazoduc Nigeria-Maroc ?

Économie - Le projet de gazoduc Nigeria-Maroc progresse : 13 pays engagés, signature intergouvernementale à venir et lancement d’un premier tronçon entre Nador et Dakhla.

Hajar Toufik - 14 juillet 2025
BTP : le Maroc bétonne ses règles

Dossier - Pas d’attestation, pas de chantier. C’est simple, non ? Pas de couverture décennale, pas de livraison. N'y réfléchissons pas trop !

Sabrina El Faiz - 19 juillet 2025
Ces Marocains qui s’endettent pour les vacances

L’endettement pour les vacances est devenu, chez beaucoup, une évidence presque banale. On ne s’en vante pas forcément, mais on ne s’en cache plus.

Sabrina El Faiz - 2 août 2025
Télécoms : en route vers un duopole ?

Dossier - Un accord entre Télécoms c’est toujours bon à prendre, mais qu’est-ce que cela engendre pour le consommateur final ?

Sabrina El Faiz - 28 juin 2025

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire