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Armement : New Delhi veut séduire le continent avec sa production «made in India»

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L’Inde a présenté ce mercredi des hélicoptères, des drones et des pièces d’artillerie produits localement aux chefs d’État-major et aux autorités de 31 pays africains, dont le Maroc. New Delhi a démontré la capacité de son industrie lors du premier conclave des chefs de l’armée de l’Inde et de l’Afrique à Pune (dans l’ouest du pays), principal centre de fabrication de matériel militaire du pays.

Avec des milliards de dollars injectés dans le secteur de la défense, le géant d’Asie du Sud et premier importateur d’armes au monde – notamment de la Russie – ambitionne d’en devenir un grand exportateur avec ses équipements militaires «made in India» qu’il s’efforce de vendre aux pays qui n’ont pas les moyens de s’offrir du matériel conçu en Occident, beaucoup plus coûteux, notamment africains.

Simulation d’opération militaire

Drones, véhicules blindés, hélicoptères, robots de déminage … C’est mettant en scène des commandos dans une simulation d’opération militaire grandeur nature que l’armée indienne a présenté ses équipements. Les délégations en visite ont assisté à des démonstrations de systèmes dans le cadre d’un plaidoyer fort de l’Inde en tant qu’exportateur d’armes.

«L’Inde est devenue l’un des principaux exportateurs de défense ces dernières années. Un écosystème de fabrication de défense a été créé ici, qui a l’avantage d’une main-d’œuvre technique abondante. L’industrie de la défense indienne peut travailler avec vous pour répondre à vos besoins en matière de défense», a déclaré le ministre indien de la Défense, Rajnath Singh, dans son adresse au conclave.

Un événement organisé après neuf jours d’exercices militaires conjoints (AFINDEX-2023) avec 23 pays africains, dont l’Éthiopie, l’Égypte, le Kenya, le Maroc, le Nigeria, le Rwanda et l’Afrique du Sud.

L’Inde se présente comme un fournisseur fiable d’armements et de technologies de défense pour les nations africaines. En effet, le ministre promet une approche collaborative, notamment une aide à la mise en place d’unités de fabrication de défense et au partage des efforts de recherche et développement.

«Nous fabriquons des équipements abordables et fiables», a déclaré à l’AFP VG. Patankar, général indien à la retraite. Pour sa part, le directeur de la Society of Indian Defence Manufacturers, SP. Shukla, a précisé à l’AFP que les propositions commerciales indiennes à l’Afrique se concentraient sur des équipements de nature «défensive», tels que des véhicules blindés, des radars et du matériel de télécommunications.

Doubler les exportations annuelles d’armes

Pour l’heure, l’Inde a une petite présence en Afrique en ce qui concerne les fournitures d’armes. Moins de 20% de ses exportations d’armes – les initiés de l’industrie estiment ce taux entre 10 à 15 % – sont à destination du continent, avec des clients tels que l’Égypte, l’Éthiopie, le Mozambique, l’île Maurice et les Seychelles, ont déclaré à l’AFP des responsables sous couvert d’anonymat.

En février, l’Inde a inauguré sa plus grande usine de fabrication d’hélicoptères, quelques mois après avoir dévoilé son premier porte-avions de conception locale et testé un missile balistique à partir de son premier sous-marin à propulsion nucléaire made in India.

Le pays espère, ces prochaines années, plus que doubler ses exportations annuelles d’armes et engranger quelque 5 milliards de dollars contre environ 1,7 milliard de dollars actuellement.

Rabat envisage la fabrication locale de véhicules militaires en accord avec l’Inde

Le Maroc se prépare à entrer dans le monde de l’industrialisation militaire dans les années à venir. Cherchant à atteindre l’autosuffisance dans le domaine de la défense, plutôt que de compter sur les importations étrangères, le pays poursuit sa politique de diversification des partenaires militaires. Ainsi, le Royaume, présent à ce conclave, serait, depuis début mars, en pourparlers avec l’Inde en vue de conclure un accord industriel.

«Le gouvernement marocain (…) a signé un accord avec des sociétés indiennes pour la construction de véhicules indiens qui seront fournis à l’armée marocaine», avait déclaré lundi 6 mars 2023, Mohcine Jazouli, ministre marocain délégué chargé de l’Investissement, de la convergence et de l’évaluation des politiques publiques, à la presse indienne.

Le ministre, en visite officielle en Inde, a précisé que les négociations dont à un stade avancé avec des entreprises indiennes dans l’optique de produire des véhicules blindés conjointement au Maroc, afin de satisfaire la demande locale, avec la possibilité de faire du pays une plateforme d’exportation, notamment vers d’autres pays africains.

L’un des avantages les plus importants des équipements indiens pour l’armée marocaine est le rapport qualité-prix, puisqu’ils sont disponibles à des prix plus compétitifs que ceux proposés par les fournisseurs traditionnels du pays, ce qui est de nature à contribuer grandement à améliorer les capacités logistiques de l’armée.

Les deux pays ont opéré un rapprochement significatif en matière de défense. En témoignent plusieurs indicateurs, notamment la signature de plusieurs accords au cours des trois dernières années.

En janvier 2023, le Maroc avait conclu avec l’Inde l’achat de 92 camions multi-essieux Tata (LPTA 2245 6×6) à haute mobilité. Ces engins militaires auraient été expédiés depuis le port de Pipavav de l’Etat de Gujarat (Inde), à en croire, «Indian defence researchwing», le média indien spécialisé en actualité militaire.

En juillet 2022, le Royaume a décidé d’ajouter le poste d’attaché militaire à son ambassade en Inde et en Turquie, afin de gérer la coopération militaire avec ces deux pays.

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