Temps de lecture : 3 minutes

Accueil / Articles Afrique / Afrique / Tunisie : lancement du vote sur une Constitution controversée

Tunisie : lancement du vote sur une Constitution controversée

Temps de lecture : 3 minutes


Temps de lecture : 3 minutes

Les bureaux de vote ont ouvert très tôt ce lundi 25 juillet, en Tunisie. Le pays organise un référendum pour déterminer s’il convient d’accorder davantage de pouvoirs au président. Les opposants à ce projet craignent que ce nouveau document ne porte un coup majeur à la démocratie dans ce pays, berceau des révoltes du Printemps arabe de 2010-2011.

Le scrutin a débuté à 6h du matin, heure locale (5 heures GMT), dans quelque 11.000 bureaux de vote et devrait se terminer à 22h. Il intervient exactement un an après que Kaïs Saïed a renversé le gouvernement et suspendu le Parlement. Ces décisions avaient été prises au moment où la Tunisie luttait contre une flambée des contaminations à la Covid-19 et qu’elle faisait face à des crises politique et économique croissantes.

Le vote de ce lundi est, par ailleurs, considéré comme une évaluation de la popularité de Saïed. Selon la commission électorale de l’Instance supérieure indépendante pour les élections, près de 9,3 millions de personnes sur les 12 millions d’habitants de la Tunisie sont des civils âgés de plus de 18 ans. Ils ont choisi de voter ou ont été automatiquement enregistrés pour voter. Ces chiffres incluent environ 356.000 électeurs inscrits à l’étranger, et pour lesquels le scrutin a commencé samedi. De leur côté, les partis d’opposition et les groupes de la société civile ont appelé au boycott du référendum et ont accusé le président de tenter de transformer la Tunisie en une dictature.

Notons que Kaïs Saïed a entamé l’élaboration de cette nouvelle Constitution depuis plusieurs mois. Un projet a été publié dans ce sens dans le bulletin officiel du pays au début du mois de juillet.

Ce projet de Constitution confère au président le pouvoir de nommer et de limoger le gouvernement sans l’approbation du Parlement, ainsi que de nommer les juges, entre autres pouvoirs. Il lui permet aussi de présenter des projets de loi au Parlement, qui serait obligé de les prioriser.

Cette Constitution placerait également le chef de l’État au commandement suprême de l’armée, tout en rendant presque impossible sa destitution avant la fin de son mandat de cinq ans, soit avant 2024.

Enfin, s’il est approuvé par la majorité des suffrages exprimés, cette Constitution remplacerait celle de 2014 qui avait réduit les pouvoirs du président au profit du Parlement et du premier ministre. Cette dernière était le fruit d’un compromis durement acquis entre les forces islamistes et laïques, après trois ans d’agitation politique.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire

Recommandé pour vous


Fonds monétaire international projection de croissance

FMI : le ratio dette publique/PIB en Afrique subsaharienne devrait tomber à 56,8% en 2025 contre 60,1% en 2023

Le Fonds monétaire Internationale estime le ratio dette publique/PIB en Afr…

L'Afrique du sud revient la première, Selon le FMI puissance économique du continent

FMI : l’Afrique du Sud devient la première puissance économique du continent en 2024

L’Afrique du Sud redevient la première puissance économique du continent, s…

Nouveau bloc maghrébin : rencontre des présidents tunisien, algérien et libyen

Nouveau bloc maghrébin : rencontre des présidents tunisien, algérien et libyen

Le président tunisien, Kais Saied, accueille ce lundi à Tunis une réunion i…

Foster finances les producteurs-agricoles-africains

Le Canada investit 7,3 millions de dollars pour améliorer la productivité agricole en Afrique

Affaires mondiales Canada a octroyé un financement de 7,3 millions de dolla…

Le président Kényan, Ruto décrète trois jours de deuil national

Kenya : le président Ruto décrète trois jours de deuil national

Le président du Kenya, William Ruto, a décrété trois jours de deuil nationa…

saisi de 1,1T de cocaIne au Sénégal

Pas rassurant

La saisie, à la frontière avec le Mali, de 1,1 tonne de cocaïne dimanche 14…